dimanche 6 octobre 2024
mardi 1 octobre 2024
L'Afrique Réelle - N°178 - Octobre 2024
Sommaire
Dossier
Algérie : au pays des moudjahidine immortels
- Le cœur du « Système » algérien
- Les Algériens engagés dans l’armée française étaient trois fois plus nombreux que les fellagha
Climat
L’homme a-t-il une responsabilité dans l’alternance des cycles climatiques de l’Afrique depuis 60 000 ans ?
Idées
La démocratie, un traumatisme pour l’Afrique ?
Wokisme
Cachez donc ces Hottentots que l’on ne doit plus voir…
Editorial de Bernard Lugan
La paléoclimatologie, la climatologie tropicaliste, l’archéologie et l’histoire reconnaissent toutes quatre que, par le passé, et cela depuis plusieurs millions d’années, le climat africain a profondément et constamment changé, avec parfois des variations considérables. Ainsi :
1) Les paléoclimatologues, ont montré que, depuis 2,5 millions d’années, l’Afrique connait des alternances de périodes froides et chaudes, sèches et humides. Il serait « étonnant » que les australopithèques, puis les premiers hominiens soient les responsables de ces cycles …
2) Les climatologues tropicalistes ont démontré que l’actuel réchauffement est un phénomène à la fois naturel et de longue durée s’inscrivant dans un cycle ayant débuté il y a 5000 ans, donc, là encore sans responsabilité humaine.
3) Les archéologues nous apprennent que sur les quinze derniers millénaires, ce furent ces changements climatiques qui, du nord au sud, et de l’est à l’ouest, conditionnèrent la mise en place des populations africaines.
4) Les historiens ont, à travers ces mêmes changements climatiques, identifié les grandes séquences de l’histoire du continent, chacune d’entre elles étant liée à une variation du climat, comme je l’ai montré dans les cas de l’Egypte et de l’Afrique australe[1].
Algérie
La « légitimité » du « Système » algérien repose sur sa propre version de la guerre d’indépendance.
Le principal vecteur de cette histoire fabriquée est l’ONM (Office national des anciens moudjahidine) dont la mission est de cautionner et de populariser les postulats sur lesquels prospèrent les dirigeants algériens.
Le mythe d’un peuple unanimement dressé contre le colonisateur à l’exception d’une minorité de « collaborateurs », explique ainsi l’inflation du nombre des anciens moudjahidine.
En Algérie, plus de six décennies après l’indépendance, l’on demande encore la carte d’ancien moudjahidine… et certains qui n’avaient pas dix ans à l’époque continuent à l’obtenir… D’où, le dossier que ce numéro consacre à ces faux anciens combattants qui constituent la colonne vertébrale du « Système » algérien.
Un « Système » qui s’est lui-même auto-piégé en réélisant le président Abdelmadjid Tebboune avec 94,65% des voix… mais avec 85% d’abstentions. Or, il faut bien voir que ce Hirak silencieux pourrait bien être un des derniers clous plantés dans l’appareil gérontocratico-militaire qui pille avec application le pays depuis 1962.
[1] Histoire de l’Afrique du Sud des origines à nos jours, éditions Ellipses, 2010 et Histoire de l’Egypte des origines à nos jours, éditions du Rocher, 2021.
dimanche 22 septembre 2024
Militairement en perdition, le Mali, le Niger et le Burkina Faso commencent à regretter d’avoir exigé le départ de l’armée française…
Au Mali, au
Niger et au Burkina Faso, l’on est
désormais loin de l’enthousiasme des manifestations « spontanées » durant
lesquelles, dans l’oubli de ce que l’armée française avait fait pour ces pays, le
drapeau français était brûlé et le drapeau russe brandi. Certains reconnaissent
même, et de plus en plus ouvertement, qu’à l’époque de Barkhane, les GAT
(Groupes armés terroristes) ne faisaient pas la loi. Aujourd’hui, ce n’est plus
le cas. Depuis le départ des
forces françaises consécutif aux putschs militaires au Mali (2020 et 2021), au
Burkina Faso (deux en 2022) et au Niger (2023), en
dépit de l’intervention russe, les attaques et les embuscades contre les forces
de sécurité sont désormais quotidiennes. Au Burkina Faso et au Mali, les armées
locales étant en perdition, la situation
est même hors contrôle.
