L’arabisation de l’Algérie entreprise après l’indépendance de 1962 se heurte à la résistance berbère (soulèvement kabyle de 1963, Printemps Berbère de 1980-1981, « grève du cartable » de 1994, etc.). Face à cette volonté de survie, le régime algérien use de l’arme de la répression. Ses résultats étant nuls, il a donc défini une nouvelle stratégie : tenter de soutenir avec l’aide des idiots utiles de l’extrême gauche française que le problème n’existe pas puisque les Berbères sont en réalité une création coloniale destinée à diviser les Algériens.
Le 1er mai 2025, Mohamed El Amine Belghit, historien officiel et porte-parole de l’institution militaire algérienne déclara ainsi sur la chaîne émiratie Sky News Arabia, que « l’amazighité est un projet idéologique sioniste-français par excellence visant à saper les piliers de l’unité du Maghreb arabe (…) puisque les Berbères (…) sont d’origine arabe. »
Ce faisant, l’auteur de ces propos à ce point outranciers qu’ils furent dénoncés par le pouvoir algérien lui-même, était fidèle à la ligne suivie par les idéologues du courant « arabo-islamo-conservateur » qui dirige l’Algérie depuis 1962. Selon ces derniers, l’islamisation a marqué la fin de l’histoire des Berbères puisque leur conversion à l’Islam, il y a quatorze siècles, les a inscrits de façon irréversible dans l’aire culturelle de l’Islam, donc de l’arabité.
D’autres propagandistes officiels estiment qu’il est faux de parler d’arabisation des Berbères puisque la langue berbère procédant du phénicien (???), les Berbères sont donc des Orientaux, comme le sont également les Arabes. Par conséquent, tout se passant en « famille », où est donc le problème ?
Cette théorie de l’arabité des Berbères qui va à l’encontre de toutes les preuves scientifiques (archéologiques, épigraphiques, linguistiques, et anthropologiques), vient d’être balayée par la génétique. Cette dernière démontre ainsi que les Berbères ont de tout temps peuplé l’Afrique du Nord et qu’ils n’ont eu que très peu d’apports génétiques extérieurs. L’analyse de momies naturelles datées de 7000 ans [1] montre ainsi que :
1) Les proto-Berbères n’ont aucune trace génomique tant sud-saharienne, c’est-à-dire avec les actuelles populations noires, qu’orientales, donc avec les Arabes.
2) Que ces momies de proto-Berbères datées d’il y a 7000 ans sont génétiquement apparentées à l’homme de Taforalt qui vivait au Maroc il y a environ 15000 ans, et dont l’ADN ne montre également aucune trace de gènes sud-sahariens ou associés à des populations orientales. Les seules traces de gènes extérieurs seraient celles, en faible nombre, de l’homme de Néandertal européen.
Les Berbères qui remplissent tous les critères de l'ONU, à savoir l'antériorité, l'identité distincte et l'auto-identification par rapport au territoire, ne peuvent donc se voir retirer leur statut de Peuple autochtone par des idéologues arabistes. D’autant plus que ce statut qui est une évidence scientifique, vient encore d'être renforcé par la génétique.
Cette découverte sera étudiée en détail dans le numéro 188 de l’Afrique réelle que les abonnés recevront le 1er août prochain. Pour vous abonner, cliquer ici.
[1] Nada Salem, Johannes Krause et alli .Ancient DNA from the Green Sahara reveals ancestral North African lineage. Nature, 02 April 2025, DOI: 10.1038/s41586-025-08793-7
Le 1er mai 2025, Mohamed El Amine Belghit, historien officiel et porte-parole de l’institution militaire algérienne déclara ainsi sur la chaîne émiratie Sky News Arabia, que « l’amazighité est un projet idéologique sioniste-français par excellence visant à saper les piliers de l’unité du Maghreb arabe (…) puisque les Berbères (…) sont d’origine arabe. »
Ce faisant, l’auteur de ces propos à ce point outranciers qu’ils furent dénoncés par le pouvoir algérien lui-même, était fidèle à la ligne suivie par les idéologues du courant « arabo-islamo-conservateur » qui dirige l’Algérie depuis 1962. Selon ces derniers, l’islamisation a marqué la fin de l’histoire des Berbères puisque leur conversion à l’Islam, il y a quatorze siècles, les a inscrits de façon irréversible dans l’aire culturelle de l’Islam, donc de l’arabité.
D’autres propagandistes officiels estiment qu’il est faux de parler d’arabisation des Berbères puisque la langue berbère procédant du phénicien (???), les Berbères sont donc des Orientaux, comme le sont également les Arabes. Par conséquent, tout se passant en « famille », où est donc le problème ?
Cette théorie de l’arabité des Berbères qui va à l’encontre de toutes les preuves scientifiques (archéologiques, épigraphiques, linguistiques, et anthropologiques), vient d’être balayée par la génétique. Cette dernière démontre ainsi que les Berbères ont de tout temps peuplé l’Afrique du Nord et qu’ils n’ont eu que très peu d’apports génétiques extérieurs. L’analyse de momies naturelles datées de 7000 ans [1] montre ainsi que :
1) Les proto-Berbères n’ont aucune trace génomique tant sud-saharienne, c’est-à-dire avec les actuelles populations noires, qu’orientales, donc avec les Arabes.
2) Que ces momies de proto-Berbères datées d’il y a 7000 ans sont génétiquement apparentées à l’homme de Taforalt qui vivait au Maroc il y a environ 15000 ans, et dont l’ADN ne montre également aucune trace de gènes sud-sahariens ou associés à des populations orientales. Les seules traces de gènes extérieurs seraient celles, en faible nombre, de l’homme de Néandertal européen.
Les Berbères qui remplissent tous les critères de l'ONU, à savoir l'antériorité, l'identité distincte et l'auto-identification par rapport au territoire, ne peuvent donc se voir retirer leur statut de Peuple autochtone par des idéologues arabistes. D’autant plus que ce statut qui est une évidence scientifique, vient encore d'être renforcé par la génétique.
Cette découverte sera étudiée en détail dans le numéro 188 de l’Afrique réelle que les abonnés recevront le 1er août prochain. Pour vous abonner, cliquer ici.
[1] Nada Salem, Johannes Krause et alli .Ancient DNA from the Green Sahara reveals ancestral North African lineage. Nature, 02 April 2025, DOI: 10.1038/s41586-025-08793-7