mercredi 22 mars 2023
lundi 6 mars 2023
RDC : à travers l’humiliation d’Emmanuel Macron c’est la France qui se fait publiquement humilier
Mais
qui sont donc les « cerveaux à nœuds » qui conseillent Emmanuel
Macron sur les questions africaines ? La question se pose en effet après
l’incroyable incident diplomatique de Kinshasa et l’humiliation subie lors de
la pantalonnade de la « marmite » ….
Contrairement à la doxa médiatique, je ne ferai pas au président de la République le reproche de ses déplacements au Gabon et au Congo Brazzaville. Il était en effet urgent de faire un geste en direction de deux pays amis dont les liens traditionnels avec la France se distendent au fur et à mesure du harcèlement judiciaire que certaines ONG mènent contre leurs dirigeants et leurs familles. Au nom du principe des poursuites contre les « Biens mal acquis », c’est en effet à une véritable entreprise de trahison des intérêts politiques français que se livrent ces ONG dont les financements mériteraient d’être scrutés de plus près…
C’est au sujet du déplacement en RDC que se pose la question de savoir si les conseillers de l’Elysée ont une connaissance de la situation locale. En effet, pourquoi ont-ils organisé cette rencontre avec la « jeunesse » qui s’est transformée en humiliation pour la France avec l’épisode de la « marmite » ? C’est bien leur incompétence qui a provoqué l’incident diplomatique lié à la ferme mais bien peu diplomatique réponse que le président Macron a été contraint de faire au président Félix Tshisekedi qui venait d’accuser la France.
Or, si ce voyage avait été préparé par des « professionnels », et non par des incapables totalement ignorants du contexte régional et local, ces incidents ne se seraient pas produits. En effet :
4) Cette
même opinion africaine considère que le TPIR (Tribunal pénal international pour
le Rwanda), ainsi que la justice française, ont établi que ce n’étaient pas les
Hutu qui avaient commis cet attentat (voir mon livre Rwanda, un génocide enquestions).
5) L’opinion
publique congolaise est donc à vif contre le Rwanda.
6) Or,
depuis Nicolas Sarkozy, la France a commencé par se coucher sans réagir sous
les insultes et les accusations proférées contre elle par le régime de Kigali.
Quant à la justice française enquêtant sur l’attentat du 6 avril 1994, elle a
rendu des conclusions « insolites » (voir mon livre Rwanda un
génocide en questions, ainsi que mon communiqué en date du 15 février 2019
intitulé « Un non-lieu valant accusation).
7) Plus
encore, toute honte bue, la France n’a cessé de courtiser le régime de Kigali
qui n’avait pourtant cessé de la vilipender et qui, provocation ultime a effacé le français au profit de l’anglais.
Or, cela n’a pas empêché le président Macron de faire nommer à la tête de
l’Organisation de la Francophonie, une des plus proches du président Kagamé…. A
telle enseigne que pour les Congolais, de reniement en reniement et de lâcheté
en lâcheté, la France est quasiment considérée comme l’alliée du Rwanda…
Et
c’est donc dans un pays dont l’opinion est à cran contre le Rwanda et contre
tous ceux qui sont, à tort ou à raison, accusés de soutenir ou de fermer les
yeux sur ses agissements, que le président Macron pensait naïvement pouvoir
exercer la magie du verbe et effectuer un voyage apaisé…
Conclusion :
Nous le savions déjà, mais la preuve en est
une fois de plus donnée, la France n’a plus de politique africaine. Et dans le
cas de la RDC, il est inutile de chercher la main cachée de la Russie…
Après
le naufrage du voyage présidentiel en RDC, après les gifles reçues en RCA, au
Mali et au Burkina Faso, après les graves erreurs politiques faites au Maroc et
en Algérie, il est temps que les « petits marquis » qui font la
« politique » africaine de la France aillent enfin découvrir le
terrain…
mercredi 1 mars 2023
L'Afrique Réelle n°159 - Mars 2023
Sommaire
Numéro spécial :
Comprendre la question du Sahel
Comprendre la question du Sahel
Dossier
L’exode des médecins africains
- Comment l’Afrique est vidée de ses médecins
- La paupérisation sanitaire de l’Afrique
L’exode des médecins africains
- Comment l’Afrique est vidée de ses médecins
- La paupérisation sanitaire de l’Afrique
Editorial de Bernard Lugan
Après la Centrafrique et le Mali, la France a été « priée » de « quitter » le Burkina Faso. Le cœur même de son « pré-carré » africain se disloquant inexorablement - le Niger sera la prochaine étape -, le temps de désigner les responsables de ce naufrage est venu.
