Avec le numéro 50 que les abonnés ont reçu au début du mois de février, l’Afrique Réelle fête son quatrième anniversaire. Depuis 2010, l’Afrique Réelle publie en effet un numéro par mois que les abonnés reçoivent par PDF, ainsi que des analyses, des notes de situation et des communiqués.Chaque
numéro aborde les questions de l’actualité africaine sous un angle totalement
original car les articles ne se contentent pas de décrire les évènements, mais
ils les analysent dans la longue durée, les replaçant dans la perspective
historique africaine en les faisant toujours reposer sur deux réalités qui sont
la terre et les hommes, la géographie et les ethnies. Chaque numéro est
illustré de cartes originales en couleur. Le tout fait de la revue, et à un
prix modique, un outil unique de compréhension et d’explication des réalités
africaines.
La
progression de la revue est constante et son taux de réabonnement proche de
85%, ce qui est remarquable et qui illustre la fidélité de ses lecteurs.
Ces
derniers sont à 70% des acteurs directs de la question africaine, qu’il
s’agisse de militaires ou d’expatriés. Grâce à Paypal, les abonnés se trouvent
dans le monde entier avec des taux remarquables en Suisse, en Belgique, au
Canada et aux Etats-Unis.
Aucun
organe de presse français, aucune université française, aucune entreprise
française travaillant avec l’Afrique, à deux exceptions près, aucune ambassade
française - et naturellement encore moins le Ministère des Affaires étrangères -,
de même qu’aucune bibliothèque ne sont abonnés.
En
revanche, plusieurs ambassades étrangères, plusieurs universités américaines,
plusieurs entreprises chinoises et japonaises ont souscrit un abonnement. Voilà
qui illustre ce mal français mortel qu’est le refus obstiné du réel, la cécité
volontaire dictée par les impératifs idéologiques et la soumission au
politiquement correct. Cela explique les échecs de la diplomatie française en
Afrique et les déconvenues de ses entrepreneurs.
A l’occasion de cet anniversaire, et afin de faire connaître l’Afrique Réelle à un plus large public,
je vous propose de vous faire parvenir gratuitement par PDF un numéro spécimen.
Pour le recevoir, il vous suffit de nous envoyer un courriel.
Sommaire du numéro 50 (février 2014) :
Economie :
Afrique du Sud : ce naufrage économique qui ne peut plus être nié
Livres :
Rwanda : Un génocide en questions
Dossier :
2014, une année cruciale pour l'Afrique du Nord
- Algérie 2014 : l'année de tous les dangers ?
- Libye : Jusqu'où peut aller la dislocation territoriale
- La complémentarité Afrique du Nord-Sahel
Editorial de Bernard Lugan
En Afrique du Sud et en Algérie, l’année 2014 sera électorale.
En Afrique du Sud, le climat social se dégrade chaque jour un peu plus dans un contexte de crise que le politiquement correct planétaire ne peut plus cacher (voir à ce sujet l’article à l’intérieur de la revue).
Ce phénomène est tragiquement illustré par le fait que la police est désormais contrainte d’ouvrir le feu sur des foules de manifestants en colère. Un chiffre : depuis le début de l’année 2014, les forces de l’ordre ont ainsi tué 8 personnes par balles lors de différentes manifestations syndicales à Johannesburg, Pretoria et Tzaneen.
Jacob Zuma sera cependant automatiquement élu pour un second mandat, la seule question étant de savoir avec quel pourcentage.
En Algérie, à l’heure où ces lignes sont écrites, le doute subsiste encore sur la candidature d’Abdelaziz Bouteflika, ou de sa « momie », lors des élections présidentielles du mois d’avril prochain. Quoiqu’il en soit du résultat des tripatouillages préélectoraux d’un clan de profiteurs aux abois, le pays est face à une quadruple crise :
1) Une démographie suicidaire et sans espoir de ralentissement en raison du poids de plus en plus fort de la religion dans la vie de tous les jours.
2) Une crise sociale avec une partie de la population en phase de « clochardisation » dans une société de plus en plus fermée et incapable de se réformer. La classe moyenne ayant disparu, il ne reste plus en Algérie que les riches, de plus en plus riches, et les pauvres, de plus en plus pauvres.
3) Un pays zébré par de profondes fractures régionales, ethniques (arabes, berbères, arabo-berbères) et religieuses.
4) Une crise de génération : alors que la moitié des 38 millions d’Algériens a moins de 20 ans et que le chômage des jeunes dépasse les 35%, les dirigeants algériens se maintiennent au pouvoir cramponnés au mythe de leur résistance à la colonisation. Or, la jeunesse supporte de plus en mal :
- De voir le pays dirigé par des vieillards dont la seule « légitimité » est d’avoir lutté - souvent en imagination -, contre l’armée française entre 1954 et 1962 ;
- Le poids des associations d’ayants droit auto proclamés acteurs ou héritiers de la « guerre de libération », qui bloquent les nouvelles générations sur des schémas obsolètes et paralysants.
Cette quadruple crise va donc, tôt ou tard et inéluctablement déboucher sur de graves évènements.