jeudi 20 avril 2017

Le « développement » n’arrêtera pas la migration africaine vers l’Europe

On ne ment ni à la géographie, ni à la démographie. La première montre que l’Afrique est l’arrière-cour de l’Europe ; la seconde enseigne qu’un trop plein démographique se déverse automatiquement dans un vide démographique. 
Face à cette double réalité, confrontés à une migration de masse qu’ils refusent de nommer, les dirigeants européens s’accrochent au mythe du « développement » postulé être un ralentisseur migratoire.
Or, comme je l’ai expliqué dans mon livre « Osons dire la vérité à l’Afrique », le développement est une illusion. Pour trois raisons principales :

1) A supposer qu’il ait une efficacité, le « développement » ne pourrait avoir que des effets à très long terme ; or, il y a urgence.

2) Tout a déjà été tenté en ce domaine. En vain, car, dans les Afriques, la démographie est plus forte que la croissance. Un exemple : depuis 1960, la production agricole y a augmenté de 45%, mais la démographie de 110%...

3) Comme la croissance économique africaine (entre 1,4% et 1,6% en 2016), est inférieure à la croissance démographique (4%), comment, dans ces conditions prétendre « développer » un continent qui, d’ici à 2030, verra sa population passer de 1,2 milliard à 1,7 milliard, avec plus de 50 millions de naissances par an ?

Ce n’est donc pas de « développement » dont l’Afrique a besoin, mais d’une natalité raisonnable. A défaut, des dizaines de millions d’Africains continueront à rêver de venir s’installer en Europe où, par hédonisme, les femmes n’enfantent plus, où les hommes ont honte de leur virilité, où les vieillards sont désormais majoritaires et où les animaux de compagnie ont remplacé les enfants.

Explication.

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mardi 18 avril 2017

dimanche 2 avril 2017

L'Afrique Réelle N°88 - Avril 2017


























Sommaire

Actualité :
- Le lac Tchad : Nouveau sanctuaire de Boko Haram
- Libye : Le retour de Seif al-Islam Kadhafi
Controverse Macron :
La colonisation française, une idée de gauche qui fut réalisée par la droite
Algérie : L’histoire à l’endroit
Deuxième partie : L'insurrection de Sétif


Editorial de Bernard Lugan

Supprimer le franc CFA : une urgence politique pour la France et une urgence psychologique pour l'Afrique

Après les prochaines élections présidentielles, la France devra se débarrasser du boulet politique que constitue le franc CFA. 

Le franc CFA (Franc des colonies françaises d’Afrique) a été créé le 26 décembre 1945. En 1958, il est devenu Franc de la communauté française d’Afrique. Aujourd’hui, il a deux noms car, dans la réalité, deux CFA existent :

- Pour les pays de l’UEMOA (Union Economique et Monétaire Ouest Africaine) il est le Franc de la Communauté Financière d’Afrique. 

- Pour les pays de la CEMAC (Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale), il est le Franc de la Coopération Financière en Afrique centrale.

Dans la réalité, peu importe que le CFA garantisse la stabilité des monnaies des pays membres, qu’il oblige les Etats à gérer leur monnaie et que, comme les émissions dépendent de la Banque de France, il y ait impossibilité pour les pays concernés de faire marcher la « planche à billets ». 
Peu importe également que la France garantisse les transactions. Peu importe enfin que les monnaies nationales de pays à faible revenu ne vaudront plus rien si elles ne sont pas adossées à une monnaie forte ; d’autant plus que, dans tous les cas, les échanges se feront en dollars ou en euros. 
Peu importe tout cela car, et une fois pour toutes, en Afrique, le CFA est vu comme une survivance coloniale. Dans ces conditions, la France n’a aucun intérêt à son maintien.

D’autant plus qu’économiquement, la zone CFA ne compte pas pour elle. Ainsi :

- En 2015, alors que la totalité de ses exportations mondiales était de 455,1 milliards d’euros, la France a vendu à la seule Afrique sud saharienne pour 12,2 milliards d’euros de biens et marchandises, soit 2,68% de toutes ses exportations. Sur ces 12,2 milliards d’euros, la zone CFA en a totalisé 46%, soit environ 6 milliards d’euros, soit à peine 1,32% de toutes les exportations françaises. Pour ce qui est des importations, les chiffres sont voisins.

- La zone CFA n’est plus cette « chasse commerciale gardée » permettant aux productions françaises de bénéficier d’une sorte de marché réservé comme certains l’affirment. En 2015, la part de la France dans le marché de cette zone ne fut en effet que de 11,4%, loin derrière la Chine.

L’intérêt politique de la France est donc de supprimer le CFA afin d’en finir une fois pour toutes avec les sempiternelles accusations de néocolonialisme.