L’on croyait avoir tout vu à propos de la repentance ! Or, au moment où,
à Gorée, François Hollande se couvrait la tête de cendres (voir mon communiqué
du 12 octobre), le cabinet du Premier ministre français reconnaissait qu’il
avait été demandé à un « collectif » d’associations de « faire
des propositions sur ce qui peut être fait en termes de réparations ».
Rien de moins ! Français, à vos portefeuilles…
Peut-être pourrait-on suggérer à Monsieur le Premier ministre de mettre
particulièrement à contribution les habitants de sa bonne ville de Nantes, elle
qui fut une capitale de la Traite et dont les électeurs apportent régulièrement
leurs suffrages au parti socialiste…
La question des réparations est régulièrement posée
depuis que, sous un Président de « droite » et un Premier ministre de
gauche, les députés votèrent à l’unanimité
et en première lecture, la loi dite « Taubira », loi qui fut définitivement
adoptée le 10 mai 2001.
Jacques Chirac décida ensuite que ce même 10 mai, serait désormais
célébrée la « Journée des mémoires de la traite négrière, de l’esclavage
et de leurs abolitions ». Cette décision plus qu’insolite rompait avec une
sage pratique voulant, sauf exception, que des dates du passé soient toujours choisies
pour célébrer les évènements historiques. Or, avec le 10 mai, ce fut une date
du présent qui allait permettre de commémorer des évènements du passé.
Pourquoi ne pas avoir choisi le 27 avril, date anniversaire de l’abolition de l’esclavage en France (27
avril 1848) pour célébrer cette « Journée des mémoires de la traite
négrière, de l’esclavage et de leurs abolitions » ? L’air du temps y
fut naturellement pour quelque chose…
Il est d’ailleurs proprement stupéfiant de devoir
constater que, littéralement couchés devant le politiquement correct, tous les députés de
« droite », je dis bien TOUS,
votèrent cette loi qui ne dénonce pourtant qu’une seule Traite esclavagiste,
celle qui fut pratiquée par les seuls Européens, loi qui passe sous silence le
rôle des royaumes esclavagistes africains et la traite arabo-musulmane[1].
L’ethno-masochisme de nos « élites » semble sans limites !
Quelques années plus tard, Christiane Taubira a osé déclarer
qu’il ne fallait pas évoquer la traite négrière arabo-musulmane afin que les
« jeunes Arabes (…) ne portent pas sur leur dos tout le poids de
l’héritage des méfaits des Arabes » (L’Express du 4 mai 2006) !!!
L’énormité de la demande concernant les réparations est
telle que le gouvernement va nécessairement devoir clarifier sa position. Il
est même condamné à le faire devant l’impopularité et l’incongruité d’une telle
démarche. Mais, harcelé par les groupes de pression qui constituent son noyau
électoral, il va devoir donner des compensations « morales » aux
« associations » concernées. Nous pouvons donc nous attendre à une
nouvelle rafale de mesures de repentance.
Voilà comment l’histoire est violée et comment le totalitarisme
liberticide se met en place. Lentement, insidieusement, mais sûrement.
Bernard Lugan
[1] L’Afrique
Réelle du mois de novembre 2012 que les abonnés recevront au début du mois
consacre un important dossier à ce que fut la réalité des traites esclavagistes.
S'il n'y avait pas eu de vendeurs, il n'y aurait pas eu d'acheteurs !
RépondreSupprimerVous êtes plusieurs fois intervenu pour nous montrer les différentes facettes, controversées, de la colonisation.
RépondreSupprimerUn commentaire ou un billet nous rappelant les références de certaines contributions facilement distribuables (billets, articles vidéos) serait extrêmement bienvenu.
Idem concernant l'esclavage. J'ai souvenir d'un entretien de Tidiane N'Diayé au sujet de son livre "Le génocide voilé" présentant une autre géographie et d'autres pratiques de la traite. Mais pour une vision plus large encore, et à la fois plus hexagonale, il n'est pas aisé de collecter des informations synthétiques concernant les "profits" tirés de la colonisation et du commerce triangulaire par les habitants de la France profonde (ceux à qui, du Cantal par exemple, de la Lozère ou de la Savoie, outre l'oubli d'eux mêmes et l'effacement, on demande la repentance et désormais des indemnités).
Cher monsieur.
SupprimerPour les habitants du cantal, le mot "Nègre" à cette époque n'évoquait pas autre chose que la couleur "noire" en occitan.
Alors, leur demander de faire acte de repentance......ou de considérer les bénéfices de la colonisation, quand on sait que les premières oranges n'y sont apparues couramment qu'au lendemain de la première guerre mondiale...c'est risible.
Nos politiques marchent sur la tête, mais tout est bon à prendre, lorsqu'il s'agit de détourner l'attention du peuple de la situation qui le mène à la 3ème guerre mondiale inéluctable dans laquelle nous sommes désormais engagés sans espoir de retour.
RépondreSupprimerEt quelle marchandise ont-ils acheté!
RépondreSupprimerMon avis est à peu près le même que celui de M.Sowell. La question des indemnisations aurait dû se poser quelques années seulement après l'abolition de l'esclavage mais 150 ans après les faits je crois que trop de générations nous séparent des VRAIS victimes (ceux qui ont vraiment été esclaves).
RépondreSupprimerIl est d'ailleurs singulier de voir que des esclaves mort depuis plusieurs décennies attirent plus d'indignations que les esclaves qui vivent de nos jours car il faudrait rappeler aux partisans des indemnisations que l'esclavage est toujours pratiqué dans certaines parties de l'Afrique.
D'ailleurs certains africains, et non des moindres ont déclaré être formellement opposé à toute demande de réparation comme Abdoulaye Wade qui avait fait remarquer que dans ce cas les pays africains devraient aussi passer à la caisse car d'un point de vue historique les esclaves étaient achetés sur les côtes africaines et étaient donc déjà considéré comme des esclaves dans leur Afrique natal et n'est-ce pas le président du Nigéria qui a dit "il ne faut pas rouvrir la plaie des responsabilités africaines" ?
PS: Remarque intéressante pour Bernard Lugan, les africains font aussi la repentance pour l'esclavage ! "L’ancien président Béninois Mathieu Kérékou(...)avait surpris une audience de noirs américains à Baltimore en se jetant à genou pour demander pardon pour le rôle « abominable » et « honteux » joué par les africains dans ce commerce."
Monsieur Lugan, je suis fidèle à vos écrits. De grâce tous les Nantais ne distribuent pas leurs suffrages à ce maire qui nous trahi..et dépense sans compter contre la France.
RépondreSupprimerMis à part la famille de Mélanchon, vos ancêtres étaient des colons chez vous ? Il avaient des esclaves ?
RépondreSupprimerParce que moi non, ils ont toujours vécu en france depuis des siecles !
Sachant qu'à cette époque les français n'avaient pas plus le choix de décider de quoi que ce soit que de nos jours, au nom de quoi je devrais payer pour quelque chôse que je n'ai pas commis, que mes ancêtres n'ont pas commis, pour quelque chôse que je n'aurai jamais voulu ?
Dans 100 ans la libye demandera aussi un dédomagement ? Mais le peuple n'était t-il pas opposé à plus de 70% à cette guerre voulu uniquement par l'agent juif BHL et sa bande ?
Les africains veulent des dédomagemennts, okay, dans ce cas cherchons les noms des descendants des esclavagistes et réclamons uniquement à ces familles de payer l'ardoise.
Au musée du Quai Branly, et bien d'autres musées de France, vous trouverez des objets volés en Afrique par les colons et qui contribuent à l'économie du tourisme en France...
SupprimerLors de l'abolition en 1848, les propriétaires de "choses mobiliaires" avaient été indemnisés par la puissance publique...
L'activité de déportation transatlantique, ayant été légalisée, administrée, voire encouragée par l'Etat ; il revient logiquement à l'Etat (plutôt qu'à chaque citoyen pris isolément) d'assumer ses responsabilités face à sa propre histoire...
C'est un peu lâche d'être très fier de tout ce que l'histoire de France comporte d'honorable (d'admirer Versailles, Bastille, Tour Eiffel, etc.), en feignant de se dédouaner individuellement pour ce qu'elle aurait de condamnable...