D’autant plus qu’au Sahel, et cela à la différence du Rwanda, les responsables français ne peuvent pas invoquer la méconnaissance du terrain ou le « complot anglo-saxon ». Mais comme il leur faut trouver des causes extérieures à leurs échecs, ici, c’est la présence russe qui leur permet de tenter de s’exonérer de leurs colossales erreurs politiques et sociétales. La Russie n’a eu qu’à compter les coups…
1) Politiquement, la France s’est constamment montrée incapable de s’élever au-dessus de ses a-priori démocratico-philosophiques, s’auto-embourbant dans des postulats philosophiques se voulant universels. Au nom des « nuées » du « vivre ensemble » et de la « bonne gouvernance », elle s’est obstinée à proposer le dialogue et le partage du pouvoir à des populations en rivalité depuis la nuit des temps.
2) Les comportements sociétaux de ses « élites » ont définitivement fait perdre à la France tout prestige et toute considération. En Afrique, les familles sont encore formées de l’union d’hommes et de femmes, le sexe ne s’y choisit pas à la carte selon les pulsions hormonales du moment, les LGBT y sont considérés comme des « étrangetés », et le mariage pour tous y est vu comme une monstruosité.
Dans ce numéro spécial consacré à la question du Sahel, il est montré que l’échec de la France est politique. En dépit de multiples victoires tactiques remportées par les militaires, à aucun moment, les décideurs politiques français n’ont en effet eu une vision stratégique cohérente. Ignorant superbement l’histoire et les réalités ethniques, ils ont oublié les sages recommandations faites en 1953 par le Gouverneur de l’AOF : « Moins d’élections et plus d’ethnographie, et tout le monde y trouvera son compte ».
Tout au contraire, ces mêmes responsables français n’ont pas cessé de vouloir imposer des élections, refusant de voir qu’à l'intérieur des artificielles frontières nées de la colonisation, puis de la décolonisation, l’ethno-mathématique électorale donne automatiquement le pouvoir aux plus nombreux, c’est-à-dire aux sudistes, ce qui provoque le soulèvement périodique des nordistes... Ils n’ont pas davantage compris que le Sahel est le domaine du temps long où l’affirmation d’une constante islamique radicale est d’abord la surinfection d’une plaie ethno-raciale millénaire.
mardi 28 février 2023
Histoire du Sahel
Présentation du livre :
Vaste de plus de 3 millions de kilomètres carrés, le Sahel - « rivage » en arabe (al Sàhil) - est un couloir de 4 000 kilomètres de long s'étendant du Sénégal, à l'ouest, au Soudan, à l'est. Rift ethno-racial, le Sahel est également un espace de contact. Il met en effet en relation l'univers nomade de l'Afrique « blanche » (le Bilad el-Beidan) et les sociétés sédentaires de l'Afrique « noire » (le Bilad-el-Sudan). Au nord, il s'abîme insensiblement dans la désolation saharienne, cependant qu'au sud, il se fond par touches dans le monde des savanes.Domaine du temps long, le Sahel a vu se succéder royaumes et empires (Ghana, Mali, Songhay, Bornou, etc.) qui contrôlaient les voies méridionales du commerce transsaharien sur lesquelles s'articulent les trafics et le terrorisme d'aujourd'hui.Pas moins de 35 % de la cocaïne sud-américaine à destination de l'Europe transiterait ainsi par le Sahel, cependant que les modernes marchands d'esclaves y rassemblent les cargaisons humaines qu'ils déversent en Europe. Enfin, depuis les années 2000, les islamo-jihadistes chassés d'Algérie se sont immiscés avec opportunisme dans le jeu politique local, y provoquant la surinfection de la plaie ethno-raciale séculaire, matrice des actuels conflits.Illustré de plusieurs dizaines de cartes, ce livre donne les clés de compréhension de la conflictualité et de ces défis sahéliens, dont les conséquences se font ressentir jusqu'en Europe.
