Actualité :
Ethiopie : le réveil de la tectonique ethnique
Economie :
2016, annus horribilis
Dossier : Quelle évolution pour la conflictualité africaine en 2017 ?
- L’Afrique du Nord et ses crises multiples
- L’arc de crise saharo-sahélien
- La Corne face à ses déterminismes
- L'Afrique centrale et ses foyers crisogènes
L’année 2017 verra la permanence des grands foyers
crisogènes africains qui sont étudiés à l’intérieur de ce numéro.
Il conviendra de suivre avec attention l’évolution de la
situation économique et sociale du Tchad, pays gravement frappé par
l’effondrement des cours du pétrole. Tout ce qui pourrait affaiblir le verrou
tchadien aurait en effet des conséquences sur la stabilité régionale. De même,
une déflagration en RDC et dans la région du Kivu provoquerait une onde de choc
dans toute l’Afrique centrale. Dans l’est du continent, les échéances
électorales pourraient perturber l’actuel essor économique du Kenya, cependant
qu’au Mozambique, pays assis sur de colossales réserves en hydrocarbures, la
guérilla de la Renamo et la stratosphérique corruption interdisent pour le
moment tout véritable démarrage.
Durant l’année 2017, cinq grandes nouveautés pourraient
modifier la géopolitique africaine :
1) Le retour de la malédiction ethnique éthiopienne risque
de bouleverser les équilibres dans la région de la Corne et de ruiner la
réussite économique du pays (voir la page 2).
2) La montée des tensions au Cameroun ajoute un nouveau
foyer de désordre dans une région péri-tchadienne déjà bien instable. D’autant
plus que le climat politique va connaître une crispation automatique à
l’approche des futures échéances électorales (voir page 13).
3) En Afrique du Sud, l’année 2017 verra la désignation du
successeur de Jacob Zuma par l’ANC. Quels seront les nouveaux rapports de force
au sein du parti-Etat ANC ? Jacob Zuma réussira-t-il à imposer un candidat
ayant ses faveurs ou sera-t-il mis en minorité ? Là est toute la question. En
dehors de son ancrage zulu, quelle est encore la marge de manœuvre d’un
président noyé sous les affaires et dénoncé comme « l’homme qui vole les
pauvres » ?
4) Quelle sera la politique africaine de la nouvelle
administration américaine ? Le président Trump manifestera-t-il un intérêt pour
le continent africain autre que les stériles envolées lyriques de Barak Obama ?
5) Le retour de la Russie en Egypte et son implication en
Libye aux côtés du général Haftar vont-ils peser sur la géopolitique régionale
?
Economiquement, l’année 2017 fera-t-elle oublier le
calamiteux bilan de 2016, année durant laquelle la croissance économique dans
l’Afrique sud-saharienne a atteint son plus bas niveau depuis 1999 avec entre
1,4% et 1,6% (FMI, 24 octobre 2016) ?
Ce chiffre qui pulvérise le credo des afro-optimistes est
d’autant plus terrible qu’à moins de 7% de croissance durant plusieurs années,
il est impossible de développer l’Afrique. Il illustre également le naufrage
d’un continent dans lequel la croissance économique est désormais largement
située en dessous de sa croissance démographique.
L’impasse est d’autant plus profonde que les deux géants
économiques de l’Afrique sud-saharienne, ses « locomotives », sont dans une
situation préoccupante. Le Nigeria est en effet entré en récession avec une
croissance négative de -1,8%, et en Afrique du Sud la croissance de 0,1% a
juste permis d’échapper à cette même récession.
Pour Bernard LUGAN (entendu à Toulon il y a quelques mois)
RépondreSupprimerJe suis tout disposé à vous communiquer une note détaillée sur la Namibie (de juillet 1964 !), suite à votre article dans Actualité africaine.
Alain Pierret (ancien élève de l'ENFOM, ancien ambassadeur)
pierretalain83@gmail.com