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Editorial de Bernard Lugan : La dangereuse fragmentation du Mali
Un peu plus d’un an après les « accords d’Alger » qui devaient acter la réconciliation entre les belligérants, un peu plus de trois ans après des élections qui devaient faire couler le lait et le miel du consensus démocratique, le Mali est plus que jamais en perdition. L’actuel émiettement des protagonistes y rend en effet encore plus compliquée une situation déjà largement illisible. Avec, comme en Libye, le risque de voir éclater une guerre de tous contre tous qui profiterait aux jihadistes. Ce délitement se fait sous le regard impuissant de la Minusma (Mission des Nations Unies au Mali).
Sur le terrain, les groupes armés appartiennent à trois grandes familles : les jihadistes, les milices ethno-tribales nordistes et les milices ethno-tribales sudistes. Toutes étant impliquées à des degrés divers dans les activités mafieuses, des porosités existent entre elles, ce qui vient encore épaissir le brouillard de leur identification.
1) Les jihadistes
Les deux principaux groupes jihadistes sont Ansar ed-Dine du Touareg ifora Iyad ag Galy et la katiba al-Mourabitoune dirigée par Mokhtar Belmokhtar.
2) Les milices ou groupes ethno-tribaux nordistes
Il s’agit essentiellement des bras armés des diverses tribus touareg. Parmi elles, nous devons distinguer celles qui dépendent des Touareg Ifora et les autres.
a) Les groupes politico-armés ifora sont étroitement imbriqués. Il s’agit du MNLA (Mouvement national de libération de l’Azawad), du HCUA (Haut conseil pour l’unité de l’Azawad et de la CMA (Coordination des mouvements de l’Azawad).
b) Les groupes politico-armés non Ifora sont essentiellement l’émanation des tribus Idnane, Imididaghane, Chamanamass, Dawssahak et Kel Antessar (Kel Ansar). Il s’agit du :
- FPA (Front populaire de l’Azawad), mouvement des Chamanamass.
- CJA (Congrès pour la justice dans l’Azawad), émanation des Touareg Kel Ansar.
- MSA (Mouvement pour le salut de l’Azawad), groupe des Touareg Dawssahak dirigé par Moussa Ag Acharatoumane, un des anciens fondateurs du MNLA.
3) Les milices ou groupes ethno-tribaux sudistes
Leur diversité est extrême ainsi que leur volatilité. Certains sont conjoncturellement alliés au pouvoir de Bamako, d’autres se veulent jihadistes. Parmi eux :
- Le GATIA (Groupe d'auto défense touareg Imghad et alliés) dirigé par le colonel Ag Gamou est le principal allié de Bamako.
- Le FLM (Front de libération du Macina) est un mouvement peul et jihadiste.
- Le MDP (Mouvement pour la défense de la patrie) est un mouvement armé peul que Bamako tente d’utiliser contre le FLM.
- Les groupes d’auto-défense bambara et dogon aux structures imprécises.
Entre tous ces groupes, il existe cependant un lien : le trafic. Si Barkhane s'y attaquait, elle risquerait de les fédérer.
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