Née en 1962 après être passée de
la colonisation ottomane à la colonisation française, tiraillée entre arabité
et berbérité, l’Algérie est toujours à la recherche de son identité.
Au lendemain du second conflit mondial, Messali Hadj, alors leader nationaliste incontesté, considérait que l’arabisme et l’islamisme étaient les éléments constitutifs sans lesquels l’Algérie algérienne ne pourrait pas faire « coaguler » ses populations. Il fut donc postulé que l’Algérie était une composante de la nation arabe, que sa religion était l’islam et que le berbérisme était un moyen pour le colonisateur de diviser les Algériens.
Après l’indépendance, comme les
berbéristes affirmaient la double composante arabe et berbère du pays, le parti-Etat FLN
parla de dérive « ethnique », « raciste » et « xénophobe ».
En 1962, le ministre algérien de l’Education nationale déclara même que
« Les Berbères sont une invention des Pères Blancs »…
Ce refus bétonné de la réalité
historique et ethno-politique de l’Algérie repose sur un postulat qui est que
l’islamisation aurait marqué la fin de l’histoire des Berbères, leur conversion
massive il y a quatorze siècles, les ayant inscrits de façon irréversible dans
l’aire culturelle de l’Islam, donc de l’arabité. Pour la critique de cette
thèse on se reportera à mes livres Histoire des Berbères et Algérie, l’histoire à l’endroit.
Retour sur la négation d’une réalité
ethno-culturelle qui explique le profond malaise existentiel et identitaire de
la société algérienne d’aujourd’hui.
La suite de cette analyse (81%) est réservée aux abonnés à l'Afrique Réelle.
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