Sommaire
Actualité
- Les quatre guerres du Sahel
- Le piège des hydrocarbures se referme inexorablement sur l’Algérie
Dossier : Les Etats-Unis et l'Afrique
- La politique africaine des Etats-Unis de Clinton à Trump
- La RDC entre Pékin et Washington
Histoire
Quand Paul Kruger tissa le linceul du peuple boer-afrikaner
- Les quatre guerres du Sahel
- Le piège des hydrocarbures se referme inexorablement sur l’Algérie
Dossier : Les Etats-Unis et l'Afrique
- La politique africaine des Etats-Unis de Clinton à Trump
- La RDC entre Pékin et Washington
Histoire
Quand Paul Kruger tissa le linceul du peuple boer-afrikaner
Editorial de Bernard Lugan
Ce numéro de l’Afrique Réelle contient quatre dossiers :
1) Les jihadistes sahéliens se trouvent face à une grande contradiction. Leur islam qui se veut universel, n’a en effet pas réussi - du moins à ce jour -, à transcender les ethnies. Face à l’échec de leur projet universaliste, ils ont tout au contraire été contraints de prendre appui sur elles, notamment sur les Peul.
Au Mali, au Niger, au Burkina Faso et au Nigeria, le phénomène jihadiste a ainsi débouché sur la parcellisation des pays, les islamistes soutenant chacune des revendications ethno-tribales contradictoires les-unes aux autres. Le jihad qui a pour but la fondation d’un califat trans-ethnique bute donc sur la réalité ethnique qui, jusqu’à présent, a empêché l’engerbage. N’en déplaise aux « africanistes » du CNRS et du Quai d’Orsay, le jihadisme se trouve donc pris au piège des rivalités ethnocentrées ancestrales qui constituent la vraie réalité sociologique régionale.
2) La décision du président Trump d’imposer des droits de douane aux pays africains marque un total changement de paradigme dans la politique africaine des Etats-Unis. Désormais, le donnant-donnant remplace en effet une politique reposant depuis 1976 sur la « générosité ». Cette dernière était fondée sur le GSP (Generalized System of Preference), dispositif accordé sans réciprocité à tous les pays sous-développés, et sur le « Trade not Aid » assorti de propositions visant à exempter de droits de douane, et sous conditions, certaines productions africaines entrant sur le marché américain. Désormais, les pays africains devront faire face à des barèmes douaniers plus élevés pour accéder au marché américain.
3) L’économie algérienne dépend quasi totalement des hydrocarbures (pétrole et gaz) qui fournissent entre 95 et 98% des exportations, quasiment les seules entrées en devises du pays, et environ 75% de ses recettes budgétaires. Or, cette dépendance fait peser une menace existentielle sur l’Algérie dont l’économie est à la merci de la variabilité des cours.
4) Le terrible destin du peuple afrikaner aujourd’hui est une conséquence lointaine de la « Guerre des Boers ». Or, en 1898, si le général Joubert, avait été élu contre Paul Kruger, cette guerre aurait été évitée. Londres ne voulait en effet pas de ce conflit car son but n'était pas la fin des Républiques boers, mais tout au contraire leur entrée dans une vaste fédération blanche d'Afrique australe (voir la carte page 16 de la revue). Alors que le général Joubert avait compris que la démographie condamnait les Boers s’ils ne s’alliaient pas aux autres ensembles blancs, Paul Kruger, dont la vision politique était bétonnée sur les certitudes bibliques faisant des Boers le « peuple élu », refusa toutes les propositions anglaises. Si le général Joubert avait été élu, le Transvaal et l’Etat libre d’Orange auraient été pacifiquement intégrés à l’Empire britannique, et à leurs conditions. Une guerre terriblement destructrice aurait donc été épargnée aux Boers, avec les traumatismes qui en furent la conséquence et dont ils ne se sont jamais remis (voir mon livre Histoire de l'Afrique du Sud).
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