Editions Le Rocher
224 pages
56 cartes
Pour commander le livre via l'Afrique Réelle :
mercredi 22 février 2023
dimanche 19 février 2023
Combattre la nouvelle offensive des déconstructeurs
En
1984 Jacques Marseille publia un livre fondateur dont le titre était
« Empire colonial et Capitalisme français, histoire d'un divorce ».
Dans ce livre republié en 2005, il bouleversait totalement la perspective
coloniale en démontrant que :
1) Contrairement à ce qu'avait postulé Jules Ferry, les investisseurs privés se détournèrent de l’Afrique, laissant donc à l’Etat français le fardeau de sa mise en valeur à travers les emprunts d’Etat et les impôts des Français.
2) L’Empire
ne fut pas une « bonne affaire » car ses produits qui n’étaient pas rares
furent achetés par la métropole à des coûts supérieurs à ceux du marché
international.
3) Les
territoires n’ayant pas de ressources propres, leurs budgets durent être
constamment alimentés par la France.
Non
seulement la France n’avait donc pas pillé l’Afrique, mais, tout au contraire,
elle s’y était ruinée.
Frappée au cœur, la doxa tenta de réagir. Toujours en vain car aucun de ses « spécialistes » n’avait l’envergure scientifique d’un Jacques Marseille rejoint par Daniel Lefeuvre.
Frappée au cœur, la doxa tenta de réagir. Toujours en vain car aucun de ses « spécialistes » n’avait l’envergure scientifique d’un Jacques Marseille rejoint par Daniel Lefeuvre.
Aujourd’hui,
c’est à une tentative frontale de réfutation de la thèse de Jacques marseille que
nous assistons avec le livre que Denis Cogneau vient de publier[1].
Un livre qui prend l’exact contre-pied de Jacques Marseille à travers les points
suivants :
1) Les
investissements faits aux colonies le furent pour les « colons »
et pour les « capitalistes », non pour les Africains.
2) Dans son empire, la France négligea les dépenses sociales au profit du maintien de l’ordre.
3) Les
infrastructures (routes, ponts, ports etc.) furent payées par les Africains. En
d’autres termes les colonisés eux-mêmes
auraient assuré le coût des infrastructures impériales avec leurs impôts ce qui
fait que l’Empire n’aurait pas coûté à la France.
4) La
colonisation, donc l’exploitation de l’Afrique, se prolonge aujourd’hui à
travers la « françafrique ».
Loué
par les médias et recommandé par l’Education « nationale » qui, à
travers lui va poursuivre son inexorable travail de sape destiné à ancrer
définitivement la repentance dans l’esprit des Français, ce livre constitue une
nouvelle arme au service de la déconstruction. C’est pourquoi il devait être
réfuté. Un énorme travail que le public curieux n’est pas en mesure de faire
car chacun des ses « arguments » doit être analyse, comparé et
critiqué.
C’est à cette lourde tâche que s’est attelée l’Afrique Réelle en publiant un numéro hors-série dans lequel, point par point, les postulats de Denis Cogneau sont passés au crible de la critique historique.
Ce
numéro hors-série est envoyé gratuitement aux abonnés à l’Afrique Réelle
à jour d’abonnement. Pour souscrire un abonnement à la revue.
Dans
la guerre idéologique qui se déroule aujourd’hui, seuls les faits peuvent
freiner la déferlante de la déconstruction. C’est pourquoi, en plus du numéro hors-
série de l’Afrique réelle, on s’armera avec mes deux livres :
- « Colonisation l’histoire à l’endroit, comment la France est devenue la colonie de ses colonies ».
[1]
Denis
Cogneau « Un Empire bon marché. Histoire et économie politique de la
colonisation française (XIXe-XXIe siècles ». Le Seuil, 2023.
mercredi 15 février 2023
lundi 30 janvier 2023
L'Afrique Réelle N°158 - Février 2023
Sommaire
Actualité
- Qui est responsable de l’échec politique français au Sahel ?
- Les Peul sont-ils menacés de génocide ?
