Jeudi 21 juin, à Johannesburg, le
général Faustin Kayumba Nyamwasa, ex chef d’état-major de l’armée rwandaise a
fait une déclaration proprement fracassante en affirmant sous serment que Paul
Kagamé « a ordonné le meurtre du président Habyarimana». Réfugié en Afrique du
Sud depuis 2010, il confirmait ainsi les termes de l’ordonnance du juge
Bruguière accusant l’actuel chef de l’Etat rwandais d’être à l’origine de
l’attentat déclencheur du génocide du Rwanda.
Ancien chef d’état-major de l’armée
rwandaise, ce Tutsi de haute lignée, co-fondateur du FPR, demande depuis des
mois à être entendu par la justice française car il détient tous les secrets
entourant la période 1990-1994. Il figure d’ailleurs parmi les neufs très hauts
responsables contre lesquels le juge Bruguière a émis des mandats d’arrêt
internationaux pour leur « participation » réelle ou supposée à l’assassinat du
président Habyarimana.
Après avoir rompu avec Paul Kagamé, le
général Nyamwaza se réfugia en Afrique du Sud où il fut victime d’une tentative
de meurtre et très grièvement blessé. C’est à l’occasion du procès des six
hommes qui tentèrent de le réduire au silence qu’il a fait les déclarations
explosives qui, en toute logique, devraient permettre de donner une nouvelle
impulsion aux investigations des juges anti-terroristes français chargés
d’enquêter sur l’assassinat du président Habyarimana et dans lequel périrent
trois ressortissants français.
Ces déclarations venant après celles de
Théogène Rudasingwa, ancien chef de cabinet de Paul Kagamé et après celles de
son ancien chef du service de renseignements, lui aussi réfugié en Afrique du
Sud où il vit sous protection policière, l’heure de vérité sur l’attentat du 6
avril 1994 approche donc inexorablement. En dépit des manœuvres d’enfumage
périodiquement tentées par l’actuel régime
rwandais.
Bernard Lugan
25/06/12
Exactement ce que Pierre Péan disait, rien de nouveau
RépondreSupprimerPetit à petit, l'étau se resserre sur le régime sanguinaire de Kigali.
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