Le 9 juillet 2013, la correspondante de RFI en Afrique du Sud, Sonia Rolley a publié deux entretiens
exclusifs avec deux des plus hauts responsables du régime de Kigali aujourd’hui
réfugiés en Afrique du Sud. Il s’agit du général Faustin Kayumba Nyamwaza,
ancien chef d’état-major de l’APR (Armée patriotique rwandaise), l’armée
tutsi), à l’époque responsable du renseignement militaire, et du colonel Patrick Karegeya, ancien chef des
renseignements du Rwanda .
Ces deux très hauts dignitaires du régime rwandais accusent de la façon
la plus claire le président Kagame d’être le responsable de l’attentat du 6
avril 1994 qui coûta la vie au président hutu Habyarimana, acte terroriste
commis en temps de paix et qui fut l’élément déclencheur du génocide. Au mois
de juin 2010, le général Kayumba a survécu par miracle à une tentative d’assassinat
dont les auteurs, des Rwandais, sont actuellement jugés en Afrique du Sud (voir
mon communiqué en date du 25 juin 2012).
Le fait nouveau dans ces déclarations est que nous apprenons avec
étonnement que les deux hommes n’ont jamais été entendus par la justice
française alors que, depuis plusieurs années, ils ont, notamment par voie de
presse, clairement déclaré qu’ils étaient prêts à lui fournir les preuves de
leurs accusations. Il est donc pour le moins insolite, si toutefois ces deux
témoins-acteurs exceptionnels disent vrai, que les juges français en charge du
dossier n’aient pas songé à les interroger.
Ces déclarations explosives très médiatisées ne pouvant être passées
sous silence, elles devraient donc permettre de relancer une enquête passablement
embrouillée ; les deux hommes affirment en effet une nouvelle fois qu’ils
sont disposés à fournir au juge Trévidic toutes les preuves de l’implication du
général Kagame dans l’attentat du 6 avril 1994.
A l’approche du vingtième anniversaire de l’assassinat du président
Habyarimana, il serait temps que l’enquête sorte des « enfumages ».
Bernard Lugan
09/07/2013
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire