Mais
qui sont donc les « cerveaux à nœuds » qui conseillent Emmanuel
Macron sur les questions africaines ? La question se pose en effet après
l’incroyable incident diplomatique de Kinshasa et l’humiliation subie lors de
la pantalonnade de la « marmite » ….
Contrairement à la doxa médiatique, je ne ferai pas au président de la République le reproche de ses déplacements au Gabon et au Congo Brazzaville. Il était en effet urgent de faire un geste en direction de deux pays amis dont les liens traditionnels avec la France se distendent au fur et à mesure du harcèlement judiciaire que certaines ONG mènent contre leurs dirigeants et leurs familles. Au nom du principe des poursuites contre les « Biens mal acquis », c’est en effet à une véritable entreprise de trahison des intérêts politiques français que se livrent ces ONG dont les financements mériteraient d’être scrutés de plus près…
C’est au sujet du déplacement en RDC que se pose la question de savoir si les conseillers de l’Elysée ont une connaissance de la situation locale. En effet, pourquoi ont-ils organisé cette rencontre avec la « jeunesse » qui s’est transformée en humiliation pour la France avec l’épisode de la « marmite » ? C’est bien leur incompétence qui a provoqué l’incident diplomatique lié à la ferme mais bien peu diplomatique réponse que le président Macron a été contraint de faire au président Félix Tshisekedi qui venait d’accuser la France.
Or, si ce voyage avait été préparé par des « professionnels », et non par des incapables totalement ignorants du contexte régional et local, ces incidents ne se seraient pas produits. En effet :
4) Cette
même opinion africaine considère que le TPIR (Tribunal pénal international pour
le Rwanda), ainsi que la justice française, ont établi que ce n’étaient pas les
Hutu qui avaient commis cet attentat (voir mon livre Rwanda, un génocide enquestions).
5) L’opinion
publique congolaise est donc à vif contre le Rwanda.
6) Or,
depuis Nicolas Sarkozy, la France a commencé par se coucher sans réagir sous
les insultes et les accusations proférées contre elle par le régime de Kigali.
Quant à la justice française enquêtant sur l’attentat du 6 avril 1994, elle a
rendu des conclusions « insolites » (voir mon livre Rwanda un
génocide en questions, ainsi que mon communiqué en date du 15 février 2019
intitulé « Un non-lieu valant accusation).
7) Plus
encore, toute honte bue, la France n’a cessé de courtiser le régime de Kigali
qui n’avait pourtant cessé de la vilipender et qui, provocation ultime a effacé le français au profit de l’anglais.
Or, cela n’a pas empêché le président Macron de faire nommer à la tête de
l’Organisation de la Francophonie, une des plus proches du président Kagamé…. A
telle enseigne que pour les Congolais, de reniement en reniement et de lâcheté
en lâcheté, la France est quasiment considérée comme l’alliée du Rwanda…
Et
c’est donc dans un pays dont l’opinion est à cran contre le Rwanda et contre
tous ceux qui sont, à tort ou à raison, accusés de soutenir ou de fermer les
yeux sur ses agissements, que le président Macron pensait naïvement pouvoir
exercer la magie du verbe et effectuer un voyage apaisé…
Conclusion :
Nous le savions déjà, mais la preuve en est
une fois de plus donnée, la France n’a plus de politique africaine. Et dans le
cas de la RDC, il est inutile de chercher la main cachée de la Russie…
Après
le naufrage du voyage présidentiel en RDC, après les gifles reçues en RCA, au
Mali et au Burkina Faso, après les graves erreurs politiques faites au Maroc et
en Algérie, il est temps que les « petits marquis » qui font la
« politique » africaine de la France aillent enfin découvrir le
terrain…
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