En
1984 Jacques Marseille publia un livre fondateur dont le titre était
« Empire colonial et Capitalisme français, histoire d'un divorce ».
Dans ce livre republié en 2005, il bouleversait totalement la perspective
coloniale en démontrant que :
1) Contrairement à ce qu'avait postulé Jules Ferry, les investisseurs privés se détournèrent de l’Afrique, laissant donc à l’Etat français le fardeau de sa mise en valeur à travers les emprunts d’Etat et les impôts des Français.
2) L’Empire
ne fut pas une « bonne affaire » car ses produits qui n’étaient pas rares
furent achetés par la métropole à des coûts supérieurs à ceux du marché
international.
3) Les
territoires n’ayant pas de ressources propres, leurs budgets durent être
constamment alimentés par la France.
Non
seulement la France n’avait donc pas pillé l’Afrique, mais, tout au contraire,
elle s’y était ruinée.
Frappée au cœur, la doxa tenta de réagir. Toujours en vain car aucun de ses « spécialistes » n’avait l’envergure scientifique d’un Jacques Marseille rejoint par Daniel Lefeuvre.
Frappée au cœur, la doxa tenta de réagir. Toujours en vain car aucun de ses « spécialistes » n’avait l’envergure scientifique d’un Jacques Marseille rejoint par Daniel Lefeuvre.
Aujourd’hui,
c’est à une tentative frontale de réfutation de la thèse de Jacques marseille que
nous assistons avec le livre que Denis Cogneau vient de publier[1].
Un livre qui prend l’exact contre-pied de Jacques Marseille à travers les points
suivants :
1) Les
investissements faits aux colonies le furent pour les « colons »
et pour les « capitalistes », non pour les Africains.
2) Dans son empire, la France négligea les dépenses sociales au profit du maintien de l’ordre.
3) Les
infrastructures (routes, ponts, ports etc.) furent payées par les Africains. En
d’autres termes les colonisés eux-mêmes
auraient assuré le coût des infrastructures impériales avec leurs impôts ce qui
fait que l’Empire n’aurait pas coûté à la France.
4) La
colonisation, donc l’exploitation de l’Afrique, se prolonge aujourd’hui à
travers la « françafrique ».
Loué
par les médias et recommandé par l’Education « nationale » qui, à
travers lui va poursuivre son inexorable travail de sape destiné à ancrer
définitivement la repentance dans l’esprit des Français, ce livre constitue une
nouvelle arme au service de la déconstruction. C’est pourquoi il devait être
réfuté. Un énorme travail que le public curieux n’est pas en mesure de faire
car chacun des ses « arguments » doit être analyse, comparé et
critiqué.
C’est à cette lourde tâche que s’est attelée l’Afrique Réelle en publiant un numéro hors-série dans lequel, point par point, les postulats de Denis Cogneau sont passés au crible de la critique historique.
Ce
numéro hors-série est envoyé gratuitement aux abonnés à l’Afrique Réelle
à jour d’abonnement. Pour souscrire un abonnement à la revue.
Dans
la guerre idéologique qui se déroule aujourd’hui, seuls les faits peuvent
freiner la déferlante de la déconstruction. C’est pourquoi, en plus du numéro hors-
série de l’Afrique réelle, on s’armera avec mes deux livres :
- « Colonisation l’histoire à l’endroit, comment la France est devenue la colonie de ses colonies ».
[1]
Denis
Cogneau « Un Empire bon marché. Histoire et économie politique de la
colonisation française (XIXe-XXIe siècles ». Le Seuil, 2023.
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