Economie
La Chine ne croit pas dans l’avenir de l’Afrique
Histoire
La question des sources du Nil
Actualité
- Qui est responsable de l’échec politique français au Sahel ?
- Les Peul sont-ils menacés de génocide ?
Economie
La Chine ne croit pas dans l’avenir de l’Afrique
Histoire
La question des sources du Nil
Editorial de Bernard Lugan
Selon Rémi Carayol, journaliste présenté comme « spécialiste », la France a échoué au Mali parce que : « Au Sahel, les officiers français réfléchissaient avec un logiciel issu de la colonisation ».
Cette phrase mérite une analyse à plusieurs niveaux :
1) En imputant clairement aux officiers l’échec politique sahélien de la France, Rémi Carayol fonde son approche sur un grave contre-sens. En effet, et il suffit d’avoir fréquenté les états-majors pour l’avoir constaté, les cadres de Barkhane ne furent pas les décideurs de la politique française au Sahel. Ils ne firent qu’appliquer une politique définie - sans eux - à l’Elysée, et même plus que régulièrement, contre leurs propres préconisations. Peut-être est-il utile de rappeler à notre « spécialiste » qu’en France, ce sont les dirigeants politiques qui donnent des ordres et qui définissent les missions des Armées, et non le contraire…
2) Au Sahel, les officiers français ont très vite constaté que si l’ethnisme n’explique pas tout, rien ne s’explique cependant sans lui. Or, par idéologie, les décideurs français successifs ont refusé de prendre en compte cette évidence, mettant donc dès le départ nos Armées entre l’enclume et le marteau, ainsi que je l’ai écrit dès 2012...
3) Les décideurs politiques français ont postulé que la solution de la question sahélienne passait par des élections. Or, l’ethno-mathématique électorale confirmant, scrutin après scrutin, la domination démographique, donc démocratique, des plus nombreux, les élections entretiennent le conflit… Et Paris s’étonne que Touareg et Peul aient refusé un processus destiné à les marginaliser une nouvelle fois…
4) Au Sahel où Rémi Carayol ramène le problème à la colonisation - forme exotique de reductio ad Hitlerum -, le cœur de la question est bien identifié. Depuis le néolithique, sudistes et nordistes y sont en rivalité pour le contrôle des zones intermédiaires situées entre le désert du nord et les savanes du sud (voir à ce sujet mon livre Les guerres du Sahel des origines à nos jours). Or, cette constante séculaire est aujourd’hui dramatiquement aggravée par la suicidaire démographie qui y amplifie encore davantage la compétition territoriale entre pasteurs et agriculteurs. Une situation opportunément utilisée par le jihadisme qui est d’abord la surinfection de plaies ethno-géographiques séculaires.
5) Illustration du point 4, depuis plusieurs mois, au Burkina Faso, ayant en tête le souvenir des conquêtes peul de la période précoloniale, certaines ethnies subissant les exactions des jihadistes accusent les Peul d’être leurs complices. Victimes de représailles aveugles, les Peul se regroupent pour se défendre, cependant que les terroristes utilisent leur ressentiment et leur implantation transnationale pour tenter d’étendre leurs actions à tout le Sahel et à la région soudanienne.
En définitive :
1) Au nord la paix dépend des Touareg.
2) Au sud la paix dépend des Peul.
Une évidence relevant d’ « un logiciel issu de la colonisation »…
dimanche 15 janvier 2023
La loi « immigration métiers en tension » va tout à la fois accélérer le pillage des compétences africaines et amplifier encore davantage la perte d’identité de la France
"Nous
avons la volonté de simplifier l'accès au territoire pour des compétences
particulières, dont l'économie a besoin", a annoncé Olivier Dussopt le mercredi
2 novembre 2022, dans un entretien au journal Le Monde. Le ministre du Travail veut même créer un
statut spécifique pour les immigrés dans les secteurs « en tension »,
une mesure qui figure dans le projet de loi immigration présenté
par le gouvernement et discuté au Parlement.
