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Faut-il abandonner l’Afrique à son destin ?
Editorial de Bernard Lugan
Avec certains des principaux patrons emprisonnés, des banquiers qui n’accordent plus de crédits et des transferts de fonds problématiques, l’économie algérienne est en détresse.
Les ¾ des entreprises sont ainsi incapables de verser les acomptes prévisionnels au titre de l’impôt sur les bénéfices pour l’année en cours. Quant aux faillites, elles ont eu pour résultat la mise au chômage de 200 000 travailleurs depuis le 1er janvier 2019… Dans un pays où le taux réel de chômage atteint déjà des records.
Seule source de revenus de l’Etat, le secteur des hydrocarbures décline année après année. Au 1er trimestre 2019, il a ainsi reculé de 7,7% en raison de la baisse de production due à l’épuisement des nappes pétrolières. Nous avons également là, la confirmation de ce que l’Afrique Réelle écrit depuis plusieurs années, à savoir que les réserves de l’Algérie ont été volontairement surestimées.
Résultat, les réserves de change n’étaient plus que de 72,6 milliards de dollars fin avril 2019, soit une baisse de 7,2% par rapport à décembre 2018 (source : Ministère des finances juillet 2019). Cette baisse est d’autant plus dramatique que le pays doit acheter à l’étranger les ¾ des matières premières et des équipements indispensables à ses entreprises, tant publiques que privées. Il doit également importer de quoi habiller, soigner et équiper ses 43 millions d’habitants.
Avec une priorité qui est de les nourrir. Or, comme l’agriculture algérienne et ses dérivés ne permettant de satisfaire qu’entre 40 et 50% des besoins alimentaires du pays, il est donc nécessaire de faire de colossales importations.
C’est ainsi que près de la moitié (40%) de la facture de tous les achats faits à l'étranger - soit le quart (!!!) des recettes tirées des hydrocarbures -, est consacrée à l’importation de produits alimentaires de base dont l’Algérie était exportatrice avant l’indépendance de 1962... N’en déplaise à l’ONM (Organisation nationale des Moudjahidine) qui, pour tenter de faire oublier sa colossale responsabilité dans la faillite de l’Algérie, ose demander le vote d’une loi criminalisant la colonisation française… (Voir mes communiqués des 18, 21 et 29 juillet 2019).
Vomis par la rue, les vampires du « Système » gavés de leurs détournements peuvent-ils encore refuser de reconnaître que si l’Algérie est désormais le premier importateur africain de biens alimentaires pour un total annuel moyen de 12 milliards de dollars (Centre national de l'informatique et des statistiques-douanes-CNIS), cela est la conséquence à la fois de leur incompétence et de leurs détournements ?
Les millions de manifestants qui, vendredi après vendredi, battent la chaussée, en sont, eux, parfaitement conscients et ils attendent de pouvoir leur faire rendre gorge.
Or, c’est précisément parce qu’il sait qu’il est face à une véritable révolution et que la survie de ses membres est en jeu, que le « Système » fait la « sourde oreille ».
Les Français devraient s'inquiéter de ce qui se passe en Algérie.
RépondreSupprimerQue se passera t-il en cas de révolution ou famine ? Combien de millions d'Algériens passeront en France ? Et ils ne viendront pas en ami...
Toutes les initiatives en matière de commémoration et de souvenirs sont louables pour autant qu'elles soient du vécu.Il arrive une masse de dits historiens qui n'ont de cette époque qu'une connaissance "livresque" et qui écrivent LEUR histoire.
SupprimerAujourd'hui le problème dangereux est d'un tout ordre ordre les appelés de l'époque doivent répondre a une mobilisation "civique"
Lugan prévoyait il y a 3 ans l’effondrement imminent de l'Algérie lol
RépondreSupprimerps: On attend toujours votre premier article sur le hirak du Rif...