Après avoir fait le « dos rond » aux très graves accusations infondées lancées par le régime rwandais, et après avoir laissé ses militaires se débattre seuls avec la calomnie, la France officielle va donc « aller à Canossa ». C’est ainsi que ce voyage présidentiel risque en effet d’être interprété puisque le président Sarkozy sera officiellement reçu par le général Kagamé, lequel n’a pas retiré l’insulte officielle faite à la France dans les termes suivants : « Quant aux Français, leur rôle dans ce qui s’est passé au Rwanda est l’évidence même. Ils ont sciemment entraîné et armé les troupes gouvernementales et les milices qui allaient commettre le génocide. Et ils savaient qu’ils allaient commettre un génocide. » Appuyé sur les travaux du TPIR (Tribunal pénal international pour le Rwanda) créé au mois de novembre 1994 par le Conseil de sécurité de l’ONU pour juger les présumés organisateurs du génocide rwandais, le président de la République française, à défaut d’excuses, serait fondé à faire officiellement remarquer à son hôte qu’à aucun moment, et cela lors des milliers de journées d’audiences tenues depuis 1996, la culpabilité (ou la responsabilité) de la France n’a été évoquée devant l’une ou l’autre des quatre Cours composant ce tribunal international, seul habilité en la matière. Par ailleurs, est-il possible que le président Sarkozy tienne pour quantité négligeable le fait que des juges d’instruction français et espagnols accusent le général président Kagamé d’avoir commandité et ordonné l’attentat du 6 avril 1994 qui coûta la vie aux présidents du Rwanda et du Burundi ainsi qu’à trois citoyens français, attentat qui fut le déclencheur du génocide ? Depuis qu’il est au Quai d’Orsay, Monsieur Bernard Kouchner a montré qu’il était prêt à sacrifier la Vérité sur l’autel d’une hypothétique « réconciliation » avec le régime de Kigali. Que le réalisme implique un tel rapprochement, nul ne le lui en fera naturellement le reproche, mais il est désolant de devoir constater qu’une telle politique risque d’entraîner la France sur la voie de l’humiliation.
Bernard Lugan
21/02/2010
Mais qu'a bien pu faire la France pour qu'un tout petit pays, grand comme la Bretagne, puisse mettre à genoux la 5éme puissance mondiale? voila la question que les français devraient se poser...
RépondreSupprimerNotre beau pays ne serait il pas impliqué jusqu'a la racine des cheveux dans le genocide des Tutsi ? n'aurait il pas fourni les moyens de ce genocide?
Sinon je ne comprends pas ... Pourquoi faire les yeux doux a un pays qui n'a ni petrole ni diamants ni or ni uranium ?
Qunt au Juge Bruguiére il semblerait que son dossier soit particuliérement vide surtout aprés que ses temoins, enfin ceux qui ne sont pas condannés par le TPIR se soient retractés et aient denoncé la manipulation de leurs temoignages. Ce juge qui apparait comme bien peu srupuleux en effectuant une soit disant enquete sans faire la moindre demande pour se rendre sur les lieux. Une enquete uniquement à charge.
Cher Monsieur, pourquoi cette haine en vous, au vu de vos publications il semblerait que vous vous par le biais de l'Afrique. Si vous avez les preuves, mettez sur la place publique au lieu de vous suffoquer derrière votre écran. Vous nous parlez de l'humiliation de la France, sachez que l'on ne récolte que ce que l'on sème. Si vous êtes logique avec vous même possez vous la question de savoir pourquoi la France a besoin d'entrenir des armées sur un continent pas à la hauteur, de maintenir le franc CFA hérité du nazisme monétaire appliqué à la France durant la collaboration. C'est lâche un intellectuel français
RépondreSupprimerbonjour, le propos de Monsieur Lugan tient tout a fait la route, informez vous sur les colporteurs de la haine anti francaise dont survie est le principal instigateur dont les liens comme sharpe qui est compromis par une affaire de corruption. Suivez a la trace les dessous de l'infiltration anglaise et de ses intentions reelles. Il ne suffit pas de dire du mal de son pays sans preuve formelle pour avoir la conscience tranquille. Alain
RépondreSupprimerBonjour,
RépondreSupprimerEx-gauchiste je ne partage pas toutes vos idées , mais j'en ai plus que marre de ce délire auto-accusatoire ...