Au Mali, les paramilitaires russes de
l’Africa Corps - anciennement Groupe Wagner -, accueillis hier en libérateurs, n’ont
jusqu’à présent fait la preuve que de leur piètre valeur militaire. Ils ont même
subi une humiliante et sanglante défaite les 25-27 juillet 2024 à Tinzaouaten, près de la
frontière algérienne où, face aux Touareg, ils ont en effet laissé sur le
terrain au moins 50 morts, deux prisonniers, ainsi que tout leur équipement
(véhicules, armes, moyens de transmission etc.). Quant à l’armée malienne, les
FAMA, ses pertes se comptèrent en plusieurs dizaines de morts. De
plus, les mercenaires russes qui ne sont donc pas,
pour le moment du moins, le joker de la junte malienne, sont régulièrement accusés
de massacrer les populations, comme à Moura, au mois de mars 2022, où 500 civils furent tués.
Le plus inquiétant pour l’Alliance des États du Sahel regroupant les juntes militaires du Mali, du Niger et
du Burkina Faso, est que l’armée malienne et ses encadreurs russes se voient
peu à peu quasiment encerclés dans Bamako. Se profile en effet le scénario catastrophe d’une conquête de la capitale
par le chef touareg ifora Iyad Ag Ghali.
L’homme avec lequel, et comme je n’ai cessé de le dire depuis 2013, il était
nécessaire de discuter puisque, et qu’on le veuille ou non, il est à la fois la
cause et la solution du problème du nord du Mali. La question de la région des
Trois frontières est différente car ce ne sont pas les Touareg qui y sont à la
manœuvre, mais les Peul. Toujours cette question ethnique engerbant toutes les
autres, mais que les décideurs français ont obstinément refusé de prendre en
compte car, selon les « africanistes » du CNRS et de Science Po qui
les ont « formatés », les ethnies africaines sont des fantasmes « coloniaux » !!!
Le Mali va-t-il donc sombrer ?
Les évènements récents pourraient le laisser penser. En effet, le 17 septembre
2024, la capitale Bamako a subi une double attaque coordonnée qui a permis au Gsim
(Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans), une coalition dirigée par Iyad
Ag Ghali, de prendre d’assaut deux sites éloignés l’un de l’autre d’une dizaine
de kilomètres, à savoir l’école de gendarmerie et l’aéroport. Si aucun bilan
officiel n’a été donné par les autorités maliennes, le nombre des victimes dépasse
probablement la centaine. Plusieurs mercenaires russes ont également perdu la
vie, eux dont la mission primordiale était pourtant de sécuriser Bamako et son
aéroport…
En réalité, le Gsim et ses alliés
sont en train d’encercler peu à peu la capitale malienne, dans un double
mouvement d’étranglement. Au nord, ils étendent leur tache d’huile en
repoussant peu-à-peu les FAMA, détruisant systématiquement leurs positions
militaires et effaçant ainsi la très fragile « légitimité » de la
junte au pouvoir. Quant à l’assaut sur Bamako, il pourrait se faire à partir de
la Guinée, l’armée malienne ayant récemment perdu
plusieurs positions stratégiques sur la route y menant après avoir retraité en
panique, abandonnant tout son armement aux assaillants.
Le numéro du mois de novembre de l’Afrique Réelle que les abonnés recevront le 1er novembre, sera consacré à la
situation actuelle au Sahel. Pour approfondir la question, on se reportera à
mon livre Histoire du Sahel des origines à nos jours
jeudi 12 septembre 2024
Algérie : le Hirak silencieux
En Algérie, la réélection surréaliste du président
Abdelmadjid Tebboune avec un score babylonien de 94,65% des voix, pourrait être
un des derniers clous plantés dans le cercueil d’un « Système »
gérontocratico-militaire aux abois.
