dimanche 3 mars 2013

L'Afrique Réelle N°39 - Mars 2013


























SOMMAIRE

Enquête :
Qui a abattu l’avion du président Habyarimana ? Une nouvelle pièce au dossier

Dossier : Les guerres africaines de 1960 à 2013
- Typologie des guerres africaines
- Les causes des guerres africaines

Histoire :
Le nationalisme au Maroc

Editorial de Bernard Lugan : Mali : retour au point de départ ethnique

Militairement, les islamistes sont cernés dans un dernier réduit du massif des Iforas avec, au Nord et à l’Est, les Algériens, au Sud les Tchadiens en bouclage, à l’intérieur, les forces spéciales françaises et des Touareg. L’intensité des combats montre a posteriori à quel point la politique française qui mettait en avant l’idée de non intervention, mais de formation des contingents africains, n’était rien d’autre qu’une vue de l’esprit. En effet, s’il n’y avait pas eu    l’opération Serval, les Iforas seraient toujours une base jihadiste…

Maintenant que le nuage islamiste est dissipé, et en dépit d’attentats résiduels et d’actions terroristes à venir, le réel réapparaît avec force. Quel est-il ?

1) Nous ne sommes pas face à une guerre de religion.
2) Nous sommes en présence d’un classique conflit ethnique et même racial, un conflit ancré dans la nuit des temps entre « nordistes » et « sudistes ».
3) Nous en revenons donc au début de la crise, c'est-à-dire à la revendication touareg. Tout le reste est secondaire, à commencer par la question islamiste qui est simplement venue se greffer sur la revendication touareg.

Depuis le déclenchement de l’opération Serval, François Hollande a eu l’intelligence de laisser faire les militaires. Maintenant que le nettoyage des Iforas est entré dans sa phase finale, le relais politique ne va pas tarder à être pris par le Quai d’Orsay et la cellule africaine du parti socialiste. L’ idéologie va donc de nouveau prendre le pas sur le réel sahélien.
Le président Hollande ayant une nouvelle fois déclaré que le but de l’intervention française est la restauration de l’intégrité du Mali, deux grandes questions vont se poser :

1) Que va dire Paris à Bamako quand le Mali va vouloir exercer sa souveraineté sur la totalité du territoire reconquis par les Français et les Tchadiens ? De quel droit la France peut-elle continuer à interdire à l’armée malienne d’aller faire la « mouche du coche » à Kidal et dans les Iforas ?
2) Que va dire Paris aux Touareg qui se sont battus à nos côtés, qui ont largement permis l’opération des Iforas et qui ne veulent pas d’armée malienne chez eux ?

Comme il va bien falloir passer au règlement politique de la question malienne, la seule approche réaliste doit tenir compte des trois points suivants :

1) Le soulèvement du mois de janvier 2012 qui est à l’origine de l’actuelle guerre du Mali s’est fait au nom de l’identité touareg et autour de la revendication de l’Azawad.
2) Or, comme je n’ai cessé de le dire depuis le début du conflit, et comme l’ont découvert ceux qui lisent mes communiqués et qui ont amplement repris l’idée sans citer leurs sources, l’Azawad n’est qu’en partie touareg. Il existe en effet trois Azawad, l’Azawad Touareg à l’est, avec pour centre le massif des Iforas ; l’Azawad arabe vers l’ouest et vers le nord et enfin l’Azawad du fleuve avec des populations mélangées (Songhaï, Peul, Touareg etc.).
3) La fiction d’un Etat malien « unitaire » est morte. Le régime de Bamako doit donc admettre qu’il est incapable de tenir deux des trois Azawad et qu’il doit donc penser à une profonde évolution fédérale ou même confédérale.

4 commentaires:

  1. C'est toujours avec intérêt que je lis vos articles.
    Je me suis d'ailleurs servi de ces lectures pour réaliser un article sur mon blog :
    http://objectif-cap-sizun-polynesie.over-blog.com/article-maroc-les-berberes-114810083.html

    Bonne journée
    JYL

    RépondreSupprimer
  2. La Cédéao souhaite le désarmement du MNLA , voilà qui jette un trouble . La France qui collabore avec ces touaregs va bientôt être confrontée à cette opposition . Les armées membres du Cédéao présentes sur le terrain brillent par leur transparence , voire leur inexistence , seule l'armée tchadienne qui n'en fait pas partie est réellement active et efficace sur le terrain , véritable allié de nos troupes . La France n'est plus orpheline et a jusqu'à maintenant bien orchestrée les opérations , petit bémol la grande muette distille de rares infos du front et d'ailleurs , Le Drian persiste pour garder les médias à distance , mais les nombreux otages enlevés dans la région en sont sûrement la raison . Les discussions s'annoncent tendues , vu que le Mali , tel une autruche , ignore les peuples qui veulent s'installer au nord .l'UE qui brille par sa lenteur à décider et à prendre pieds pour aider le pays aura encore perdu de sa crédibilité . L'Onu devra imposer au sud la reconnaissance du peuple Touareg et arbitrer ce prochain match . G. Stinner

    RépondreSupprimer
  3. Bonjour je viens de lire votre messages et je voulais vous dire que j aime se que vous avez ecrie et je viens de faire mon blog est je parle de sujet semblabe au votre venez me rendre visite et laisser moi un commentaire.

    Mercie

    RépondreSupprimer
  4. La maladie de l’Afrique c'est l'esprit hégémonique de particularisme (ethnique, linguistique ou religieuse), ils ne peuvent concevoir des états qui assument la diversité des peuples. Cette carence est exploitée par les forces qui ont des intérêts dans cette région, d'ailleurs l'exemple malien est illustratif, où on trouve les américains voulant pourchasser les français du sahel ils ont sous-traité cette tache à leurs alliés qataris et saoudiens lesquels ont envoyé leurs fous d'allah d'une part pour contrecarrer le projet républicain des azawad qui représente une perspective de cohabitation et de coexistence des différentes entités et permettre aux peuples de situer leurs intérêts ce qui constitue un danger pour les intérêts des grands. La France a sentie le danger qui guette ses intérêts dans la région s'est lancé dans une guerre malgré elle, mais le premier perdant dans tout ça c'est le peuple malien et africains en général, du fait qu'ils ne savent pas vivre ensemble le cycle de la violence les guettent à tout moment où les intérêts des grands se confrontent.

    RépondreSupprimer