La mort de Daniel Lefeuvre est une perte immense pour la minuscule phalange des africanistes libres, eux qui, dans les Thermopyles de la pensée, ont décidé de combattre jusqu’au bout les masses du bas clergé universitaire porteuses du politiquement correct.
Né le 11 août 1951 et mort le 4 novembre 2013, le brillant universitaire qu’était Daniel Lefeuvre avait suivi la voie ouverte par Jacques Marseille qui fut son directeur de thèse. Après que ce dernier eut magistralement prouvé que, loin de les avoir pillées, la France s’était appauvrie dans ses colonies[1], Daniel Lefeuvre, alors professeur à l’université de Paris VIII, démontra dans un livre fondateur[2] que l’Algérie fut un insupportable fardeau pour la France et que, loin de l’avoir pillée, la France s’y ruina.Une telle remise en cause de la doxa
marxisto-tiers-mondiste venant d’un ancien communiste[3]
provoqua un véritable déchaînement de haine chez les
« bien-pensants ».
La thèse de Daniel Lefeuvre renversait les dogmes et les idées-recues.
Que l’on en juge : en 1959, toutes
dépenses confondues, la « Chère Algérie » engloutissait à elle seule 20%
du budget de l’Etat français, soit davantage que les budgets additionnés de
l’Education nationale, des Travaux publics, des Transports, de la Reconstruction
et du Logement, de l’Industrie et du Commerce !
En soulageant les misères des populations algériennes et en faisant
reculer la mortalité infantile la France avait créé les conditions d’une
catastrophe qu’elle s’était elle-même condamnée à gérer. Résultat du dévouement
et de l’efficacité du corps médical français, à partir de 1945, chaque année 250 000
naissances nouvelles étaient comptabilisées en Algérie, soit un accroissement
de 2,5 à 3% de la population d’où un doublement tous les 25 ans. Or, depuis les
années 1930 les ressources locales stagnaient et depuis 1935 le territoire n’était
plus en mesure de nourrir sa population. La France devait donc, et toujours aux
frais du contribuable métropolitain, y importer grains, pommes de terre,
viande, laitages etc., Même l’huile produite localement ne suffisait plus à la
consommation.
L’image d’Epinal de l’Algérie « grenier » de la France
s’envolait ainsi sous le froid scalpel de l’historien économiste.
Daniel Lefeuvre montrait ainsi que l’Algérie s’enfonçait inexorablement
dans le néant, les gouvernements français successifs se contentant
d’accompagner financièrement une crise allant en s’aggravant année après année,
tout en nourrissant les bouches nouvelles, en bâtissant des hôpitaux, des
écoles, des routes, des ponts et en tentant de créer artificiellement des milliers d’emplois.
A l’exception de Vichy qui tenta une audacieuse politique
d’industrialisation qui ne fut pas poursuivie après la Libération, aucun gouvernement
n’osa lancer les indispensables grandes réformes structurelles. Aucun n’osa
poser la question du nécessaire désengagement, l’appartenance de l’Algérie à
l’ensemble français étant alors une
évidence pour tous les partis politiques, de droite comme de gauche, parti
communiste compris. Mais l’aveuglement avait un coût que les économistes
et les milieux patronaux métropolitains évaluèrent. Lucides et inquiets ils
tirèrent la sonnette d’alarme. En vain.
En 1953 les politiques durent se
rendre enfin à l’évidence car les recettes locales ne permettaient plus de
faire face aux dépenses de fonctionnement. L’Algérie était bel et bien en
faillite.
En 1952, anticipant en quelque sorte la situation, le gouvernement de
l’époque avait demandé au parlement le vote de 200 milliards d’impôts nouveaux,
tout en étant contraint de faire des choix budgétaires douloureux. Pour aider
encore davantage l’Algérie il fallut donc faire patienter la Corrèze et le Cantal.
Le sacrifice des Français de France fut alors double puisque leurs impôts
augmentaient tandis que les engagements de l’Etat dans les domaines routiers,
hospitaliers, énergétiques, etc., étaient amputés ou retardés.
« Tutrice généreuse », la France couvrait « avec
constance les découverts de sa pupille », et l’implication du budget
national dans les déséquilibres algériens allait sans cesse en augmentant.