Les
groupements représentant les professions dites « en tension » à
l’origine de cette loi sont
donc fidèles à la ligne constante du patronat français à l’origine de la
première vague d’immigration massive des années 1970-1980. Cette forme contemporaine
de « traite »[1] est rendue possible grâce
à l’alliance des « gentils » de l’anti-ségrégation et des « requins »
du capitalisme. Au nom du paradigme de la « culpabilité européenne »,
les premiers s’interdisent de voir que cette loi va encore davantage saigner
l’Afrique. Quant aux seconds, ils l’appellent de leurs vœux au nom du marché,
du travail global et de la mobilité de la main d’œuvre.
Face au désastre qu’ils auront
provoqué, le gouvernement qui a initié cette loi, et ceux des députés qui la
voteront ne pourront pas prétendre qu’ils ne savaient pas… Laissons en effet
parler les chiffres.
La suite de cette analyse (89%) est réservée aux abonnés à l'Afrique Réelle.
mardi 3 janvier 2023
Tirailleurs : du mensonge à la propagande
Il est triste de devoir faire un
« exercice comptable » concernant les effectifs et les pertes des
« Métropolitains » et des « Africains » durant le Premier
conflit mondial.
J’y suis cependant contraint par les déclarations idéologiques de l’acteur Omar Sy qui, à travers elles, ajoute sa touche à la grande entreprise de réécriture de l’histoire de France[1].
En effet, à travers l’action des Tirailleurs dits « Sénégalais » mais majoritairement venus de toute l’AOF (Afrique occidentale française), il adresse aux Français un message-postulat plus que subliminal : les Africains que vous avez utilisés comme « chair à canon » durant le Premier conflit mondial ayant permis la victoire française, leurs descendants ont des droits sur vous. Voilà donc pourquoi ils sont chez eux chez vous…
- Parmi ces 7,8 millions de Français, figuraient 73.000 Français d’Algérie, soit 20% de toute la population « pied-noir ».
- Les
pertes parmi les Français métropolitains furent de 1.300 000 morts, soit 16,67%
des effectifs.
- Les
pertes des Français d’Algérie furent de 12.000 morts, soit 16,44% des
effectifs.
- Les
pertes des Maghrébins combattant dans l’armée française furent de 35.900
hommes, soit 16,47% des effectifs.
- Les
chiffres des pertes au sein des unités composées d’Africains sud-sahariens (les
Tirailleurs) sont imprécis. L’estimation haute est de 35.000 morts, soit 18,51%
des effectifs ; l’estimation basse est de 30 000 morts, soit 15.87%.
Ces chiffres contredisent donc l’idée-reçue de
« chair à canon » africaine d’autant plus qu’au minimum, un tiers des
pertes des Tirailleurs « sénégalais » furent la conséquence de
pneumonies et autres maladies dues au froid, et non à des combats. D’ailleurs,
en 1917, aucune mutinerie ne se produisit dans les régiments coloniaux, qu’ils
fussent composés d’Européens ou d’Africains.
Enfin, une grande confusion existe dans
l’emploi du terme « Coloniaux ». Ainsi, l’héroïque 2° Corps
colonial engagé à Verdun en 1916 était composé de 16 régiments (pour 254
régiments et 54 bataillons composant l’Armée française), mais ces 16 régiments
étaient largement formés de Français
mobilisés, dont 10 régiments de Zouaves composés majoritairement de Français
d’Algérie, et du RICM (Régiment d’infanterie coloniale du Maroc), unité alors très
majoritairement européenne.
Autre idée-reçue utilisée par les partisans de la culpabilisation et de son corollaire qui est « le grand remplacement » : ce serait grâce aux ressources de l’Afrique que la France fut capable de soutenir l’effort de guerre.
Cette affirmation est également fausse car, durant tout le conflit, la France importa 6 millions de tonnes de marchandises diverses de son Empire et 170 millions du reste du monde.
Conclusion :
Des Tirailleurs « sénégalais » ont
courageusement et même héroïquement participé aux combats de la « Grande
Guerre ». Gloire à eux !
Cependant, utiliser leur mémoire pour des buts
idéologiques est honteux car, durant la guerre de 1914-1918, ils ne composèrent
que 2,3% du corps de bataille français.
Autre idée-reçue utilisée par les partisans de la culpabilisation et de son corollaire qui est « le grand remplacement » : ce serait grâce aux ressources de l’Afrique que la France fut capable de soutenir l’effort de guerre.
