Deux ans après le
départ du président Moubarak, un an après l’élection présidentielle qui vit la
victoire de l’islamiste Mohamed Morsi élu le 24 juin 2012 avec 51,7% des voix,
l’Egypte est plus que jamais au bord du chaos et de la guerre civile.
La partie se joue entre quatre forces
- La première, celle
qui a provoqué le départ du président Moubarak est composée de citadins, de
gens qui mangent à leur faim, de « privilégiés », de
« bourgeois » occidentalisés pouvant s’offrir le luxe de revendiquer
la démocratie.
- La seconde est
celle des islamistes, dont les Frères
musulmans. Pourchassée depuis des décennies cette force est sortie de la
clandestinité en s’abritant derrière les « idiots utiles » du premier
groupe pour se réintroduire peu à peu sur l’échiquier politique sur lequel elle
a fini par s’imposer.
- La troisième force
est celle qui vit dans les banlieues défavorisées et dans les misérables
villages de la vallée du Nil. C’est celle des fellahs besogneux, de ce petit
peuple « nassérien » au patriotisme à fleur de peau qui exècre à la
fois la bourgeoisie cosmopolite lorgnant du côté de Washington et les barbus
qui voudraient ramener l’Egypte au X° siècle. Jusqu’à aujourd’hui, cette force
n’a pas bougé.
- La quatrième force
est l’armée dont l’encadrement est coupé en trois : un état-major composé
de vieillards soldés par Washington, une fraction islamiste difficile à cerner
numériquement et une majorité composée d’officiers et de sous-officiers
nationalistes ayant pour modèle le colonel Nasser.
Au moment où ces
lignes sont écrites, l’armée est en embuscade, tirant profit de l’échec
politique et économique des Frères musulmans et de l’anarchie qui embrase le
pays. La question qui se pose est de savoir quand, et sous quelle forme, elle
recueillera le pouvoir.
Explications.
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