1) La
guerre d'indépendance algérienne se déroula également en métropole. Pour la
période du 1er janvier 1956 au 23 janvier 1962, 10 223 attentats y furent
ainsi commis par le FLN. Pour le seul département de la Seine, entre le 1er janvier 1956 et le 31 décembre 1962, 1433 Algériens opposés au FLN furent tués
et 1726 autres blessés. Au total, de janvier 1955 au 1er juillet 1962, en
Métropole, le FLN assassina 6000 Algériens et en blessa 9000 autres.
2) Face
à ces actes de terrorisme visant à prendre le contrôle de la population algérienne
vivant en France, le 5 octobre 1961, un couvre-feu fut imposé à cette dernière
afin de gêner les communications des réseaux du FLN et l’acheminement des armes
vers les dépôts clandestins.
3) En
réaction, le 17 octobre 1961, le FLN décida de manifester afin de montrer sa
force, et pour tenter d’achever sa prise de contrôle des Algériens vivant en
métropole.
4) Assaillis
de toutes parts, les 1658 hommes des forces de l’ordre rassemblés en
urgence, et non les 7000 comme cela est trop souvent écrit, sont, sous
la plume de militants auto-baptisés « historiens », accusés d’avoir
massacré des centaines de manifestants, d’en avoir jeté des dizaines à la Seine
et d’en avoir blessé 2300.
Or, cette version des évènements du 17 octobre 1961 à Paris relève de la
légende et de la propagande. Tout repose en effet sur des chiffres inventés ou
manipulés à l’époque par le FLN algérien et par ses alliés communistes. Jouant
sur les dates, additionnant les morts antérieurs et postérieurs au 17 octobre,
pour eux, tout Nord-Africain mort de mort violente durant le mois d’octobre
1961, est une victime de la « répression policière »… Même les morts
par accident de la circulation comme nous le verrons plus loin !!!
Cette
manipulation fut réduite à néant en 1998, quand le Premier ministre de
l’époque, le socialiste Lionel Jospin, constitua une commission d’enquête. Présidée
par le conseiller d’Etat Dieudonné Mandelkern, elle fut chargée de faire la
lumière sur ce qui s’était réellement passé le 17 octobre 1961 à Paris. Fondé
sur l’ouverture d’archives jusque-là fermées, le rapport remis par cette
commission fit litière de la légende du prétendu « massacre » du 17
octobre 1961.
Le
paragraphe 2.3.5 du Rapport intitulé Les
victimes des manifestations est particulièrement éloquent car il parle
de sept morts, tout en précisant qu’il n’y eut qu’un mort dans le périmètre de
la manifestation, les six autres victimes n’ayant aucun lien avec cet
évènement, ou ayant perdu la vie postérieurement à la dite manifestation dans
des circonstances parfaitement détaillées dans le rapport.
Quel
est donc l’état des connaissances aujourd’hui ?
- Le
17 octobre 1961 à Paris, il n’y eut qu’une seule victime dans le périmètre
de la manifestation… et ce ne fut pas un Algérien, mais un Français nommé
Guy Chevallier, tué vers 21h devant le cinéma REX, crâne fracassé. Par
qui ? L’enquête semble attribuer cette mort à des coups de crosse de
mousqueton.
- Le
17 octobre 1961, alors que se déroulait dans Paris un soi-disant « massacre »
faisant des dizaines, voire des centaines de morts algériens, ni les hôpitaux
parisiens, ni l’Institut Médico-Légal
(la Morgue), n’enregistrèrent l’entrée de corps de « NA » (Nord-Africain
dans la terminologie de l’époque). Ce qui ne veut naturellement pas dire qu’il
n’y eut pas de blessés, mais mon analyse ne porte que sur les morts.
- A
Puteaux, donc loin du périmètre de la manifestation, deux morts furent néanmoins
relevés, or ils étaient étrangers à la manifestation. L’un d’entre eux deux, Abdelkader
Déroues avait été tué par balle, quand le second, Lamara Achenoune, avait quant
à lui été achevé par balle après avoir été étranglé.
- Le
18 octobre, à 04 heures du matin, le bilan qui parvint à Maurice Legay le
directeur général de la police parisienne était donc de 3 morts, pour rappel,
Guy Chevallier, Abdelkader Déroues et Lamara Achenoune. Nous sommes donc loin
des dizaines ou des centaines de morts et de « noyés » auxquels la
bien-pensance française rend annuellement hommage !!!
Conclusion : le seul mort
algérien de la manifestation est donc un Français métropolitain…
Certes,
postulent les accusateurs de la France, mais les cadavres des Algériens
« massacrés » par la police furent reçus à l’IML, l’Institut Médico-Légal de Paris (la Morgue),
les jours suivants.
Cette
affirmation est également fausse. En effet, l’Annexe III du « Rapport
Mandelkern » donne un décompte détaillé des 41 cadavres de Nord-Africains
entrés à l’IML de Paris du 19 octobre au 4 novembre. Pour mémoire, le 17
octobre il n’y eut aucune entrée, et 2 le 18 octobre.
Sur
ce nombre de 41 morts, 25, soit 13 corps identifiés et 12 corps non identifiés
sont mentionnés sous la rubrique « Dossiers
pour lesquels les informations disponibles sur la date de la mort ou ses
circonstances ne permettent pas d’exclure tout rapport avec les manifestations
des 17-20 octobre ». Ceci fait que les 16 autres morts n’ont rien à
voir avec la manifestation du 17 octobre.