Tous ces malades veulent , désir morbide , leur Shoah à eux.
J'ai lu un porteur de valises nous raconter que l'armée française se servait systématiquement des caves à vin en Algérie comme chambres à gaz.
[Ex lecteur de la littérature anticolonialiste et de Vidal-Naquet (!) je connaissais cet épisode dont VN (!!) faisait un accident isolé , ni intentionnel , ni systématique.Ce qui ne l'empêchait pas d'ailleurs de lui donner une portée démesurée].
Maintenant on nous parle pour le Rwanda d'une "conférence de Wannsee" [sic] qui se serait tenue à Matignon pour planifier le génocide.
Le délire n'a plus de limites et j'en ai personnellement plus qu'assez ...
Amitiés.
Le juge Bruguière et le T.P.I.R. sont sur les mêmes conclusions.
RépondreSupprimerLa seule question qui se pose: Le Tribunal Pénal International pour le Rwanda osera t-il rendre public, avec résonance internationale, ses conclusions et lancera t-il des mandats d'arrêts à l'encontre des VRAIS responsables?
Autrement dit, qui tire les ficelles de cette affaire et pour quelles contrepartie?
Autrement dit, Monsieur le Président Sarkozi est-il maître de sa politique?
La France est-elle un pays libre et respectable?
(1/2) Monsieur le Professeur,
RépondreSupprimerVotre communiqué circule désormais abondamment sur Internet. Officier de carrière français en retraite récente, professionnellement actif dans la région des Grands Lacs africains où je réside depuis près de deux ans, je me permets par ce message de vous soumettre quelques réflexions, avec la modestie de mise lorsqu'un élève s'adresse à son maître, puisque je suis votre lecteur passionné après avoir été votre auditeur enthousiaste au CID.
Vous reprochez au Président d'avoir fourni à son homologue rwandais l'occasion d'une diatribe dirigée contre les militaires français. Le dénigrement de M. Kagame à l'encontre de mon corps d'origine me navre et il est injuste dans la mesure où "cedant arma togae". Mais vous savez mieux que moi, Monsieur le Professeur, que la "toga", en la personne de M. Mitterrand, a conservé son soutien au régime corrompu, incompétent et d'un "racisme" (si tant est que les Tutsi soient une race) anti-Tutsi délirant durant tout le génocide, le ministre des affaires étrangères Jérôme Bicamumpaka étant reçu à l'Elysée le 27 avril encore !
Auparavant, vous n'ignorez pas qu'averti, et par la MINUAR, et par les Services français des préparatifs méthodiques d'un génocide systématique et à grande échelle à l'encontre des mêmes Tutsi, M. Mitterrand a minimisé la menace en la qualifiant "d'excès regrettables d'extrémistes hutu".
Vous connaissez parfaitement les conditions de déclenchement de l'Opération Turquoise, ses règles d'engagement et ses limites et ne pouvez bien sûr oublier que malheureusement mes camarades ont eu l'ordre de boucler l'Ouest du Rwanda entre les mois de juin et d'août 1994, assurant ainsi mécaniquement la protection, le repli et la réorganisation de groupes de génocidaires.
Sur l'atmosphère du génocide, vous savez mieux que moi quelles odieuses insultes "cancrelats, serpents, rats, antéchrists..;" l'on servait quotidiennement aux Tutsi à l'Est des Grands Lacs tandis qu'au Congo-Kinshasa, que je connais bien aussi, la Vulgate ethnique consiste à affirmer "qu'il n'y a pas de Tutsi congolais". Pour le plus grand effroi de mes enfants, leurs amis hutu bruxellois affirment d'ailleurs "ne rien regretter" de ce qui s'est produit au moment du Génocide et "être prêts à recommencer". La Vierge Marie elle-même n'a-t-elle pas du prêter son nom à des apparitions mises en scène par des animateurs radio pour encourager les Hutu à l'extermination des Tutsi ?
