A la fin du mois de février 2010 le président de la République française se rendra en voyage officiel à Kigali et cela alors que le Rwanda mène contre notre pays une virulente et constante campagne de désinformation, notamment au moyen de rapports fabriqués par des commissions dites « indépendantes » dont il a été démontré que l’argumentaire est essentiellement fondé sur des faux.
Après avoir fait le « dos rond » aux très graves accusations infondées lancées par le régime rwandais, et après avoir laissé ses militaires se débattre seuls avec la calomnie, la France officielle va donc « aller à Canossa ». C’est ainsi que ce voyage présidentiel risque en effet d’être interprété puisque le président Sarkozy sera officiellement reçu par le général Kagamé, lequel n’a pas retiré l’insulte officielle faite à la France dans les termes suivants : « Quant aux Français, leur rôle dans ce qui s’est passé au Rwanda est l’évidence même. Ils ont sciemment entraîné et armé les troupes gouvernementales et les milices qui allaient commettre le génocide. Et ils savaient qu’ils allaient commettre un génocide. » Appuyé sur les travaux du TPIR (Tribunal pénal international pour le Rwanda) créé au mois de novembre 1994 par le Conseil de sécurité de l’ONU pour juger les présumés organisateurs du génocide rwandais, le président de la République française, à défaut d’excuses, serait fondé à faire officiellement remarquer à son hôte qu’à aucun moment, et cela lors des milliers de journées d’audiences tenues depuis 1996, la culpabilité (ou la responsabilité) de la France n’a été évoquée devant l’une ou l’autre des quatre Cours composant ce tribunal international, seul habilité en la matière. Par ailleurs, est-il possible que le président Sarkozy tienne pour quantité négligeable le fait que des juges d’instruction français et espagnols accusent le général président Kagamé d’avoir commandité et ordonné l’attentat du 6 avril 1994 qui coûta la vie aux présidents du Rwanda et du Burundi ainsi qu’à trois citoyens français, attentat qui fut le déclencheur du génocide ? Depuis qu’il est au Quai d’Orsay, Monsieur Bernard Kouchner a montré qu’il était prêt à sacrifier la Vérité sur l’autel d’une hypothétique « réconciliation » avec le régime de Kigali. Que le réalisme implique un tel rapprochement, nul ne le lui en fera naturellement le reproche, mais il est désolant de devoir constater qu’une telle politique risque d’entraîner la France sur la voie de l’humiliation.
Bernard Lugan
Après avoir fait le « dos rond » aux très graves accusations infondées lancées par le régime rwandais, et après avoir laissé ses militaires se débattre seuls avec la calomnie, la France officielle va donc « aller à Canossa ». C’est ainsi que ce voyage présidentiel risque en effet d’être interprété puisque le président Sarkozy sera officiellement reçu par le général Kagamé, lequel n’a pas retiré l’insulte officielle faite à la France dans les termes suivants : « Quant aux Français, leur rôle dans ce qui s’est passé au Rwanda est l’évidence même. Ils ont sciemment entraîné et armé les troupes gouvernementales et les milices qui allaient commettre le génocide. Et ils savaient qu’ils allaient commettre un génocide. » Appuyé sur les travaux du TPIR (Tribunal pénal international pour le Rwanda) créé au mois de novembre 1994 par le Conseil de sécurité de l’ONU pour juger les présumés organisateurs du génocide rwandais, le président de la République française, à défaut d’excuses, serait fondé à faire officiellement remarquer à son hôte qu’à aucun moment, et cela lors des milliers de journées d’audiences tenues depuis 1996, la culpabilité (ou la responsabilité) de la France n’a été évoquée devant l’une ou l’autre des quatre Cours composant ce tribunal international, seul habilité en la matière. Par ailleurs, est-il possible que le président Sarkozy tienne pour quantité négligeable le fait que des juges d’instruction français et espagnols accusent le général président Kagamé d’avoir commandité et ordonné l’attentat du 6 avril 1994 qui coûta la vie aux présidents du Rwanda et du Burundi ainsi qu’à trois citoyens français, attentat qui fut le déclencheur du génocide ? Depuis qu’il est au Quai d’Orsay, Monsieur Bernard Kouchner a montré qu’il était prêt à sacrifier la Vérité sur l’autel d’une hypothétique « réconciliation » avec le régime de Kigali. Que le réalisme implique un tel rapprochement, nul ne le lui en fera naturellement le reproche, mais il est désolant de devoir constater qu’une telle politique risque d’entraîner la France sur la voie de l’humiliation.
Bernard Lugan
21/02/2010