Cette proposition aussi désabusée qu’iconoclaste a été faite il y a quelques mois par un journaliste noir sud-africain. Elle illustre le naufrage d’un pays dans lequel 74 meurtres sont commis quotidiennement (moyenne 2021 selon Stats SA), où le chômage touche environ 40% des actifs, où le revenu de la tranche la plus démunie de la population est inférieur de près de 50% à celui qu’il était sous le régime blanc d’avant 1994, et où plus d’un tiers des habitants ne survit que grâce aux aides sociales. Comment aurait-il d’ailleurs pu en être autrement dans une « nouvelle Afrique du Sud » devenue la proie de l’ANC et dont les cadres, trop souvent aussi incapables que corrompus, semblent n’avoir pour objectif que leur propre enrichissement ?
En
bientôt trois décennies de pouvoir absolu, l'ANC qui a méthodiquement dilapidé
l’immense héritage laissé par le régime blanc, a peu à peu transformé la
prospère Afrique du Sud en un Etat du « tiers-monde » dérivant dans
un océan de pénuries, de corruption, de misère sociale et de violences. Une réalité
qui échappe aux touristes et qui est masquée par quelques secteurs
ultraperformants dirigés par des Blancs ou par une poignée d’entrepreneurs
noirs.
Le
désastreux bilan économique de bientôt trois décennies de pouvoir ANC tient en
trois constats.
- Un
PIB qui ne cesse de baisser (3,5% en 2011, 2,6% en 2012, 1,9% en 2013, 1,8% en
2014, 1% en 2015, 0,6% en 2016, une entrée en récession en 2017 suivie d’un léger
rebond à 0,2% en 2019, puis par une
chute vertigineuse de 6,4% en 2020 avant
un rebond de 4,9% en 2021 qui n’efface pas le trou de 2020 (Stats Sa 8 mars 2022).
- Des
mines, premier employeur du pays, qui ont perdu près de 300.000 emplois depuis
1994. Quant aux pertes de production et de revenus, elles se conjuguent avec
des coûts d’exploitation en hausse constants, cependant que les dramatiques
coupures d’électricité ont eu pour
conséquence la fermeture des puits secondaires et la mise à pied de dizaines de
milliers de mineurs.
- Une
agriculture qui a, elle aussi, perdu plusieurs centaines de milliers d’emplois et
qui a reçu un coup mortel le mardi 27
février 2018 quand le parlement sud-africain vota le commencement d’un
processus de nationalisation-expropriation sans compensation des 35.000
fermiers blancs.
Le soit disant héritage « négatif » de
«l 'apartheid » a, des années durant, servi d’excuse au système
prédateur sud-africain alors qu’en 1994, quand le président De Klerk hissa au
pouvoir un Nelson Mandela incapable de le prendre par la force[1], il
légua à l’ANC la première économie du continent, un pays doté d’infrastructures
de communication et de transport à l’égal des pays développés, un secteur
financier moderne et prospère, une large indépendance énergétique, une
industrie diversifiée, des capacités techniques de haut niveau et la première
armée africaine. Vingt-huit ans plus tard, pris dans la nasse de leurs propres
mensonges, de leurs prévarications et de leurs insuffisances, les dirigeants de
l'ANC ne sont donc plus crédibles quand ils continuent à mettre en accusation
le "régime d'apartheid" afin de tenter de dégager leurs
responsabilités dans l’impressionnante faillite dont ils sont les seuls
responsables.
Dans ce pays
où un abîme s'est creusé entre une infime minorité de profiteurs noirs et des
millions de chômeurs, d’assistés et de travailleurs sous-payés qui paralysent
l’économie avec de continuels mouvements de revendication, l’abyssal échec de l’ANC a débouché
sur des violences xénophobes, les étrangers étant accusés de prendre le travail
des plus pauvres et d’entretenir la délinquance.
Depuis la fin du mois de mars 2022,
c’est en hurlant « Dudula », un nouveau slogan en langue zulu
signifiant « refouler » ou « faire déguerpir », que la
chasse aux étrangers a été lancée.
Déjà, en 2008, en 2015, en 2016 et en 2019, un peu partout dans
le pays, notamment au Natal et dans la région de Johannesburg, les immigrés
africains qu'ils soient Malawites,
Mozambicains, Somaliens, Zimbabwéens, Soudanais ou encore Nigérians avaient été
pris pour cible, lynchés et leurs biens systématiquement pillés. En 2016, les
violences « xénophobes » connurent une telle ampleur que le Malawi
décida d'évacuer ses ressortissants et que le Mozambique demanda aux autorités
sud-africaines d'assurer la protection de ses nationaux face à l’ampleur des
pogroms alors encouragés par le roi des Zulu...
Dans
la « nation arc-en-ciel », au pays de l’ « icône » Nelson
Mandela, des Noirs massacrent donc d'autres Noirs, et qui plus est, des Noirs
immigrés... Voilà de quoi déstabiliser ceux qui pensaient qu'une fois le régime
blanc balayé, les fontaines sud-africaines allaient laisser couler le lait et
le miel de la fraternelle société « post-raciale »...
Face au
gouffre creusé par ses détournements et son incompétence, l’Etat-parti ANC n’a
désormais plus que trois options :
1) Chercher à redresser l’économie
en empruntant une voie libérale, mais il provoquera alors une sanglante révolution
populaire.
2) Continuer à accuser le
bouc-émissaire blanc en tentant de faire croire que la situation est un
héritage de l’apartheid et en nationalisant
les mines et la terre. La « poule aux œufs d’or » sera alors
définitivement tuée, et, comme au
Zimbabwe, les Blancs émigreront et le pays sombrera encore davantage dans la misère.
3) Recourir à la « planche à
billets », ce qui provoquera d’abord l’inflation, puis une hyperinflation
et enfin l’achèvement de la ruine totale du pays.
Coquille
vide ayant perdu tout sens idéologique
et politique, ne survivant plus que comme machine électorale destinée à
distribuer des sièges de députés à ses membres, l’ANC est donc au pied du mur. L’heure
de vérité approche inexorablement cependant que les masses noires, totalement
paupérisées, constituent un bloc de plus
en plus explosif.
Et
pourtant, décérébrés par l’auto-culpabilisation, par les glapissements des
« décoloniaux » et par le « sida mental » introduit par la
« culture woke » (voir à ce sujet mon livre « Pour répondre aux décoloniaux, aux islamo-gauchistes et aux terroristes de la Repentance »), les chapons gras occidentaux
continueront à se pâmer devant le fantasme de la « nation
arc-en-ciel », ne voyant pas, futures victimes qu’ils sont, que ce qui se
passe actuellement en Afrique du Sud annonce le futur apocalyptique de l’Europe
« multiraciale » rêvé par les mondialistes, organisé par la « Commission de Bruxelles », et
encouragé par ce pape tiers-mondiste qui ne cesse d’appeler
à l’accueil des « Autres »...