(2/2) Vous connaissez bien sûr, Monsieur le Professeur, la théorie d'un "double génocide" qui aurait été perpétré indifféremment à l'encontre des Tutsi et des Hutu, et vous savez la sympathie dont jouit cette théorie dans des cercles parisiens bien infomés. Cet enseignement se justifie par l'ampleur des massacres commis sur des Hutus jugés trop favorables aux "cancrelats" ou trop peu zélés dans la besogne d'extermination. Le terme de "double génocide" méconnaît cependant que ces Hutu assassinés ont été les victimes "collatérales" -et je m'incline bien sûr devant leur malheur et devant la douleur des survivants- d'un véritable génocide bien prévu, planifié, ravitaillé et organisé, celui-là, à l'encontre des seuls Tutsi. Si l'APR de Paul Kagame s'est laissée aller à des massacres inexcusables dans sa marche forcée vers Kigali, n'est-ce pas, au risque d'emprunter la métaphore audacieuse de votre confrère JP Chrétien, un crime de guerre aussi punissable mais aussi compréhensible que celui des Anglo-Américains bombardant les villes de l'Allemagne nazie ?
RépondreSupprimerLorsque M. Bruguière instruisait le procès contre les commanditaires de l'assassinat du Président Habyarimana, il a cru obtenir des preuves de l'implication du Président Kagame dans ce meurtre. Vous savez aussi, Monsieur le Professeur, que ces preuves sont à présent fragilisées par le complément de témoignage (jugé crédible par M. Dupâquier, dépêché exprès par l'Elysée) d'un ancien capitaine des services d'Habyarimana, qui a déclaré que son initial témoignage à charge lui avait été dicté par ses anciens supérieurs. Cet ajustement ne peut qu'être rapproché d'un autre fait connu de vous : les deux missiles qui ont abattu l'avion présidentiel sont partis d'une colline tenue par les extrémistes hutu.
Ce que cherchait à faire Kagame la semaine dernière en présence de notre Président, c'est donc refuser une nouvelle fois la théorie du "double génocide" et prendre clairement position face à ceux qui renvoient dos-à-dos les génocidaires et l'APR/FPR. Je dois dire que je comprends la position du Président rwandais. Je comprends aussi et je me réjouis que M. Sarkozy, prenne ses distances d'avec la politique étrangère de ses prédécesseurs qui a consisté si souvent à s'allier avec qui que ce fût, même le diable, pourvu que cela fît pièce aux Américains et à leurs amis. Cette politique a fait trop de mal en Côte d'Ivoire à partir de 2002 et au Rwanda en l'occurrence, pour ne citer que des exemples africains.
Je ne souhaite pas manifester d'enthousiasme puéril devant le bilan Kagame. La corruption a énormément baissé, mais elle a la vie dure. L'argent circule désormais, mais il est surtout issu de l'aide internationale. Le pays reste pauvrissime. Cependant, je ne peux que constater les succès considérables et spectaculaires de la politique rwandaise en matière d'administration, d'éducation, de soins médicaux, d'inversion des flux de l'exode rural, de lutte contre une corruption véritablement mortelle dans la région. Je ne peux que témoigner de la naissance -timide, encore trop timide- d'une classe moyenne unique en Afrique alors qu'elle est vitale. Quel contraste abyssal avec la politique de Gribouille et l'insolente corruption du système Habyarimana ! Je puis témoigner que même la politique de réconciliation et de travail sur le passé, qui revient pourtant à une gageure, obtient des succès par sa recherche de l'équilibre, honnête le plus souvent.
C'est la première fois que j'ai l'honneur de m'adresser à vous personnellement, Monsieur le Professeur. Je connais votre honnêteté et il ne me viendrait pas à l'idée de rivaliser de connaissances avec vous, mais j'ai souhaité porter devant vous le témoignage de ce que j'ai expérimenté de visu après m'être préparé au constat inverse.
je vous mets en lien dans mon blog ! Ne connaissant rien sur l'Afrique (sauf le poids de la maçonnerie) j'en apprendrai ainsi un peu plus.
RépondreSupprimerMerci !
http://legaysavoir.blogspot.com/
Cher maître,
RépondreSupprimerJe vous joins un lien vers mon article parru il y a un moement déjà qui ne prétend pas à l'originalité (j'ai sur ce dossier une dette inextinguible à votre égard...)
Je vous le soumets afin que vous m'en disiez un mot de commentaire si vous en avez le loisir...
http://www.knowckers.org/2009/01/saint-exupery-ou-le-journalisme-fiction/
Ancien de la "vieille maison" du 10 rue croix, je vous aveais appellé après le désastreux sommet de Durban 1... et j'aurai plaisir à vous revoir dans les meilleurs délais, si le temps dont vous disposez vous le permet...
Sébastien de Kererro
http://www.oragesdacier.info/