Un
an après les « accords d’Alger » qui devaient acter la réconciliation
entre les belligérants maliens, un peu plus de trois ans après des élections qui
devaient faire couler le lait et le miel du consensus démocratique, le Mali est
plus que jamais à la veille d’exploser. Or, ce n’est pas une guerre de religion
qui le menace, l’islamisme n’y étant que la surinfection d’une plaie ethnique, mais
un conflit ethno-racial sur lequel les trafiquants de toutes sortes ainsi que les
islamistes se greffent avec opportunisme.
mardi 20 septembre 2016
Ifora contre Imghad, Peul contre Bambara et contre Dogon, le Mali sombre…
jeudi 15 septembre 2016
Libye : le général Haftar met en échec le plan de l’ONU et de l’UE
Le 11 septembre 2016, après une offensive aussi soudaine
qu’inattendue, l’ANL (Armée nationale libyenne) basée en Cyrénaïque et commandée
par le général Haftar, l’ennemi des Frères musulmans de Misrata et des
islamistes de Tripoli, a pris le contrôle du « croissant pétrolier » libyen
et des ports terminaux de Sidra et de Ras Lanouf. Cette victoire met à mal le
plan de l’ONU soutenu par l’UE, qui était de refaire l’unité de la Libye à
travers le gouvernement El Sarraj appuyé sur les Frères musulmans de Misrata et sur les islamistes de Tripoli.
Comme de leur côté, les milices de Misrata ont pris Syrte
à Daech[1], il n’y a donc plus de
tampon entre les forces du général Haftar et celles de Misrata. Dans ces
conditions, la guerre Misrata-Haftar est-elle inévitable[2] ?
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[1] Il y avait entre 1500 et 2000 combattants de Daech à Syrte or, seuls 450 ont été tués ou faits prisonniers. Où sont passés les autres ?
[2] Pour tout ce qui concerne la question libyenne, voir mon livre Histoire de la Libye des origines à nos jours. Pour le commander, cliquer ici
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[1] Il y avait entre 1500 et 2000 combattants de Daech à Syrte or, seuls 450 ont été tués ou faits prisonniers. Où sont passés les autres ?
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lundi 5 septembre 2016
L'Afrique Réelle N°81 - Septembre 2016
Actualité :
- Ethiopie : le retour du balancier ethnique
- Afrique du Nord-Sahel : quand le temps long donne la clé
de lecture des conflits actuels
Dossier : L’Afrique du Sud après les élections municipales
- Résultats du scrutin municipal du 3 août 2016
- Analyse des résultats
- Les fractures de l’ANC
- La crise économique
Editorial de Bernard Lugan :
Les Africains ne votent pas comme les habitués du Café de Flore
Les journalistes français n’ont cessé d’écrire et de dire qu’au Gabon, le « méchant » était le président sortant Ali Bongo et le « gentil », Jean Ping son challenger. Le « méchant » l’ayant emporté sur le « gentil », et comme les Gabonais n’ont évidemment pas voté pour un dictateur, c’est donc que ce dernier a bourré les urnes. Hypothèse probable. Mais qui peut assurer qu'il n'en fut pas de même chez son concurrent, hormis le fait que les opposants au président Bongo sont par définition de vrais démocrates et leur leader, Jean Ping, l’incarnation du renouveau politique et de la moralité face à un despote corrompu ?
Abandonnant toute distanciation, les médias français n’ont pas dit, ou alors du bout des lèvres, que Jean Ping, ce « chevalier blanc », un homme de 74 ans, était un pur produit de la machine Bongo. Ami du parti socialiste français, ce profiteur du régime qu’il dénonce aujourd’hui, fut en effet ministre d’Omar Bongo durant 18 ans, de 1990 à 2008. Il a bénéficié de toutes ses « largesses ». D’autant plus qu’il fut le mari de sa richissime fille, Pascaline Bongo, avec laquelle il a eu 2 enfants.
Que l’on ne se méprenne pas. Je ne prends pas ici position dans l’affaire gabonaise. et encore moins dans ses magouilles électorales. Je me contente, à l’occasion de ce nouvel échec de la greffe démocratique en Afrique, de dénoncer l’arrogance et l’aveuglement de la caste médiatico-politique française.
Le plus grave est que les leçons de l’histoire ne l'éclairent pas. Deux exemples.
- Au mois de mars 2016, à l’occasion des élections au Bénin, les perroquets de presse avaient les « yeux de Chimène » pour M. Lionel Zinzou, véritable clone des élites parisiennes. Or, soutenu jusqu’à l’indécence par les médias français, ce proche de Laurent Fabius moulé dans la pensée unique a été battu par Patrice Talon, un self made man local.
- Au Congo Brazzaville, également au mois de mars dernier, le président sortant, le Mbochi Denis Sassou N’Guesso, avait face à lui le Kongo Guy-Brice Parfait Kolelas, fils de son ancien adversaire Bernard Kolelas. Dans cette répétition électorale de l’atroce guerre civile de la fin des années 1990, les médias français ont outrageusement pris le parti de M. Kolelas. Ce faisant, au lieu d’éteindre les braises d’un conflit toujours prêt à se rallumer, ils ont joué au contraire aux pyromanes.
Depuis bientôt quatre décennies, je soutiens que la démocratie empêche l’Afrique de démarrer. Elle y entretient en effet le désordre en y ranimant à chaque échéance électorale, les affres de l’ethno-tribalisme. Partout sur le continent, la démocratie a abouti, au « mieux » à la gabegie, au pire à l’anarchie ou à des massacres. Même à un génocide, comme au Rwanda.
L’ethno-mathématique électorale explique l’échec de la greffe démocratique car il y a incompatibilité entre le greffon et le porte-greffe. Pour une raison simple qui est que le vote africain étant communautaire, les plus nombreux l’emporteront toujours sur les moins nombreux. Le remède existe pourtant et il a un nom : le vote de groupe. Mais pour cela, le vote individuel, ce sacro-saint « one man, one vote » doit être abandonné. Un rêve en ces temps de triomphe des idéologies universalistes.
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