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dimanche 19 février 2023

Combattre la nouvelle offensive des déconstructeurs

En 1984 Jacques Marseille publia un livre fondateur dont le titre était « Empire colonial et Capitalisme français, histoire d'un divorce ». Dans ce livre republié en 2005, il bouleversait totalement la perspective coloniale en démontrant que :

1) Contrairement à ce qu'avait postulé Jules Ferry, les investisseurs privés se détournèrent de l’Afrique, laissant donc à l’Etat français le fardeau de sa mise en valeur à travers les emprunts d’Etat et les impôts des Français.

2) L’Empire ne fut pas une « bonne affaire » car ses produits qui n’étaient pas rares furent achetés par la métropole à des coûts supérieurs à ceux du marché international.

3) Les territoires n’ayant pas de ressources propres, leurs budgets durent être constamment alimentés par la France.
 
Non seulement la France n’avait donc pas pillé l’Afrique, mais, tout au contraire, elle s’y était ruinée.
Frappée au cœur, la doxa tenta de réagir. Toujours en vain car aucun de ses « spécialistes » n’avait l’envergure scientifique d’un Jacques Marseille rejoint par Daniel Lefeuvre.

Aujourd’hui, c’est à une tentative frontale de réfutation de la thèse de Jacques marseille que nous assistons avec le livre que Denis Cogneau vient de publier[1]. Un livre qui prend l’exact contre-pied de Jacques Marseille à travers les points suivants :

1) Les investissements faits aux colonies le furent pour les « colons » et pour les « capitalistes », non pour les Africains.

2) Dans son empire, la France négligea les dépenses sociales au profit du maintien de l’ordre.

3) Les infrastructures (routes, ponts, ports etc.) furent payées par les Africains. En d’autres termes les colonisés eux-mêmes auraient assuré le coût des infrastructures impériales avec leurs impôts ce qui fait que l’Empire n’aurait pas coûté à la France.

4) La colonisation, donc l’exploitation de l’Afrique, se prolonge aujourd’hui à travers la « françafrique ».
 
Loué par les médias et recommandé par l’Education « nationale » qui, à travers lui va poursuivre son inexorable travail de sape destiné à ancrer définitivement la repentance dans l’esprit des Français, ce livre constitue une nouvelle arme au service de la déconstruction. C’est pourquoi il devait être réfuté. Un énorme travail que le public curieux n’est pas en mesure de faire car chacun des ses « arguments » doit être analyse, comparé et critiqué.

C’est à cette lourde tâche que s’est attelée l’Afrique Réelle en publiant un numéro hors-série dans lequel, point par point, les postulats de Denis Cogneau sont passés au crible de la critique historique.

Ce numéro hors-série est envoyé gratuitement aux abonnés à l’Afrique Réelle à jour d’abonnement. Pour souscrire un abonnement à la revue.

Dans la guerre idéologique qui se déroule aujourd’hui, seuls les faits peuvent freiner la déferlante de la déconstruction. C’est pourquoi, en plus du numéro hors- série de l’Afrique réelle, on s’armera avec mes deux livres :
[1] Denis Cogneau « Un Empire bon marché. Histoire et économie politique de la colonisation française (XIXe-XXIe siècles ». Le Seuil, 2023.

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