En effet, regardons de plus près le résultat de cette élection-farce dans une Algérie dirigée depuis l’indépendance par l’alliance des coffres-forts et des baïonnettes:
1) Selon les chiffres officiels, il y eut 48% de
votants sur un total de 24 millions d’inscrits, ce qui donne donc plus ou moins
11 millions de suffrages exprimés.
2) Comme le président sortant a, toujours selon les
chiffres officiels, obtenu quasiment 95% des suffrages, cela veut donc dire
qu’environ 5 millions d’Algériens auraient donc voté pour sa réélection.
3) Ses deux concurrents ayant, encore selon les
chiffres officiels, totalisé à eux deux environ 5% des votes, cela signifie donc
que plus de 5 millions de suffrages se
sont soit volatilisés, ou bien que 5 millions d’électeurs auraient voté blanc,
ce qui n’apparaît pas dans les résultats officiels...
En réalité, les dociles agents du pouvoir qui ont en
charge la « gestion » des élections, se sont pris les babouches dans
le tapis de leurs manipulations.
N’osant pas donner le vrai chiffre de la participation qui tourne au maximum autour de 20% du corps électoral, paniqués face au colossal camouflet que le pays réel algérien venait d’administrer à la gérontocratie dirigeante, terrorisés enfin face à ce Hirak silencieux dans lequel 80% des Algériens venaient de montrer qu’à leurs yeux le « Système » était illégitime… ils en ont oublié la mathématique…D’autant plus que dans certaines willayas le pourcentage des votants n’atteint pas les 5%, et qu’en Kabylie, la participation fut quasiment nulle…
Hier, le Hirak a été écrasé et même maté par le
« Système ». Aujourd’hui, toute opposition conduit à la prison et toute
pensée critique entraîne une féroce répression, mais ces élections ont montré
que la population n’est pas dupe.
Le feu couve désormais en Algérie, prêt à se rallumer tôt ou tard, à la moindre faiblesse d’un pouvoir condamné de ce fait à la fuite en avant. D’autant plus qu’il ne bénéficiera pas deux fois de la « divine surprise » du covid19 qui mit un terme à la déferlante des manifestations de tout un peuple.
Aujourd’hui,
le « Système » est nu, avec une épée de Damoclès suspendue au-dessus
de sa tête : sa dépendance totale aux hydrocarbures (pétrole et gaz) et donc
à la variabilité de leurs cours.
Un « Système » cleptocratique qui pompe avec constance la substance d’un pays dont le taux d’inflation est de 6% au second trimestre 2024, d’un pays qui ne produit rien et qui doit donc consacrer le quart de ses recettes en hydrocarbures -ses seules recettes -, à l’importation de produits alimentaires de base dont il était pourtant exportateur avant 1962… du temps des Français… D’un pays dont les filières stratégiques pour la sécurité alimentaire, comme les céréales, les laitages, les viandes, les sucres et les graines oléagineuses sont en faillite et entre les mains des prédateurs de la nomenklatura étatique.
Une nomenklatura prédatrice qui ne survit plus que par la
répression intérieure, par la mobilisation du dernier carré de ses associations
mémorielles dont la tâche est facilitée par les « chapons » qui
gouvernent la France, et par la dénonciation quasi obsessionnelle du Maroc dont
la réussite la rend férocement jalouse…
Sur les mensonges algériens on lira mon livre Algériel’Histoire à l’endroit
En effet, regardons de plus près le résultat de cette élection-farce dans une Algérie dirigée depuis l’indépendance par l’alliance des coffres-forts et des baïonnettes:
N’osant pas donner le vrai chiffre de la participation qui tourne au maximum autour de 20% du corps électoral, paniqués face au colossal camouflet que le pays réel algérien venait d’administrer à la gérontocratie dirigeante, terrorisés enfin face à ce Hirak silencieux dans lequel 80% des Algériens venaient de montrer qu’à leurs yeux le « Système » était illégitime… ils en ont oublié la mathématique…D’autant plus que dans certaines willayas le pourcentage des votants n’atteint pas les 5%, et qu’en Kabylie, la participation fut quasiment nulle…
Le feu couve désormais en Algérie, prêt à se rallumer tôt ou tard, à la moindre faiblesse d’un pouvoir condamné de ce fait à la fuite en avant. D’autant plus qu’il ne bénéficiera pas deux fois de la « divine surprise » du covid19 qui mit un terme à la déferlante des manifestations de tout un peuple.