C’est ainsi que, de 1949 à 1953 le volume des investissements sur fonds publics
en francs courants atteignit 305 milliards dont les 4/5° assurés par l’Etat
français. De 1952 à 1956 les ressources d’origine métropolitaine affectées au
financement du 2° plan d’équipement passèrent de 50% à plus de 90%. Le pic de l’aberration
fut même atteint avec le « Plan de Constantine » annoncé par le
général De Gaulle le 3 octobre 1958 et qui, lui aussi, prétendait apporter
une réponse économique à des problèmes sociaux, démographiques, culturels et
politiques.
L’addition des sommes versées par l’Etat français, donc par nos parents ou nos grands-parents,
donne le vertige :
- Durant les seuls 9 premiers mois de 1959 les crédits d’investissement
en Algérie atteignirent 103,7 milliards dont
71,5 milliards directement financés par le Trésor français.
-De 1950 à 1956, la seule industrie algérienne reçut, hors secteur
minier, en moyenne 2 395 millions d’anciens francs annuellement.
- En 1959 et en 1960 cette somme atteignit en moyenne 5 390 millions.
Entre 1959 et 1961, pour le seul « plan de Constantine », les industries
métropolitaines investirent 27,40 milliards d’anciens francs hors secteur des
hydrocarbures. Les industriels français étaient-ils soudainement devenus
philanthropes, eux qui s’étaient jusque là prudemment tenus à l’écart de la
« chère Algérie » ? Daniel Lefeuvre donne l’explication cette
soudaine « générosité » : « le prix des créations d’usines
en Algérie (a) été payé par les
contribuables métropolitains grâce à un cadeau de 90 millions d’anciens francs
fait par l’Etat à chaque industriel » !
Quels intérêts la France avait-elle donc à défendre en Algérie pour s’y
ruiner avec une telle obstination, avec
un tel aveuglement ? La réponse est claire : économiquement aucun !
Et pourtant : « Que d’articles, de déclarations, de discours pour
rappeler que l’Algérie est le premier client de la France ! Que de
sottises ainsi proférées sur le nombre d’ouvriers français qui travaillaient
grâce aux commandes passées par l’Empire ! » écrit Daniel Lefeuvre.
Qu’il s’agisse des minerais, du liège, de l’alpha, des vins, des agrumes
etc., toutes les productions algériennes
avaient en effet des coûts supérieurs à ceux du marché. En 1930 le prix du
quintal de blé était de 93 francs en métropole alors que celui proposé par l’Algérie
variait entre 120 et 140 f, soit 30 à
50% de plus.
C’est parce que la France payait sans discuter que l’Algérie pouvait
pratiquer ces prix sans rapport avec les cours mondiaux ce qui, en 1934, fit
tout de même dire au rapporteur général de la Commission des finances des
Assemblées financières algériennes : « Il n’y a pas d’exemple
assurément que par sa législation protectrice, par son économie dirigée, l’Etat
ait fait subir à la loi naturelle de l’offre et de la demande une aussi
profonde mutilation ».
Résultat d’une telle politique, l’Algérie qui avait vu se fermer tous
ses débouchés internationaux en raison de ses prix n’eut bientôt plus qu’un
seul client et un seul fournisseur, la France, qui continuait d’acheter à des
cours largement supérieurs au marché des productions qu’elle avait déjà
largement payées puisqu’elle n’avait cessé de les subventionner !
Le plus insolite est que l’Algérie ne fit aucun effort tarifaire dans sa
direction, dévorant sans gène une rente de situation assurée par les impôts des
Français. Ainsi, entre 1930 et 1933, alors que le vin comptait pour près de 54%
de toutes ses exportations agricoles, le prix de l’hectolitre qu’elle vendait à
la France était supérieur de 58% à celui produit en Espagne, ce qui n’empêchait
pas la métropole de se fermer au vin
espagnol pour s’ouvrir encore davantage au sien…
Daniel Lefeuvre a également démontré que, contrairement aux idées
reçues, la main d’œuvre industrielle en
Algérie était plus chère que celle de la
métropole. Un rapport de Saint-Gobain daté
de 1949 en évalue même le surcoût : « pour le personnel au mois, la
moyenne des (rémunérations versées) ressort à 27000 f pour la métropole contre
36000 f en Algérie (…) Par comparaison avec une usine métropolitaine située en
province, l’ensemble des dépenses, salaires et accessoires est de 37% plus
élevée ».
