Des civils exerçant
semble-t-il les fonctions de « commissaires politiques » au sein du
Ministère des Armées (MINDEF), ont fermé l’accès à mon blog pour tous les
ordinateurs mindef, et cela, tant dans les administrations que dans les Ecoles
ou les Corps de troupe.
Cette censure intervient au
moment où l’Afrique Réelle publie un
numéro spécial consacré au Mali dans le contexte de la recrudescence des
actions islamistes armées dans ce pays. Un numéro dans lequel sont longuement
analysés les phénomènes ayant conduit à l’impasse actuelle et les solutions qui
pourraient être apportées.
Cette censure est aussi
ridicule que vaine. Le filtre censurant l’accès unique géré par le MINDEF me
permet en effet de constater que les visites de mon blog explosent et cela, grâce
aux multiples connexions privées dont les militaires disposent tout à loisir,
chez eux, à l’abri des « fichards « du ministère.
Cette censure ne pénalise
donc que celles de nos forces qui ont le plus besoin d’avoir une vision
complète de la situation, celles qui sont projetées sur le terrain, au Sahel,
et qui ne disposent que des ordinateurs de service. Voilà donc des hommes et
des femmes qui risquent chaque jour leur vie et qui, par le sectarisme ou le
simple caprice de certains lapins de coursive planqués dans un ministère
malheureusement confié à des civils, sont privés d’un éclairage qui pourrait
leur être utile.
L’Afrique Réelle qui fête son 100e numéro et qui entre
dans sa dixième année, se rit naturellement de cette censure liberticide. Grâce
à la fidélité de ses abonnés, et en dépit des coups répétés, « avec le
calme des vieilles troupes », la revue continuera à analyser la situation
africaine à travers le seul prisme du réel. Ce réel qui
agace tant les idéologues et qui met quotidiennement à mal les petites
certitudes d’envieux dont, comme le disait le poète vaudois Louis-Auguste
Martin, « la haine ne meurt que sur la ruine du mérite qui leur portait
ombrage ».
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Bernard Lugan