Un « Système » cleptocratique qui pompe avec constance la substance d’un pays dont le taux d’inflation est de 6% au second trimestre 2024, d’un pays qui ne produit rien et qui doit donc consacrer le quart de ses recettes en hydrocarbures -ses seules recettes -, à l’importation de produits alimentaires de base dont il était pourtant exportateur avant 1962… du temps des Français… D’un pays dont les filières stratégiques pour la sécurité alimentaire, comme les céréales, les laitages, les viandes, les sucres et les graines oléagineuses sont en faillite et entre les mains des prédateurs de la nomenklatura étatique.
vendredi 6 septembre 2024
Inondations au Sahel et au Sahara. Les lois de la nature face à l’idéologie « climato-correcte »
Le Sahel et le Sahara connaissent
actuellement un très fort épisode pluvieux accompagné d’inondations. Surpris, butors, idéologues et cuistres veulent une fois encore nous faire prendre
des vessies pour des lanternes en parlant de « dérèglement
climatique dû à des causes humaines ». Or, nous sommes en
présence d’un phénomène cyclique bien décrit par les vrais spécialistes
du monde intertropical (voir
notamment Marcel Leroux, 1994 et 2000).
En
1992, dans une publication datant d’avant l’apparition de la notion postulée et
idéologique de « réchauffement climatique global dû à l’homme »,
deux des plus grands climatologues tropicalistes mondiaux, les Français Yves
Tardy et Jean-Luc Probst expliquaient en quelques lignes lumineuses que la
raison de l’alternance des cycles sécheresse-pluies au Sahel est due aux variations
du « front intertropical » :
« Le climat en Afrique
suit la position du FIT (Front Intertropical) ou ITCZ (Intertropical
Convergence Zone). On peut distinguer deux scénarios :
1) Lorsque le FIT est maintenu
en position méridionale, soit parce que les polaires mobiles, originaires du
Pôle Sud, sont moins actifs que de coutume, soit parce que leurs homologues
septentrionaux venus du Pôle Nord sont au contraire plus longtemps et plus
fortement actifs, le déficit pluviométrique est généralisé sur le Sahel d’Afrique
de l’Ouest (…) C’est le cas des années 1942,1944,1948,1970,1971,1972 et 1973.
Cette situation se lit très bien sur la courbe de fluctuations des fleuves
Sénégal et Niger (…).
2) Lorsque le FIT remonte haut
vers le Nord sous la poussée des anticyclones mobiles originaires du Pôle Sud,
on enregistre un excédent pluviométrique sur l’Afrique sahélienne de l’Ouest
(…).
Ainsi, avec les mouvements du
FIT qui sont sous l’influence de la montée vers le Nord des masses d’air
polaire venant du Pôle Sud ou de la descente vers le Sud des masses d’air
polaire venant du Pôle Nord, on saisit aisément la relation qui peut exister entre
les fluctuations de température et celles de l’humidité, ainsi que l’effet de
compétition entre Hémisphère Nord et Hémisphère Sud »
(Tardy et Probst, 1992 :26).
Les recherches actuelles ont intégré les
variations du FIT dans la longue histoire des cycles climatiques
saharo-sahéliens, ce qui permet de disposer d’un éclairage sur plus de deux
millions d’années ainsi que le démontre Mathieu
Dalibard (2011) dans sa thèse consacrée aux changements climatiques africains.
Selon
Dalibard, le climat africain varie selon trois grands cycles :
1) Les
cycles dépendant de la variation de l’orbite terrestre ou « cycles de
l’excentricité » fluctueraient entre 400 000 et 100 000 ans.
2) Les cycles dépendant de l’inclinaison de l’axe terrestre ou « cycles de l’obliquité » fluctueraient entre 54 000 et 41 000 ans.
3) Les cycles dépendant de la variation de l’axe de rotation de la Terre ou « cycles de précession » fluctueraient entre 23 000 et 19 000 ans.
