Je dois reconnaître une erreur. Dans mon communiqué
en date du 15 août dernier concernant le
fiasco de l’Elysée au Niger, j’écrivais
« aujourd’hui Trafalgar, demain Fachoda ». La réalité est autre
puisqu’il s’agit en réalité de « Fachoda plus Bérézina ».
Fachoda en effet car nos très bons alliés et fidèles amis séculaires Etats-Uniens se sont une fois de plus totalement désolidarisés de la France. Et, comme toujours en pareil cas avec nos fiables et indéfectibles partenaires anglo-saxons, ces derniers ont « joué perso ». Ils ont ainsi négocié dans le dos de Paris avec la junte nigérienne afin de pouvoir conserver leur base d’Agadès !!! Résultat, nous partons sous les crachats, mais eux restent avec leurs dollars !!!
Bérézina également car l’arrogance, la suffisance, la naïveté et d’abord l’incompétence des danseurs à claquettes qui conseillent l’Elysée, ont placé le contingent français du Niger dans une telle situation que le désengagement va automatiquement prendre la forme d’une retraite. Or, le Niger étant un pays enclavé, deux options sont possibles qui s’apparentent effectivement à une nouvelle Bérézina… mais sans le corps des Pontonniers… :
1) Vers le Tchad. Cela impliquerait de longs et lourds convois progressant à travers tout le Niger sous les attaques de civils poussés sur nos convois afin d’obliger nos forces à ouvrir le feu avec toutes les conséquences médiatiques que l’on peut imaginer…A moins naturellement de verser à la junte une très forte rançon…Sans compter que le Tchad est un cul-de-sac où, de plus, se posent les mêmes problèmes de fond qu’au Niger et au Mali…et alors, quand ce pays explosera, car il va finir par exploser, par où évacuer nos forces ? La lecture d’une carte est à ce sujet instructive…
2) Vers le Bénin et la mer. Fort heureusement, le Bénin a, avec le Niger une frontière de 266 kilomètres à une distance relativement courte de nos bases de la région de Niamey. Mais, encore, faudrait-il que Cotonou accepte le transit, ce qui sera probablement le cas moyennant une fois encore « espèces sonnantes et trébuchantes », ainsi qu’avantages divers…
Dans tous les cas, le prestige de la France n’existant plus, il va donc falloir penser à redéfinir une politique africaine, question qui constituera d’ailleurs le dossier principal du numéro du mois d’octobre de l’Afrique Réelle que les abonnés recevront le 1er octobre.
Mais, d’ores et déjà, le réel impose que nos futures orientations stratégiques en Afrique passent par un dégagement du Sahel où il n’y a que des coups à prendre - et où la France n’a pas d’intérêts comme cela est démontré toujours dans le même numéro d’octobre de l’Afrique Réelle -, et par un retour à la tradition maritime du XVIIIe siècle, c’est-à-dire en faisant des littoraux nos bases d’action.