En Algérie, le Hirak débuta il y a deux ans, au mois de février
2019, en protestation contre la 5e candidature présidentielle d’Abdelaziz Bouteflika
devenu impotent. Après la déposition-démission de ce dernier intervenue le 2 avril,
le massif mouvement de rue se transforma en lutte totale et frontale contre le
« Système ». Ayant réussi à faire élire à la Présidence Abdelmadjid
Tebboune, l’un des siens, ce même « Système » bénéficia ensuite d’une
« divine surprise » quand la pandémie du covid19 mit un terme
aux manifestations. Mais la crise politique, sociale et morale demeurait, sur fond
de naufrage économique...
Un naufrage prémonitoirement
annoncé en quelques lignes le 28 septembre 2015 par Sid-Ahmed Ghozali, ancien
ministre et président-directeur général de la Sonatrach (la société
nationale des hydrocarbures) de 1966 à
1979, quand il avait déclaré au journal el
Watan :
« Je
crains un effondrement. Il est inéluctable (…) Après 53 ans d’indépendance,
notre société vit par la grâce d’une richesse épuisable et unique, de surcroît
non créée par nous (merci à la France, ma note) l’Algérie est l’un des
rares pays, sinon le seul, à se retrouver dans cette si grande et si dangereuse
précarité : 99% de nos importations, y compris le blé de notre pain
quotidien, sont payées par les revenus des hydrocarbures ! (…) Qui est responsable
de cet état de choses ? Un pouvoir vautré dans l’économie de la
rente ».
Sid Ahmed Ghozali avait vu juste car la leçon des crises des années 1986,1990 et 1994 n’ayant pas été retenue, l’économie algérienne n’avait pas été diversifiée, le pays continuant à vivre sur la rente des seuls hydrocarbures. Voilà qui explique l’impasse actuelle due à la fois, certes à l’effondrement conjoncturel des cours, mais, bien plus grave, à l’épuisement des réserves. D’où une baisse de la production entamée en 2008, baisse un temps camouflée par l’envolée des cours. Aujourd’hui, les gisements en activité s’épuisent et aucune découverte majeure n’a été faite susceptible de redresser le volume de la production.
Sid Ahmed Ghozali avait vu juste car la leçon des crises des années 1986,1990 et 1994 n’ayant pas été retenue, l’économie algérienne n’avait pas été diversifiée, le pays continuant à vivre sur la rente des seuls hydrocarbures. Voilà qui explique l’impasse actuelle due à la fois, certes à l’effondrement conjoncturel des cours, mais, bien plus grave, à l’épuisement des réserves. D’où une baisse de la production entamée en 2008, baisse un temps camouflée par l’envolée des cours. Aujourd’hui, les gisements en activité s’épuisent et aucune découverte majeure n’a été faite susceptible de redresser le volume de la production.
La question s’énonce donc simplement : comme les hydrocarbures
fournissent, bon an mal an, entre 95 et 98% des exportations et environ 75% des
recettes budgétaires, le Titanic algérien va inéluctablement se trouver en
perdition.
Paralysés, et afin de détourner
l’attention du Peuple, les dirigeants d’Alger abattront alors leur
« joker » habituel, à savoir la dénonciation de l’ « héritage
colonial ».
Ils ont d’ailleurs commencé à le faire mardi 9 février quand M. Ammar Belhimer, porte-parole du gouvernement algérien et ministre de la communication a réclamé (lire exigé) que la France reconnaisse ses « crimes coloniaux ». Quelques jours auparavant, lors d’un entretien donné au quotidien El Massa, le même ministre avait osé parler de la France en des termes qui, en d’autres temps, auraient, au moins entraîné une réaction diplomatique: « Le criminel (lire la France) fait généralement l’impossible pour éviter d’admettre ses crimes, mais cette politique de fuite en avant ne peut pas durer ».
Voilà qui en dit long sur la
réponse d’Alger à la volonté d’ « apaisement des mémoires » demandée
par le président Macron à ce pauvre Benjamin Stora…[1].
Traité avec des relents d’antisémitisme de « nouveau harki de la
France » par la presse algérienne, ce dernier ne cesse, depuis la remise
de son Rapport, de donner des gages à ses amis du FLN. Dans un entretien accordé
le 7 février 2021 au site web algérien L’Expression
Nationale, il a ainsi déclaré qu’il ne voyait pas d’inconvénient à la
présentation d’excuses de la France à l’Algérie pour les massacres
commis ».
Ils ont d’ailleurs commencé à le faire mardi 9 février quand M. Ammar Belhimer, porte-parole du gouvernement algérien et ministre de la communication a réclamé (lire exigé) que la France reconnaisse ses « crimes coloniaux ». Quelques jours auparavant, lors d’un entretien donné au quotidien El Massa, le même ministre avait osé parler de la France en des termes qui, en d’autres temps, auraient, au moins entraîné une réaction diplomatique: « Le criminel (lire la France) fait généralement l’impossible pour éviter d’admettre ses crimes, mais cette politique de fuite en avant ne peut pas durer ».
[1] Voir
à ce sujet mon livre Algérie, l’histoire à l’endroit.
Aucun commentaire:
Publier un commentaire