L’industrialisation de l’Algérie était donc impossible, sauf à
rembourser ce surcoût aux industriels. C’est d’ailleurs ce que fit la France comme
le montre l’exemple de la verrerie particulièrement bien étudié par Lefeuvre. En
1945 une bouteille fabriquée en Algérie coûtant 78% de plus que la même
bouteille produite en métropole, il valait mieux importer que de fabriquer sur
place. Un accord fut alors conclu entre les Verreries d’Afrique du Nord (VAN),
la Caisse des marchés de l’Etat et le Crédit national : les VAN s’engageaient
à produire en Algérie même des
bouteilles et des dérivés puis à les mettre sur le marché à un prix agréé par
le Gouvernement général de l’Algérie ; en contrepartie l’Etat prenait à
son compte les pertes. Quant aux investissements nécessaires à la relance de la
fabrication et qui étaient de 150 millions
de f de 1946 ils étaient assurés pour 50 millions par l’Etat et les 100
millions restants par emprunt du Crédit national avec garantie étatique. De
plus, pour faire face aux dépenses de fabrication, les VAN disposeraient de
crédits d’aval de 70 millions consentis par la Caisse des marchés.
Pour survivre, l’industrie algérienne devait non seulement disposer d’un
marché local protégé mais encore être subventionnée par l’Etat français…
La découverte des hydrocarbures en 1956 ne changea pas la donne et l’Etat
français fut contraint d’imposer quasiment à des compagnies réticentes une mise
en production qui débuta timidement entre 1957 et 1959 pour démarrer
véritablement en 1961. Ce pétrole était
en effet trop léger pour la transformation en fuel dont avait alors besoin l’industrie
française. De plus, à cette époque, le marché mondial était saturé et le
pétrole algérien entrait directement en concurrence avec le pétrole libyen plus
facile à exploiter et à écouler. Enfin, le brut algérien était cher : 2,08
$ le baril contre 1,80 $ au cours mondial. Une fois encore la France vola donc
au secours de l’Algérie en surpayant un pétrole dont elle avait pourtant
financé les recherches et la mise en exploitation !
Concernant l’immigration algérienne en France, et contrairement à tous
les poncifs, Daniel Lefeuvre a définitivement démontré qu’avec le statut du
20 septembre 1947 conférant la citoyenneté française aux musulmans d’Algérie, ce
fut la préférence nationale, en l’occurrence la préférence algérienne, que
choisirent les gouvernements de la IV° République. Contrairement à une autre
idée-recue, les choix des patrons métropolitains étaient au contraire à la main
d’oeuvre italienne, espagnole et portugaise mieux formée donc moins chère et
facilement assimilable. Comme l’écrit encore Daniel Lefeuvre, « contrairement
à une légende tenace, l’afflux d’Algériens en métropole, dans les années 1950,
ne répond pas aux besoins en main d’œuvre de l’économie française au cours des
années de reconstruction ou des Trente Glorieuses » ce qui détruit « l’imagerie
de rabatteurs, parcourant le bled, pour fournir à un patronat avide, la main d’œuvre
abondante et bon marché dont il serait friand ».
A lire ces lignes, on comprend que les Coquery-Vidrovitch, les Liauzu et
les Stora aient eu des brûlures d’estomac…
Bernard Lugan
08/11/2013
[1] Marseille, J., Empire colonial et capitalisme français. Histoire d’un divorce. Réédition en 2005.
[1] Marseille, J., Empire colonial et capitalisme français. Histoire d’un divorce. Réédition en 2005.
[2] Daniel Lefeuvre Chère Algérie. La France et sa colonie
(1930-1962). 512 pages, 2005. Il s’agit de sa thèse remaniée pour le grand
public.
[3] Avec Daniel Lefeuvre, il nous arrivait
d’évoquer nos « campagnes » du quartier latin, lui, comme militant des
jeunesses communistes, moi à la tête du service d’ordre de l’Action Française. Il
aimait raconter qu’il avait été particulièrement impressionné un jour où, alors
que se tenait un grand meeting « antifasciste » à la Sorbonne,
quelques audacieux (nous étions douze) n’avaient pas craint de l’attaquer au
cri de « communistes hors des facs » et « vive le roi »,
avant de disperser les assistants à
coups de manches de pioche…Ce fut à ce moment là disait-il en souriant que j’ai
compris pourquoi les masses spartakistes avaient perdu devant les corps francs…
et puis la RUSSIE ARRIVA prit le meilleur et vendit toutes ses vieilles machines à ,grd prix .
RépondreSupprimer..forma les étudiants algériens ds 1 langue étrangère souvent très mal traduite
et apprit à cultiver ,le chou et les concombres comme à CUBA c ti pas drôle???
Effectivement la Russie arriva et procéda au déminage des lignes Challes et Maurice, cadeau empoisonné fait par la France à l’Algérie indépendante et qui ne cessa de faire des victimes bien après 1962. Le pays ami auquel vous faites allusion construisit l’institut du pétrole de Boumerdès ex Rocher Noir, l’équipa et forma les ingénieurs et techniciens qui ont permis de prendre en charge le secteur pétrolier après sa nationalisation. Cette Russie permis également à l’Algérie de nationaliser son secteur minier, de participer à la création d’un institut minier à Annaba ex Bone, de développer et de découvrir de nouveaux gisements de substances utiles tels que l’or, l’uranium, le kaolin, le phosphate etc…, sans oublier la participation à la réalisation de complexes industriels tel que celui d’Annaba (sidérurgie).
SupprimerLa ferraille à laquelle vous faites allusion n’est autre que les Mig, Soukhoï, T90 … acquis à des prix plus compétitifs que les votre et nettement plus performants.
Quant à la langue, le russe n’a jamais été un handicap pour l’Algérien. Au bout de six mois il le maitrisait mieux que le français. Il lui était possible d’entamer ses études supérieures dans le parler de Pouchkine au bout de la période précitée. Par ailleurs, le choux et le concombre, tout deux n’entrent pas dans la tradition culinaire algérienne. C’est vos coreligionnaires qui l’ont introduit en Algérie.
Revenons à la réalité : Mais qu'ont-ils fait, produit, créé vos ingénieurs polyglotte algériens ? rien. les seules exportations conséquentes de l"Algérie : des hydrocarbures ...
SupprimerUn hommage ou une tentative d'enfumage? Tout ceci aurait été valable Mr Lugan si l'Algérie n'était qu'un protectorat. Hors, il se trouve que ce pays était divisée en départements français, et donc, que l’investissement consenti n'avait rien à voir avec du philantropisme comme le suggère votre article.
RépondreSupprimerUn investissement qui était par ailleurs le plus faible du territoire français selon l'historien américain Tod Shepard...
En faisant cela, vous cherchez à "vendre" l'idée d'une France généreuse envers les algériens, ce qui en plus d'être indécent est faux même en se tenant à l'aspect purement économique.
La France a peut être perdu de l'argent en Algérie mais certainement pas pour le bien des populations locales qui elles ont été ruiné par la colonisation. Inutile de rappeler l'épisode de l'expropriation des terres qui a provoqué la mort de la paysannerie traditionnelle et celle de milliers d'algériens dû à la famine.
Inutile également de rappeler le dénuement matérielle dans lequel vivait les algériens à l'aube de l'indépendance (misère de la Kabylie, Albert camus) ou le faible taux de scolarisation.
Pour le pétrole acheté plus cher qu'au prix du marché, vous oubliez la contrepartie des essais nucléaires...
Bref, cette thèse de la ruine économique française en Algérie est bien bancale. Alors ne parlons pas du bilan humain, le seul qui importe en réalité, dont Stora, Coquery-Vidrovitch, rafaelle branche ou encore meynier et harbi ont parfaitement démontré l'ignominie. Et ça, je comprend que ça vous puisse vous provoquez des brulures d'estomacs.
Si l agérie était un gouffre financiers, pourquoi donc les algériens ont ils arracher leur indépendance après une guerre de 7 ans. Expliquez moi donc pourquoi ce pays était toujours colonisé alors que ses voisins étaient libre?
SupprimerPourquoi encore, il y a cette haine qui perdure
Hades vous avez parfaitement raison, l algérie les ruinait mais ils ne voulaient pas la lacher, on sait aujoud hui pourquoi.....
la réponse d'Hadè§s est très subtile : si l'Algérie, c'était la France, pourquoi lui reprocher d'y avoir investi ? Il y a de ces ratiocinations qui participent du sophisme : vous parlez bien, Monsieur Lugan, mais vous avez parfois tort.
SupprimerEt vous censurez ! Moi, ce n'est pas le fleuret, mais les poings, si vous voulez un duel...
La France devait certainement vouloir garder l'Algérie après la découverte des hydrocarbures en 1956. Il n'en reste pas moins que l'idée qu'il voulait démontrer est exacte : la France ne s'est pas enrichie, contrairement à ce que beaucoup croient. Bien sûr, la France n'y a pas investi pour l'Algérie en elle-même, mais elle y a fait un très mauvais investissement. Les essais nucléaires sont en effet un scandale. Les hommes politiques à l'époque ignoraient-ils les conséquences de la radioactivité à des kilomètres ? Y avait-il des Français en Algérie lors de ces essais nucléaires ? Quant au bilan humain, la population algérienne n'a t-elle pas cependant explosé pendant ces années-là et les morts à la naissance diminué considérablement ? Bref, vous êtes libres de garder des rancoeurs, c'est tout à votre bon droit, mais la situation appartient au passé et semble plus complexe.
SupprimerEn se qui concerne le néant, apparemment, économiquement, l'Algérie actuelle se debrouille bien mieux que la France à l'époque, alors: elle croule sous les reserves de change, entretien l'oisiveté dans sa population, finance cash des chantiers de chinois dans tout le pays et prélève ses citoyens d'une fiscalité dont la légereté rendrait malade nos compatriotes ,si ceux ci en faisaient la comparaison!
RépondreSupprimerTout cela grace à Hassi Messaoud, Edjeleh et In Amenas, que nous avons trouvé et devellopé à nos frais... Comme néant, donc, on fait pire...
Quant aux desastres économiques, il faudra qu'un courageux étudie le cout des deux guerres mondiales pour notre pays. Guerres que la République a voulu , alors que les allemands qui avaient tout à y perdre , se sont vu contraints de faire face à de gigantesques coalitions. Après ces deux catastrophes pour notre pays, tous nos avants postes ne pouvaient etre tenu.
1962 : la situation restera gelée vingt ans; après , l'écroulement commence...
Pour revenir à l'Algérie, il certain que la pilule était massivement nécessaire...
Et si les Etats Unis et le Canada ont mis trois siècles a créer leurs infrastructures, en Algérie, il a fallu tout réaliser en un seul... En 1830, les routes dataient des romains...
André
Ce qui est rageant c'est qu'aucun média ne publie jamais ce genre d'article éminement politique, la république est incapable de rendre la colonie viable et laisse pourrir jusqu'aux accords d'Evian signant un cuisant échec.
RépondreSupprimerOn sait bien que la France n'a pas "pillé l'Algérie", de par les études du "clergé universitaire", et qu'il soit "bas" ou "haut" n'est pas le problème. Il est inutile, comme vous le faites, de se masturber avec des chiffres comme derrière un rideau de fumée. En revanche, ce qu'on ne veut pas savoir, les anciens Français d'Algérie en particulier (expression d'ailleurs impropre car tous les habitants de l'Algérie coloniale française, y compris les "Arabes" et les Berbères, étaient des Français d'Algérie), c'est que les Européens d'Algérie on bel et bien pillé leur propre destin dans ce pays. C'est ce qu'ils ne veulent pas reconnaître. Alors que s'est écoulé depuis l'indépendance deux fois plus de temps qu'entre le début de la guerre de 14 et celle de 39.
SupprimerUn pied-noir.
Du la France s'est ruinée en Algérie, alors pourquoi ne pas faire en sorte que nous les immigrés actuels algériens puissions vivre chez nous RN y retournant RT surtout de couper le cordon ombilical de ce que j'appellerais la "francalgerie" ?,afin que chacun d'entre nous puisse rester chez lui et basta?
SupprimerCe hades semble sorti tout droit de l'enfer intellectuel de l'idéologie !.
RépondreSupprimerBravo monsieur Lugan, pour cet article, pour cet hommage.
