mardi 2 avril 2024

L'Afrique Réelle N°172 - Avril 2024

Sommaire

Actualité :
- Algérie : quel avenir pour les exportations de gaz naturel ?
- Le Rwanda et la RDC

Dossier :
Génocide du Rwanda 30 ans plus tard

- Les faits, rien que les faits…
- Assassinat du président Habyarimana : l’enquête interdite
- Un non-lieu qui pose bien des questions…
- Ces Tutsi qui accusent le FPR d’avoir assassiné le président Habyarimana


Editorial de Bernard Lugan :

Génocide du Rwanda : 30 ans plus tard

Il y a trente ans le 6 avril 1994, était assassiné le président hutu Juvénal Habyarimana, attentat qui, selon le TPIR (Tribunal pénal international du Rwanda) fut le déclencheur du « génocide du Rwanda » ou « génocide des Tutsi du Rwanda ».

Depuis, les médias répètent l’histoire officielle écrite par le régime de Kigali, à savoir que ce génocide fut « programmé »  et « planifié » par les « extrémistes » hutu. 

Or, ce postulat a volé en éclats devant le TPIR. 
Ce tribunal créé par le Conseil de sécurité de l’ONU et qui siégea à Arusha, en Tanzanie, de 1995 à 2016, a en effet, et dans tous ses jugements concernant les « principaux responsables du génocide », que ce soit en première instance ou en appel, clairement établi qu’il n’y avait pas eu « entente » pour le commettre. 

Si ce génocide n’était pas programmé, c’est donc qu’il fut provoqué... Aujourd'hui nous savons que ce qui le déclencha ce fut l’assassinat du président Habyarimana. 

Or, spécialement créé pour juger les responsables du génocide, le TPIR fut interdit par les Etats-Unis et par la Grande-Bretagne de rechercher les auteurs de l’acte terroriste qui en fut la cause !!! 
Ce faisant, Washington et Londres protégèrent donc de facto ceux qui assassinèrent le président Habyarimana. 

Quant à la justice française, la seule ayant véritablement enquêté sur cet attentat, après 21 ans d’enquête, paralysée par d’incessantes interventions et manœuvres politico-médiatiques, elle a finalement renoncé à en identifier les auteurs. Certains prétendent que cela aurait pu être sur ordre du pouvoir politique français...

De fait, la France courtise  le régime de Kigali qui n’a pourtant jamais cessé de la vilipender et qui a effacé le français au profit de l’anglais. 

Cela n’a pas empêché le président Macron de faire nommer à la tête de l’Organisation de la Francophonie, une des plus proches du président Kagamé… 

A telle enseigne que, de reniement en reniement et de lâcheté en lâcheté, en Afrique, la France est quasiment considérée comme l’alliée du Rwanda… Ce qui n’est pas pour rien dans le mépris dont elle est aujourd’hui l’objet sur le continent…

Pour un bilan de la question on se reportera à mon livre : Rwanda : un génocide en questions et à mes expertises devant le TPIR (Tribunal pénal international pour le Rwanda).

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire