lundi 16 janvier 2012

L'Afrique Réelle N° 25 - Janvier 2012


























Sommaire

Dossier : 
La Libye après Kadhafi

Actualité : 
La RDC entre anarchie, dictature et partition

Génocide rwandais :
- L'assassinat du président Habyarimana : entre incertitude, interrogations et "enfumage"
- D'où est parti le tir contre l'avion présidentiel rwandais le 6 avril 1994 ?
- Selon les derniers jugements rendus par le TPIR le génocide du Rwanda ne fut pas programmé
- Réponse à l'association Enquête Citoyenne

Editorial :

L’année 2011 s’est terminée par une censure. Alors que j’avais été invité à venir présenter mon dernier livre Décolonisez l’Afrique, Monsieur Albert Ripamonti, directeur de l’information d’I-Télé, a en effet interdit d’antenne l’entretien que Robert Ménard avait enregistré avec moi dans le cadre de son émission quotidienne « Ménard sans interdit ». Cette lamentable affaire digne de l’ancienne RDA, illustre le double langage de ces petits marquis de la presse parisienne qui ne cessent de donner des leçons de démocratie au monde entier alors qu’ils se comportent comme ceux qu’ils prétendent dénoncer. En l’occurrence, Monsieur Ripamonti est apparu comme le produit estampillé du couple sadomasochiste composé de la repentance européenne et de la victimisation africaine.

Cette censure montre d’abord que le système médiatique est affolé, la réalité africaine et notamment libyenne ayant emporté les pauvres digues morales et philosophiques derrière lesquelles il pensait que ses certitudes étaient abritées. Alors que BHL avait assuré qu’une fois la dictature renversée, les fontaines démocratiques laisseraient couler le lait et le miel, le mercredi 5 janvier dernier, M. Mustapha Abdeljalil, président du CNT a déclaré que la Libye était au bord de la guerre civile. Adieu « printemps arabe »…

En 2012 plusieurs régions vont se trouver au coeur de l’actualité. Dans la Corne au sens élargi, en plus des questions territoriales non réglées avec le Soudan Khartoum, le Sud Soudan indépendant va devoir faire face à plusieurs graves problèmes découlant de l’extrême division de ses populations. Six cents tribus ou fractions de tribus existent ainsi au Sud Soudan où la référence est clanique et tribale en plus d’être ethnique. D’autant que l’ethno mathématique électorale qui va donner le pouvoir aux plus nombreux, donc aux Dinka, provoque déjà des tensions avec les autres ethnies, notamment les Nuer. En Somalie, l’armée kenyane est embourbée face aux milices islamistes et au Darfour, la guerre n’a pas cessé.

Au centre du continent, une explosion majeure peut survenir à n’importe quel moment en RDC. A l’ouest, en Côte d’Ivoire, où les tensions ont été artificiellement mises sous cloche, les milices nordistes font régner la terreur cependant qu’au Nigeria, les tensions ethno religieuses menacent la cohésion de la mosaïque ethnique nationale.

Dans tout le Sahel où les Etats artificiels sont coupés entre des Nord peuplés par des nomades et des Sud habités par des sédentaires noirs, la guerre civile libyenne a provoqué un bouleversement de la situation géopolitique régionale dont profitent les bandes islamistes qui se sont équipées dans les arsenaux libyens.

Au Sénégal, la situation est potentiellement explosive et de très graves troubles pourraient éclater durant le premier trimestre 2012. Espérons que la communauté française ne se trouvera pas prise en otage comme cela fut le cas en Côte d’Ivoire.

En Algérie, la cleptocratie d’Etat se cramponne au pouvoir en donnant chaque jour des gages aux islamistes tandis que la renaissance berbère sape le jacobinisme arabo-islamique devenu dogme d’Etat. La Tunisie est ruinée et la chape religieuse y tombe insidieusement sur une bourgeoisie occidentalisée qui s’est tiré une balle dans le pied en renversant le président Ben Ali. La Libye est comme nous l’avons vu au bord de la guerre civile, quant à l’Egypte…

Comme toujours l'Afrique Réelle suivra cette actualité pour ses abonnés.

6 commentaires:

  1. "la rennaissance berbère" peut-elle encore espérer tenir tête aux arabo-islamistes et retrouver sa culture et son identité ? en Algérie mais aussi dans tout le Magrheb chez les Touaregs berbères - Merci Mr LUGAND pour vos analyses qui nous permettent d'avoir une autre vision que celles des versions officielles du petit monde politico médiatique relayées par les médias de masse -

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  2. Article trés intérréssant et instructif comme d'habitude,je m'abonne trés bientot a vos revues.
    Mr Lugan, Merci.

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  3. est ce que je peux avoir des renseignements sur les origines des ait seghrouchens au maroc

    www.saidiffer.blogspot.com

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  4. Ne peut-on penser, au vu de ce qui se passe en Egypte (et dans bien d'autres pays), que les populations minoritaires en Syrie (disons non sunnites pour simplifier) n'aient pour seule rempart que le président Assad ?

    Ne vit-on pas une forme d'épisode Lybien (1) tant au point de vue du fond du problème que de la présentation déformée qui a cours ?

    François Bonnenfant

    Note 1 : en plus complexe encore, compte tenu de la position de la Syrie, entre Arabie, Irak, Iran, Israel, Turquie, et la composition ethnique et religieuse de sa population.

    http://sites.google.com/site/aventuresyrienne/populations

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  5. L'image est quelque peu choquante pour la qualité de cette revue... Dommage !

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  6. tres bon article. Je conseil de lire : http://www.afriqueunie.org/2014/01/29/le-roi-est-mort-vive-le-roi/

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