En
ce qui concerne les 25 morts restants, notons immédiatement que le sous-titre
de l’Annexe III est singulier car la manifestation dont il est question
eut lieu le 17 octobre et non les 19 et 20 octobre. De plus, ce titre est
trompeur car il laisse sous-entendre que ces 25 décès auraient donc pu être
causés par la police française, chiffre d’ailleurs régulièrement et
péremptoirement transformé en morts avérés par certains auteurs ou journalistes.
Or :
1) Si ces derniers avaient pris la peine de lire le document en question dans son
originalité et son intégralité, et non à travers ses recensions, ils auraient
vu qu’en face de chaque corps est porté un numéro de dossier de la police
judiciaire suivi de la précision suivante : « Indications relevées dans le dossier d’enquête de la police judiciaire ».
2) Or,
grâce à ces « Indications relevées
dans le dossier d’enquête de la police judiciaire », il apparait
clairement que 17 de ces 25 défunts ont été tués par le FLN, la strangulation-égorgement,
l’emploi d’armes blanches etc., n’étant pas d’usage dans la police française… D’autant
plus que parmi ces 17 morts, quatre furent assassinés le 19 octobre, soit deux
jours après le 17 octobre, à savoir un commerçant qui avait refusé de suivre la
grève du 19 octobre décrétée par le FLN et deux autres ligotés et noyés
par ce même FLN…
3) Cela
interroge donc sur le placement de ces morts dans la rubrique « Dossiers pour lesquels les
informations disponibles sur la date de la mort ou ses circonstances ne
permettent pas d’exclure tout rapport avec les manifestations des 17-20 octobre ».
Voyons
le détail de cette liste :
Corps
Identifiés :
-
6 furent tués par le FLN (strangulation, arme blanche, arme à feu)
-
2 décès sur la voie publique (troubles mentaux et alcoolisme)
-
1 décès par crise cardiaque le 21 octobre
-
1 décès par accident de la circulation
-
1 mort à l’hôpital Boucicaut des blessures reçues le 17 octobre.
-
2 morts dont les causes ne sont pas élucidées.
Corps
non identifiés
-
7 tués par le FLN (1 arme blanche, 2 noyades, 1 noyade nu, 2 armes à feu, 1
strangulation)
-
1 mort de blessures à la tête. Blessures reçues le 17 octobre ? Nous
l’ignorons.
-
1 mort des suites de blessures reçues Place Saint-Michel
-
3 morts dont les causes ne sont pas élucidées.
Conclusion, sur 25 morts
« pour lesquels les informations
disponibles sur la date de la mort ou ses circonstances ne permettent pas
d’exclure tout rapport avec les manifestations des 17-20 octobre », la
Morgue n’en a reçu que deux décédés très probablement des suites de
blessures reçues le 17 octobre. Une interrogation demeure pour l’un d’entre eux,
mais sans aucune certitude.
Soit
2 ou 3 morts des suites de leurs blessures, aucun n’ayant perdu la vie durant
la manifestation
laquelle n’a donc comme il a été dit plus haut, connu qu’un seul mort, le
Français Guy Chevallier.
Nous
voilà donc très loin des 50, 100, 200 ou même 300 morts « victimes de la
répression » avancés par certains, et pour lesquels François Hollande a reconnu
la responsabilité de la France !!!
Mais,
plus encore :
1) Le « Graphique
des entrées de corps « N.A » (Nord-africains) par jour. Octobre
1961 », nous apprend que du 1er au 30 octobre 1961, 90 cadavres de
« NA », furent reçus à l’Institut
Médico-Légal. Or, selon les enquêtes judiciaires, chaque décès étant suivi
d’une enquête, la plupart de ces
morts étaient des musulmans pro-Français assassinés par le FLN !!!
2) Pour
toute l’année 1961, 308 cadavres de « N.A » entrèrent à l’IML, dont
plusieurs dizaines de noyés. Or, toujours après enquête, il fut établi que la quasi-totalité
de ces morts étaient des victimes du FLN (Harkis, partisans de la France, individus
ayant refusé d’acquitter « l’impôt de guerre », membres du MNA etc.).
Or, une des méthodes d’assassinat du FLN était l’étranglement ou
l’égorgement suivi de la noyade…
Pour
les historiens de métier, les prétendus « massacres » du 17 octobre
1961 constituent donc un exemple extrême de manipulation de l’histoire.
Quand
la liberté de penser sera rétablie dans cette Corée du Nord mentale qu’est
devenue la pauvre université française, ils feront l’objet de thèses car ils seront
alors étudiés comme un cas d’école de fabrication d’un mythe. Comme Katyn, comme
les « charniers » de Timosoara en Roumanie, comme les
« couveuses » au Koweit ou encore comme les « armes de destruction
massive » en Irak.
Mais,
dans l’immédiat, sourds, aveugles ou simples agents d’influence, les butors continueront à ânonner la légende culpabilisatrice du
« 17 octobre 1961 ». D’autant plus que, dans l’actuel contexte de
tension franco-algérienne, Alger va faire donner ses affidés qui seront
complaisamment relayés par ses habituels supplétifs de presse.
Bernard Lugan