mardi 9 juillet 2013

Le juge Trévidic va devoir interroger le général Nyamwaza et le colonel Karegeya au sujet de l’assassinat du président Habyarimana

Le 9 juillet 2013, la correspondante de RFI en Afrique du Sud,  Sonia Rolley a publié deux entretiens exclusifs avec deux des plus hauts responsables du régime de Kigali aujourd’hui réfugiés en Afrique du Sud. Il s’agit du général Faustin Kayumba Nyamwaza, ancien chef d’état-major de l’APR (Armée patriotique rwandaise), l’armée tutsi), à l’époque responsable du renseignement militaire, et du colonel  Patrick Karegeya, ancien chef des renseignements du Rwanda .
Ces deux très hauts dignitaires du régime rwandais accusent de la façon la plus claire le président Kagame d’être le responsable de l’attentat du 6 avril 1994 qui coûta la vie au président hutu Habyarimana, acte terroriste commis en temps de paix et qui fut l’élément déclencheur du génocide. Au mois de juin 2010, le général Kayumba a survécu par miracle à une tentative d’assassinat dont les auteurs, des Rwandais, sont actuellement jugés en Afrique du Sud (voir mon communiqué en date du 25 juin 2012).

Le fait nouveau dans ces déclarations est que nous apprenons avec étonnement que les deux hommes n’ont jamais été entendus par la justice française alors que, depuis plusieurs années, ils ont, notamment par voie de presse, clairement déclaré qu’ils étaient prêts à lui fournir les preuves de leurs accusations. Il est donc pour le moins insolite, si toutefois ces deux témoins-acteurs exceptionnels disent vrai, que les juges français en charge du dossier n’aient pas songé à les interroger.
Ces déclarations explosives très médiatisées ne pouvant être passées sous silence, elles devraient donc permettre de relancer une enquête passablement embrouillée ; les deux hommes affirment en effet une nouvelle fois qu’ils sont disposés à fournir au juge Trévidic toutes les preuves de l’implication du général Kagame dans l’attentat du 6 avril 1994.
A l’approche du vingtième anniversaire de l’assassinat du président Habyarimana, il serait temps que l’enquête sorte des « enfumages ».

Bernard Lugan
09/07/2013

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