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Actualité
Soudan : genèse de la guerre civile
Dossier
Pourquoi l’Afrique rejette-t-elle la démocratie ?
Histoire
- Quand l’Algérie était une colonie ottomane
- L’ Egypte et ses « Neuf arcs »
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Soudan : genèse de la guerre civile
Dossier
Pourquoi l’Afrique rejette-t-elle la démocratie ?
Histoire
- Quand l’Algérie était une colonie ottomane
- L’ Egypte et ses « Neuf arcs »
Editorial de Bernard Lugan
Pourquoi l’Afrique francophone rejette la démocratie
L’Afrique francophone rejette la démocratie car elle ne lui a apporté ni développement économique, ni stabilité politique et encore moins sécurité.
Rappel : en juin 1990, lors de la Conférence franco-africaine de La Baule, François Mitterrand conditionna l’aide de la France à l’introduction du multipartisme. Résultat, toute l’Afrique francophone connut une cascade de crises et de guerres, le multipartisme y exacerbant l’ethnisme et le tribalisme jusque-là canalisés dans le parti unique.
Ce fut alors le triomphe de l’ethno-mathématique électorale, les ethnies les plus nombreuses l’emportant dans les urnes sur les moins nombreuses. D’où une déstabilisation générale.
Comment avait-on pu croire qu’il était possible de transposer la démocratie parlementaire en Afrique alors que l’idée de Nation n’y est pas la même qu’en Europe ? Dans un cas l’ordre social repose en effet sur des individus, dans l’autre, sur des groupes.
Si la démocratie électorale a échoué à régler les conflits africains, c’est bien en raison de l’inadéquation entre des réalités socio-politiques communautaires enracinées et un système politique importé à base individualiste.
Plus encore, et nous sommes là en présence d’un tragique paradoxe puisque, à l’issue de certaines de ces guerres, les principes démocratiques au nom desquels elles furent déclenchées, se retrouvèrent bafoués.
Le diktat démocratique ayant donc largement échoué, voilà pourquoi certains pays comme le Mali, le Burkina Faso, la Guinée, le Tchad, la Centrafrique ou encore le Niger se tournent désormais vers des pouvoirs autoritaires, régulièrement militaires. Ils abandonnent ainsi l’impératif de la « bonne gouvernance » tout en cherchant des modèles et des soutiens ailleurs que parmi les démocraties occidentales. Nous assistons donc là, à la fois à la fin d’un cycle et à un changement de paradigme.
Un grand basculement est donc en cours en Afrique. Face à lui, les dirigeants européens, mais surtout français ont le choix entre deux options :
- Soit ne pas dévier de la ligne idéologique officielle et continuer à camper sur le préalable démocratique, ce qui relèverait d’une forme d’autisme politique et serait perçu en Afrique comme un véritable impérialisme idéologique.
- Soit prendre en compte avec réalisme les nouvelles orientations et aspirations du continent, ce qui passe par la fin de leur prétention à l’universalisme démocratique et sociétal.
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