Cette succession
de cycles par définition indépendants de toute activité humaine, permet de
comprendre pourquoi, Il y a plusieurs centaines de millions d’années, le Sahara
et le Sahel furent recouverts par un glacier, puis par l’océan. Pourquoi, il y
a cent millions d’années, ce fut une immense forêt équatoriale humide parcourue
par des dinosaures avant de lentement se transformer en une forêt tropicale,
puis en une savane arborée.
Plus
près de nous, ce mouvement climatique de longue durée tendant depuis 5000 ans vers
l’assèchement, fut entrecoupé de rémissions ayant donné naissance à une
succession d’épisodes secs et humides à travers lesquels se fit la mise en
place des populations.
Encore
plus près de nous, le XXe siècle a connu quatre grandes
sécheresses entre 1909 et 1913, entre 1940 et 1944, entre 1969 et 1973, et entre
1983 et 1985 (Retaille, 1984 ; Ozer et alii, 2010 ; Maley et Vernet,
2013). Au cours des années 1960, période « chaude » la pluviométrie en
augmentation fit brièvement remonter la zone sahélienne vers le nord, ce qui se
traduisit par un recul du désert. Et pourtant, nous étions alors au pic de
l’industrialisation mondiale et des pollutions qui en découlent.
Ensuite, à partir des années 1970, la pluviométrie décroissant, le désert s’étendit donc de nouveau et le Sahel se rétracta, les isohyètes moyennes descendant de 100 à 150 kilomètres vers le Sud. Les conséquences de ce nouveau cycle sont actuellement aggravées, mais non causées, par la pression démographique sahélienne.
L’analyse
de ces phénomènes naturels contradictoires est d’une extrême complexité. Elle ne
supporte ni les raccourcis, ni les idées-reçues. Leur compréhension ne passe ni
par les anathèmes, ni par les slogans, mais par l’étude de la longue et même de
la très longue durée. Si ces dernières étaient prises en compte, cela pourrait utilement
mettre de l’ordre dans nombre de cervelles de colibri pour lesquelles
l’immédiateté sert à la fois de passé, de présent et d’horizon…
Pour
l’étude détaillée de ces épisodes climatiques saharo-sahéliens mouvants, on se
reportera à mon livre Histoire du Sahel des origines à nos jours.
2) Les cycles dépendant de l’inclinaison de l’axe terrestre ou « cycles de l’obliquité » fluctueraient entre 54 000 et 41 000 ans.
3) Les cycles dépendant de la variation de l’axe de rotation de la Terre ou « cycles de précession » fluctueraient entre 23 000 et 19 000 ans.
Ensuite, à partir des années 1970, la pluviométrie décroissant, le désert s’étendit donc de nouveau et le Sahel se rétracta, les isohyètes moyennes descendant de 100 à 150 kilomètres vers le Sud. Les conséquences de ce nouveau cycle sont actuellement aggravées, mais non causées, par la pression démographique sahélienne.
- Carré, M et alii., (2018) « Modern drought conditions in Western Sahel unprecedented in the past 1600 years ». En ligne.
- Leroux, M., (1994) « Interprétation météorologique des changements climatiques observés en Afrique depuis 18000 ans. ». Geo-Eco-Trop, 1994,16, (1-4), pp.207-258.
- Maley, J et Vernet, R., (2013) « Peuples et évolutions climatiques en Afrique nord-tropicale, de la fin du Néolithique à l’aube de l’époque moderne ». Afriques, débats, méthodes et terrains d’histoire, vol 4.
- Ozer, P et alii., (2010) « Désertification au Sahel : historique et perspectives ». BSGLg, 2010, 54, pp 69-84.
- Retaille, D., (1984) La sécheresse et les sécheresses au sahel, L’Information géographique, 1984, 48, pp 137 à 144.
- Tardy, Y et Probst, J-L., (1992) « Sécheresses, crises climatiques et oscillations télé connectées du climat depuis cent ans ». Sécheresse, 1992 ; 3 : 25-36.
dimanche 1 septembre 2024
L'Afrique Réelle n°177 - Septembre 2024
Sommaire
Actualité
- La doxa écologiste face aux réalités africaines
- L’Afrique ne compte pas pour l’économie française
Dossier : La relation franco-algérienne après la reconnaissance par la France de la marocanité du Sahara occidental
- La question du Sahara dit « occidental » est un problème créé par l’Algérie
- Que penser des menaces de « représailles » algériennes contre la France ?
