NUMERO SPECIAL : L’IMPASSE MALIENNE
Sommaire :
Le Mali, un rift géographique et ethno-racial
- Les grandes zones climatiques
- La mosaïque ethnique
- La question touareg
Le Mali : une vieille histoire
- Les grandes zones climatiques
- La mosaïque ethnique
- La question touareg
Le Mali : une vieille histoire
- Le royaume de Ghana
- L'empire du Mali
- L'empire Songhaï
- La conquête marocaine (1591)
- La colonisation et ses conséquences
Une guerre de 50 ans (1963-2018)
- Les quatre premières guerres touareg (1963-2010)
- De la guerre touareg à la guerre islamiste (2012-2013)-
- L'empire du Mali
- L'empire Songhaï
- La conquête marocaine (1591)
- La colonisation et ses conséquences
Une guerre de 50 ans (1963-2018)
- Les quatre premières guerres touareg (1963-2010)
- De la guerre touareg à la guerre islamiste (2012-2013)-
L’impasse actuelle et ses causes
- La France et le Mali ne font pas la même guerre
- De la fausse solution démocratique à la nécessité de changer de paradigme
- L'indépendance de l'Azawad, une revendication réaliste
- La guerre ethno-sociale du Macina
- Une armée française au risque d'être prise entre le marteau et l'enclume
- Les illusions du G5 Sahel
- De la fausse solution démocratique à la nécessité de changer de paradigme
- L'indépendance de l'Azawad, une revendication réaliste
- La guerre ethno-sociale du Macina
- Une armée française au risque d'être prise entre le marteau et l'enclume
- Les illusions du G5 Sahel
Au Mali, la multiplication des attaques terroristes montre que le jihadisme n’a pas été éradiqué.
Au nord, l’opération Barkhane a réussi à empêcher la reconstitution de zones sanctuaire. Au sud et vers la frontière avec le Niger, la tâche d’huile terroriste s’étend, touchant désormais le centre du Mali (Macina) et le Burkina Faso.
Cette évolution des actions armées et leur glissement au sud du fleuve Niger, s’explique parce que, pour les jihadistes, l’objectif est désormais la brousse où ils contraignent peu à peu l’armée et l’administration maliennes à abandonner les petits centres.
D’immenses régions sont donc laissées sans défense, les garnisons étant isolées dans des postes le long des routes principales. De plus, lorsqu’elle est présente, l’armée malienne est perçue comme une force d’occupation par les habitants qui sont rançonnés et violentés.
Dans les zones rurales abandonnées, les jihadistes prospèrent au milieu des trafiquants, des milices d’auto-défense et des mouvements irrédentistes qu’ils tentent d’engerber, utilisant habilement les rivalités locales. Ils se présentent ainsi comme les protecteurs des transhumants peul et ils soutiennent les dominés contre les « féodaux » qui les taxent. La chefferie traditionnelle est considérée par eux comme un relais du pouvoir de Bamako.
Cependant, alors que leur revendication suprême est le califat universel à travers la Umma transcendant les nations, les races et les ethnies, les jihadistes sont tout au contraire contraints d’enraciner leur stratégie sur les fractures ethniques. Cette nouveauté explique désormais largement la situation sécuritaire car, au Mali et dans tout le Sahel, le nouveau mode opératoire des jihadistes s’ancre désormais sur les oppositions ethniques et sociales. Ce mouvement est facilité par la porosité et l’artificialité des frontières et par l’existence de liens ethniques transfrontaliers. De plus, comme je ne cesse de le dire depuis le début du conflit, le jihadisme n'est ici que la surinfection d'une plaie ethno-raciale. Ceci fait que l'éventuelle élimination de l'islamisme armé n'effacerait pas pour autant la revendication touareg qui lui est antérieure et qui lui survivra.
Or, pour comprendre ce phénomène, il est nécessaire de partir du réel, c’est-à-dire de la géographie et de l’histoire. Tel est le but de ce numéro spécial qui est le numéro 100 de l’Afrique Réelle.
En totalité consacré à la question du Mali, il est le guide indispensable pour tous ceux qui, de près ou de loin, sont concernés par les évènements se déroulant dans cette partie du Sahel.
Avec ce numéro 100, l’Afrique Réelle confirme son installation dans la durée. Elle est devenue l’antidote des africanismes de salon, loin de la doxa, de la bien-pensance et de la dictature idéologique de ceux qui, au nom de l’universalisme, combattent planétairement les enracinements. Ce qui les conduit à refuser le réel, donc à se tromper avec une insolite constance.
Or toute politique de sortie de crise impose :
- De tenir compte des réalités.
- D'être en mesure de changer de paradigme.
Excellente analyse. Le plus sage serait de laisser les africains laver leur linge sale en famille. La France devrait retirer ses troupes et employer cet argent à discréditer les djihadistes.
RépondreSupprimerEtant Français et vivant au Mali, je ne pense pas que ce soit la bonne solution...
SupprimerEtant Français et vivant au Mali, je ne pense pas que le retrait des troupes soit une bonne solution
SupprimerLes troupes françaises, pus ou moins officiellement, n'ont jamais cessé de faire l'aller retour entre Fort-Lamy et Nouakchott pour policer un désert immense, d'accrochage en accrochage. Et ce depuis au moins 50 ans.Beaucoup de ces unités ont beaucoup de mal à faire reconnaître officiellement leurs morts. Pour quelques uns qui sont autorisés à ranimer la flamme, combien restent encore dans l'ombre. Omerta, omerta, quand tu nous tiens. Continuez d'essayer d'ouvrir les yeux de ceux qui ne veulent pas voir. Bon courage, Monsieur le Professeur. EL, 70 ans et toujours la pêche. C'était nous les africains!
RépondreSupprimerEn 1962, en abandonnant le Sahara à l'Algérie et le Sahel à la Libye, au Mali au Niger, au Burkina, nous avons enfermé les Touaregs dans un espace restreint qui n'a plus la dimension de leur race de nomades. Désormais liés à l'errance, ils se heurtent à l'Algérie qui ne leur a pas pardonné de ne pas avoir fait la guerre à la France ainsi qu'aux gouvernements républicains noirs qui ne leur ont pas pardonné l'esclavage interafricain.
RépondreSupprimerNous sommes donc au sein d'une lutte raciale qui s'ajoute effectivement au durcissement de l'islam radical.
Ceux qui ont à juger de l'évolution de cette région ne peuvent le faire sans connaître le Coran, l'histoire locale de l'esclavage et la mentalité très particulière des Touaregs.
Merci à Bernard Lugan de toutes ses analyses pertinentes qui devraient faire école auprès des politiques tant elles prennent en compte les hommes dans leur histoire.
Mais on ne peut maîtriser la bêtise ni le manque de courage qui aboutissent nécessairement à des prises de décisions souvent obsolètes.
jjd