lundi 2 février 2015

L'Afrique Réelle N°62 - Février 2015


























Sommaire

Actualité
- Algérie : L'effondrement du prix du pétrole menace la paix sociale
- Le Nigeria et le Niger face à Boko Haram
- Burkina Faso : De Thomas Sankara à Blaise Compaoré

Histoire
Le premier conflit mondial en Afrique du Nord

Afrique du Sud
Quand Mgr Lafont louvoie entre niaiserie, aveuglement et déni de réalité


Editorial de Bernard Lugan :

Par leurs provocations irresponsables, les « Charlie » réussiront-ils à paralyser la lutte anti-jihadiste au Sahel ?

1) Parlons vrai : que cela plaise ou non, pour une grande partie de l'Afrique, l'odieux assassinat des journalistes de Charlie Hebdo est vu comme la « juste punition de blasphémateurs ». Quant aux imprudents responsables africains qui furent littéralement convoqués à la marche parisienne des « Charlie », notamment les présidents Ibrahim Boubacar Keita du Mali et Mahamadou Issoufou du Niger, les voilà désignés comme des ennemis de l'islam. Ils sont donc politiquement affaiblis et cela alors qu'ils sont en première ligne contre le jihadisme.

Les conséquences géopolitiques qui vont découler de cette situation ne peuvent encore être mesurées. Notamment au Niger où Boko Haram qui, jusqu'à présent ne s'était pas manifesté, a pris le prétexte de la livraison du numéro spécial de Charlie Hebdo publié après les assassinats, pour lancer des foules fanatisées contre les intérêts français à Zinder et à Niamey. Au même moment, nos postes militaires avancés veillent aux frontières du pays pour empêcher le Niger de passer sous le contrôle des jihadistes...

Un officier supérieur égyptien pourtant peu suspect de sympathies islamistes me disait récemment : « Quand Charlie Hebdo représentait le pape Benoît XVI sodomisant un enfant de choeur, ses journalistes passaient pour de facétieux potaches et les catholiques protestaient par la prière. Mais quand ils insultent le prophète Mahomet, ils le paient de leur vie. Il est désolant de devoir constater que ce sont les malades mentaux salafistes qui, par l'assassinat, rappellent vos journalistes à la décence ».

Cruelle réflexion !
Les irresponsables de Charlie Hebdo ont-ils conscience des dégâts que leur jusqu'au-boutisme a provoqué en Afrique ? Peuvent-ils comprendre qu'ils ont mis en danger la vie de Français expatriés ? Peuvent-ils imaginer qu'ils fournissent des armes aux jihadistes tout en paralysant nos soldats engagés dans de difficiles combats pour les réduire ?

2) Mortelle culture de l'excuse : des terroristes islamistes de nationalité française et issus de l'immigration assassinent 17 compatriotes. Pour le Premier ministre français, l'origine de ces crimes odieux est à rechercher dans l' « apartheid » qu'auraient pu subir les meurtriers...
Au lieu de s'attaquer aux vraies causes du mal, voilà donc ouvert un nouveau et inutile débat sémantique à travers l'utilisation d'un « mot-prison » permettant à des politiciens faillis de gagner du temps et des points de popularité[1]. Tout en tentant de faire oublier que les tragiques évènements du mois de janvier 2015 sont une conséquence du « grand remplacement » dont ils sont responsables...

[1] Pour ce qui est du véritable sens du mot « apartheid », on se reportera au chapitre XIII de mon livre Mythes et manipulations de l'histoire africaine intitulé « Apartheid mérite-t-il d'être devenu un "mot prison" ? »

5 commentaires:

  1. Bonjour.
    Permettez moi d'apporter ma modeste goutte d'eau à votre moulin.
    Alors que les bobos-gauchos scandaient allègement les louanges de Charnier-hebdo je me trouvais écœuré par la conclusion du rescapé du massacre. Ce dernier, à la "célébration" gauchiste à la mémoire de Charb se livrait à des divagations de acabit du journal. Il lançait alors une phrase révoltante venant de la bouche d'un homme qui savait que des policiers avait trouvé la mort en les défendant, dont un avec l'équipe :

    """Charb tu avais du tallent dessiner les armes et les uniformes. Tu savais dessiner les cons""".
    Et les ministres (Taubira entre autre) présentes restaient impassible. Révoltant.

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  2. Hannibal de Carthage4 février 2015 à 16:35

    Au lieu de s'excuser, les responsables politiques feraient mieux de réparer leur erreurs.
    Des erreurs monumentales comme enfermer les africains du nord par exemple dans un prisme arabo-islamique. Aux Pays-Bas, des marocains ont témoigné que s'ils n'avaient pas renoué avec leurs racines Berbères ils seraient doute à l'heure qu'il est en Syrie en train de combattre dans les rangs d'ISIS.
    Au lieu de construire des "instituts du monde arabe" ( déficitaires où c'est le contribuable français qui met la main à la poche) et de courber l'échine en face des pétro-monarchies wahabbites, les reponsables politiques français devraient suivre l'exemple des Pays-Bas.
    Quant à l'avenir de l'islam en Afrique, force est de constater qu'il ( est déjà et) sera aux mains de groupuscules et de sectes à l'instar de Boko Haram.
    Au jour d'aujourd'hui, ceux qui tiennent les rennes de l'islam dans le monde sont les pétro-monarchies wahabbites, ISIS et Boko Haram.
    Les chiites et les " pas en mon nom" naïfs ne sont qu'entité négligeable car ils sont passifs, incapables et manifestement impuissants pour arranger les choses.
    Pour en revenir sur les responsables politiques français, il faudrait en fait les désigner plutôt comme " irresponsables" politiques français.

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  3. Ensuite ce sera le hijab à l'école, puis dans l'administration, puis l'application de la sharia... Nos lois sont peut-être mauvaises mais ce sont les nôtres. Nous respectons leurs lois, qu'ils respectent les nôtres. Baisser notre culotte ne mènera à rien de bon.
    Sinon vos analyses sont passionnantes.
    Bien à vous,
    SD

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  4. Les politiciens corrompus ou non chercheront toujours à sauvegarder leur mandat de confort. Il y a un vrai problème avec l'islam, pas seulement en France et en Afrique mais partout dans le monde. Le phénomène " Je sui Charlie" n'est qu'un épiphénomène.
    Les islamistes trouveront toujours un pretexte pour commettre leur crimes.
    Quant aux politiciens ils leurs trouveront toujours une excuse.

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