- Incapable de nourrir sa population, l’Algérie menace la France de « représailles »…
Histoire
Rwanda : un génocide qui pouvait être évité
- La doxa écologiste face aux réalités africaines
- L’Afrique ne compte pas pour l’économie française
Dossier : La relation franco-algérienne après la reconnaissance par la France de la marocanité du Sahara occidental
- La question du Sahara dit « occidental » est un problème créé par l’Algérie
- Que penser des menaces de « représailles » algériennes contre la France ?
- Incapable de nourrir sa population, l’Algérie menace la France de « représailles »…
Histoire
Rwanda : un génocide qui pouvait être évité
Editorial de Bernard Lugan
Depuis les indépendances, porteuse du mirage du « développement » et du mythe de la « bonne gouvernance », la France laboure l’océan africain. Un double objectif qui, en plus de lui avoir fait engloutir en pure perte des sommes considérables, a fini par dresser contre elle des Africains lassés de son néo-colonialisme « gentil ».
Et si la politique française d’aide a l’Afrique a échoué, c’est parce qu'elle ne s’est pas attaquée aux causes profondes du mal. Les principales crises africaines sont en effet structurelles et elles ont une origine historique, politique et culturelle. Tout au contraire, la France a postulé qu’elles découlaient d’un déficit de démocratie et d’un sous-développement économique. Elles n’avaient donc aucune chance d’être traitées.
Face au mur de l’échec, la France s’est obstinée dans une politique d’aide dont les résultats sont nuls, l’Afrique engloutissant année après année, des sommes colossales versées au titre de l'APD (Aide pour le Développement). D’ailleurs, comme la croissance économique africaine est inférieure à la croissance démographique, comment prétendre raisonnablement « développer » un continent qui, d’ici à 2030, verra sa population passer de 1,2 milliard à 1,7milliard, avec plus de 50 millions de naissances par an ?
En raison de son échec évident, toute la politique africaine de la France est donc à revoir, mais à la seule lumière du réel : comme la France n’est pas mesure de résoudre les problèmes de l’Afrique, elle doit donc cesser de se croire obligée de le faire.
D’autant plus qu’aucune des productions actuelles ou identifiées en Afrique, n’est vitale pour son économie. Quant aux matières premières africaines, à de très rares exceptions, elles se trouvent en abondance, ailleurs dans le monde dans des régions où ne se posent pas de problèmes sécuritaires, matériels et politiques, et où le racket du « développement » ne s’exerce pas davantage que la rente victimaire.
La France n’a donc pas d’intérêts économiques prioritaires à défendre en Afrique. Néanmoins, si elle veut tout de même y manifester une présence, sa priorité sera de concentrer ses efforts sur les littoraux. C’est en effet de là que partent toutes les pénétrantes continentales, et où, en retour, aboutissent toutes les productions de l’intérieur. Comme je l’ai déjà dit dans un précédent éditorial, pour le moment, laissons donc les intérieurs, là où il n’y a que des coups à prendre, à ceux qui, comme les Russes au Mali, commencent à s’y brûler les ailes…
Quant à la question de l’immigration, ce n’est pas avec les chimères du développement qu’elle pourra être traitée. D’autant plus que ce ne sont pas les Africains de la brousse qui émigrent, mais très exactement ceux qui se sont frottés à notre politique de « développement » et qui disposent des moyens de payer les réseaux de passeurs…
Enfin, comme la France n’a aucune prise sur les zones continentales d’où partent ces migrants, elle devra, là encore, s’intéresser à celles de leurs points d’arrivée, à savoir les rives africaines de la Méditerranée. D’où la nécessité de réorienter la politique française vers l’Afrique du Nord afin d’y nouer de forts partenariats, notamment sécuritaires, avec des pays qui sont désormais en première ligne face au phénomène migratoire africain sud-saharien.
jeudi 8 août 2024
vendredi 2 août 2024
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