mardi 30 septembre 2014
Afrique, la guerre en cartes
Afrique, la guerre en cartes
- 300 pages
- 100 cartes couleur quadrichromie
- Format A4
- Uniquement disponible via l'Afrique Réelle
Présentation :
En étudiant les guerres africaines d'aujourd'hui et celles de demain, c'est un outil d'analyse et de prospective sans équivalent que publie Bernard Lugan.
Ce très bel atlas de 300 pages et de 100 cartes, le tout en quadrichromie, est divisé en deux grandes parties. La première traite des guerres qui ravagent actuellement le continent africain et elle les explique. Dans la seconde sont annoncés et cartographiés les conflits de demain, ceux des décennies à venir, avec la mise en évidence des causes de leur déclenchement.
Le format A4 de cet ouvrage permet une parfaite lisibilité des cartes qui ont en vis-à-vis leurs notices d'explication.
Cet outil exceptionnel de documentation et de référence a été construit à partir des cours que Bernard Lugan donne à l'Ecole de Guerre et aux Ecoles de Saint-Cyr-Coëtquidan. Voilà qui explique à la fois son parti-pris résolument concret, loin des idéologies ou des propos convenus, et sa vocation d'être directement utilisable par tous ceux qui, civils ou militaires, sont concernés par l'Afrique.
Cet ouvrage est publié par les éditions de l'Afrique Réelle. Il est exclusivement disponible sur commande (voir le bon de commande au verso). Il sera disponible au début du mois de novembre 2014 mais il est possible de le commander dès maintenant.
mardi 2 septembre 2014
L'Afrique Réelle n°57 - Septembre 2014
Actualité :
- Libye-Nigeria : deux situations hors contrôle
- Le sommet USA-Afrique : grands mots, promesses creuses, arrogance, égoïsme et hypocrisie
Rwanda :
Trois questions sans réponse à propos du génocide
Dossier : Centrafrique
- Quand la colonisation libérait les populations du sud du Tchad et de la Centrafrique
- Une histoire contemporaine chaotique
- L'engrenage fatal (2011-2014)
- Quel président pour la nouvelle Centrafrique ?
Editorial de Bernard Lugan :
Deux trous béants se creusent actuellement sous nos pieds, l'un en Libye, l'autre au Nigeria. Le premier qui est ouvert à nos portes menace d'engloutir l'Egypte, la Tunisie et l'Algérie ; le second va immanquablement déstabiliser la zone tchado-nigériane.
Le chaos libyen a un responsable dont le nom est Nicolas Sarkozy. Pourquoi ce dernier a t-il cédé aux chants de la sirène BHL ? Pourquoi a-t-il fait de l'armée française le bras armé du Qatar ? Pourquoi, et alors qu'il avait été mis en garde solennellement, notamment par le président Idris Déby Itno, a-t-il décidé de disloquer le fragile équilibre politico-tribal libyen ? Pourquoi a-t-il obstinément refusé les médiations de l'Union africaine ? Pourquoi a-t-il rejeté le plan de sortie de crise proposé par Jacob Zuma qui passait par le retrait du colonel Kadhafi et le transfert du pouvoir à son fils Seif al-Islam ? Pourquoi l'ordre fut-il donné à l'aviation française de tronçonner son convoi, le livrant ainsi à ses bourreaux de Misrata qui le sodomisèrent avec une baïonnette, crevèrent les yeux et coupèrent les mains et les pieds d'un de ses fils ?
L'histoire lèvera peut-être le voile sur cette colossale faute politique que fut l'intrusion française dans la guerre civile libyenne et dont les conséquences vont devoir être supportées durant de longues années par des dizaines de millions d'habitants de la région.
Les évènements du Nigeria rappellent quant à eux avec force que les courbes du PIB ne sont que des mirages. Que n'avons-nous pas entendu à propos de l' « eldorado du Nigeria », ce géant dans lequel il était urgent d'investir en raison de ses courbes de croissance qui faisaient se pâmer ceux qui n'ont d'yeux que pour les chiffres ?
La réalité est que le Nigeria n'existe pas, que cet Etat-fiction est plongé dans une atroce guerre civile ethno-religieuse qui aboutira peut-être même à un redécoupage frontalier régional. En effet :
1) Au XIXe siècle, le nord de l'actuel Nigeria était englobé dans le puissant califat jihadiste de Sokoto qui s’étendait du Niger au Cameroun et sur une petite partie du Tchad.
2) Les frontières entre le Nigeria, le Cameroun et le Tchad qui proviennent d’accords entre Britanniques, Allemands et Français ne tiennent aucun compte des implantations ethniques car elles furent dessinées afin que les trois empires aient chacun une « fenêtre » sur le lac Tchad.
3) Les réalités géographiques, anthropologiques, ethniques, historiques et religieuses font de cette région un foyer favorable aux islamistes de Boko Haram dont l’influence s’étend à toute la zone peuplée par des populations haoussa-peul-kanouri.
Dans le numéro de février 2012 de l’Afrique Réelle, je posais une question : la désintégration du Nigeria est-elle en marche ? Trente mois plus tard nous sommes en présence d’une véritable sécession jihadiste car le nord du pays a été soustrait à l’autorité de l’Etat, l’administration fédérale chassée et remplacée par celle des islamistes ; quant à l'armée, soit elle se terre dans ses casernes, soit elle se livre à des représailles aveugles sur les populations, ce qui achève de pousser ces dernières dans les bras de Boko Haram.
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