Sommaire
Actualité
- Algérie : et maintenant, la faillite
- Sahara occidental : au cœur du contentieux algéro-marocain
- Le pastoralisme nomade est-il condamné ?
Dossier : L’Afrique n’est pas le continent souche de toute l’humanité
- L’histoire de nos origines, un enjeu idéologique
- La chronologie classique
- Les hominidés ne procèdent pas tous des primates africains
- Hominisation : le foyer européen
Editorial de Bernard Lugan
Pour se survivre à lui-même, le «Système» algérien fait du neuf avec du vieux. Propulsé au premier rang par feu le général Gaïd Salah, le président Abdelmadjid Tebboune fut en effet plus de dix fois ministre d’Abdelaziz Bouteflika dont il ne cesse désormais de dénoncer le bilan...
Revenons sur la carrière de ce cacique : de 1991 à 1992, il fut ministre délégué chargé des Collectivité locales ; en 1999 il fut nommé ministre de la Communication et de la Culture et, ensuite, toujours en 1999, il fut de nouveau ministre délégué chargé des Collectivités locales. En 2001-2002 il fut ministre de l’habitat et de l’Urbanisme et en 2012 il fut une nouvelle fois en charge de ce ministère. De 2013 à 2016, par trois fois, il fut ministre de l’habitat, de l’Urbanisme et de la Ville dans les gouvernements Sellal II, III et IV. En 2017 le voilà ministre du Commerce et le 24 mai 2017 il fut nommé Premier ministre, charge qu’il occupa jusqu’au 15 août 2017.
La mission qui lui a été confiée par les vrais maîtres de l’Algérie est de sauver le cœur nucléaire du «Système».
Il le fait en sacrifiant des lampistes, des individus et des clans jugés trop compromettants. Pendant ce temps, l’opacité demeure sur les colossaux détournements financiers de ces dernières décennies. Notamment sur l’ « évaporation » de 600 milliards de dollars rapportés par la vente des hydrocarbures entre 2000 et 2015… à l’époque où il était ministre d’Abdelaziz Bouteflika… et l’un de ses plus empressés courtisans.
Out of Africa ? Out of Europa ?
Le dossier central de ce numéro est consacré à une question essentielle, celle de nos origines. Les découvertes qui s'additionnent prennent en effet le contre-pied du « paléontologiquement correct » qui, jusqu'à ces dernières années, imposait l'idée que l'Afrique est le continent souche de toute l'humanité.
Le nouveau paysage scientifique qui se dessine sous nos yeux est tout au contraire celui d’une hominisation multicentrique.
Dans ces conditions, l'Afrique serait le berceau des Africains, l'Asie celui des Asiatiques et l'Europe celui des Européens. Nous voilà donc de retour au point de départ…
Il ne restera bientôt plus qu'à reconnaître l'évidence, à savoir l'existence des grands ensembles ou «races» humaines qui semblent procéder de « sapiensisations » locales.
Mais, plus encore, selon l’analyse génomique des populations, l’Homme moderne serait apparu et se serait propagé, non pas à partir de l’Afrique, mais de l’Eurasie. La colonisation-migration ne se serait donc pas faite dans le sens Afrique-Europe, mais dans le sens Europe-Afrique. Sale temps pour la doxa…