Cette affirmation est également fausse car, durant tout le conflit, la France importa 6 millions de tonnes de marchandises diverses de son Empire et 170 millions du reste du monde.
[1]
Sur toute l’entreprise de falsification de l’histoire de la colonisation
française on lira mon livre « Colonisation l’histoire à l’endroit .Comment la France est devenue la colonie de ses colonies » publié en 2022
[2] Faivre, M (Général)., (2006) « A la mémoire des combattants musulmans morts pour la France », La Voix du Combattant, mai 2006, p.6.
[2] Faivre, M (Général)., (2006) « A la mémoire des combattants musulmans morts pour la France », La Voix du Combattant, mai 2006, p.6.
dimanche 1 janvier 2023
L'Afrique Réelle n°157 - Janvier 2023
Sommaire
Dossier
L’année 2022 en Afrique : Bilan et perspectives pour 2023
Dossier
Les routes africaines de la migration à destination de l’Europe
Les routes africaines de la migration à destination de l’Europe
Histoire
Algérie : Du « royaume Arabe » à la départementalisation jacobine
Algérie : Du « royaume Arabe » à la départementalisation jacobine
Dans les années 1950, juste avant les indépendances, le monde en perdition n’était pas l’Afrique, mais l’Asie qui paraissait alors condamnée par de terrifiantes famines et de sanglants conflits : guerre civile chinoise, guerres de Corée, guerres d’Indochine et guerres indo-pakistanaises. En comparaison, durant la décennie 1950-1960, les habitants de l'Afrique mangeaient à leur faim, étaient gratuitement soignés et pouvaient se déplacer le long de routes ou de pistes entretenues sans risquer de se faire attaquer et rançonner.
Ce temps lointain était celui des colonies, époque dont il est impossible de parler d’une manière objective et au sujet de laquelle il est obligatoire de dire que ce fut l’enfer sur terre…
Or, soixante-dix ans plus tard, le contraste est saisissant avec des dizaines de milliers de migrants qui se livrent au bon vouloir de gangs qui les lancent dans de mortelles traversées en direction de la « terre promise » européenne. Les crises alimentaires sont permanentes, les infrastructures de santé ont disparu, l'insécurité est généralisée et la pauvreté atteint des niveaux sidérants. Quotidiennement, les journaux et les divers organes d'information font état de famines, d'épidémies, de massacres qui montrent que le continent africain s’enfonce chaque jour un peu plus dans un néant dans lequel surnagent quelques îlots pétroliers.
Que s’est-il donc passé pour que, malgré ses immenses richesses naturelles et en dépit des océans d'aides aveuglément déversées par les pays dits riches, l'Afrique connaisse un tel naufrage, ne parvenant même plus à nourrir sa population ?
Et que l’on ne vienne pas nous parler des aléas climatiques car le continent possède certaines des terres les plus fertiles de la planète sur lesquelles jusqu'à trois récoltes annuelles sont possibles. De plus, l'agriculture africaine n'est pas paralysée par un long hiver, par un tapis neigeux ou par les glaces. Avec ses de 9.000.000 km2, le Sahara représente certes environ 25% de la superficie du continent, mais proportionnellement moins que la toundra eurasienne ou nord-américaine où l'on ne parle pourtant pas de malédiction.
Le problème est que le continent africain s’auto-suicide avec sa démographie, car, chaque année, l’écart se creuse entre le nombre de bouches à nourrir et les productions alimentaires. La catastrophe est donc programmée. Un exemple : au Sahel, les 10 à 20 millions d'habitants d'avant la colonisation sont aujourd'hui 180 millions. Voilà qui explique pourquoi la subtile alchimie de ce fragile milieu de 3 millions de km2 a été détruite. Au même moment, les 40 millions de Sibériens sont à l'aise sur plus de 13 millions de km2 d’une nature hostile.
La réalité est que les Africains n'étant pas des Européens pauvres à la peau noire, parce que le corps social africain n’est pas celui de l’Europe, ou celui de l’Asie, nos modèles politiques n'y ont pas réussi.
Or, si la greffe européenne n'a pas pris sur le porte-greffe africain, c’est parce que, comme le dit le proverbe congolais : « Ce n’est pas parce qu’il pousse au bord du marigot que le manguier devient crocodile. »
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