Toi aussi apparament
SupprimerMerci cher Monsieur, pour ce bel hommage !
RépondreSupprimerLivres en Famille a toujours eu ses livres à son catalogue et le DVD Mémoires de Femmes auquel il a collaboré en tant que conseiller historique.
A découvrir : http://www.livresenfamille.fr/p7969-un_film_de_marcela_feraru_memoires_de_femmes.html
Mais qu'aurait été la misère en Kabylie et la taux de scolarisation ...si la France n'avait pas colonisé l'Algérie ?
RépondreSupprimerMonsieur Lugan,
RépondreSupprimerJe suis régulièrement votre site.
Une question : qui a fait perdre l'Algérie si ce ne sont les colons "moitié racistes/moitié exploiteurs" - oseriez-vous dire qu'ils étaient philanthropiques ?
Je sais que vous vous opposez à la repentance éternelle (moi aussi...), mais un chat est un chat : si la France avait été juste et digne, elle aurait brisé le "lobby" colon et serait plus riche du pétrole, aujourd'hui.
Je précise que je suis communiste (ce sont des choses qui arrivent...)
Geoffrey Delavallée
Belgique
Communiste? Vous voulez-dire comme ceux qui en 1940 sabotaient l'armée française (et belge) afin de saboter les amis nazis de Staline? Ou comme ceux qui en Amérique, toujours pour aider les mêmes amis nazis, soutenaient les isolationnistes et, jusqu'au 21 juin 41 inclus, fomentaient des grèves dans les usines qui travaillaient pour le prêt bail?
RépondreSupprimerEt bien apprenez Monsieur le Communiste que les Pieds Noirs racistes et exploiteurs furent mobilisés à 45% (record mondial), beaucoup plus proportionnellement que les indigènes, afin d'aller mourir à Cassino et dans la contre-offensive des Ardennes pendant que les vôtres restaient à l'arrière pour violer et tondre des femmes..
Et n'oublions pas non ni le soutien des communistes envers ceux qui empalaieent des enfants (des enfants indigènes) ni après l'indépendance l'utilisation contre les harkis qui avaient piu fuir, de tous les ressorts du racisme par les publications communistes (cf le livre "Mon père ce harki" de dalila kerchouche).
Je précise que je suis fils de ces ouvriers et paysans, comme ceux que les communistes soviétiques, utilisaient pour déblayer les mines. Là aussi ce sont des choses qui arrivent
Merci au général de Gaulle de nous avoir fait quitter l'Algérie...et d'avoir pris la décision de larguer le reste de l'Empire sinon nou serions dans une mer....Rappelons que c'est la gauche qui voulait conserver l'Empire et nous a conduit à faire deux guerres coloniales coûteuses et inutiles...Les veilles barbes de l'Algerie française se trompent si nous l'avions conservé cela aurait été un désastre.
RépondreSupprimerOn n'aurait jamais dû débarquer en Algérie en 1830.
RépondreSupprimerRéponse en très grand différé puisque je viens de prendre connaissance de vos commentaires seulement maintenant.
RépondreSupprimerJe vous ferais seulement quatre remarques:
1) Vous êtes tous -restons polit- incrédules ou bien naïvement crétins au sens médical s'entend!
2) Pour les acharnés du viol des peuples et de leurs consciences, je tiens à vous rappeler que lorsque l'Europe -car c'est bien celle-ci qui arrive en ces territoires- débarque en Afrique du Nord, c'est pour mettre fin à trois siècles de ''Course'' soit la piraterie, qui fut organisée dans ce lac du milieu, par l'Empire Ottoman -le seul local, je vous le rappel- et qui détenait comme l'on détient des esclaves toute l'Afrique du Nord!
Certes, l'Espagne et la France sont restaient. Mais cela a permis de construire une stabilité collective nationale sans commune mesure avec ce que nous connaissons aujourd'hui. Cela a permis aussi de créer une collectivité, avec bien sûr des différences, mais qui a eu l'avantage de faire rencontrer l'Occident, l'Afrique du Nord et l'Orient sur les pas de la Paix et non plus de la Guerre. Période que l'Afrique et l'Orient ont perdu -soit la paix- et ne retrouverons plus jamais! PLUS JAMAIS!
Certes il y aura ici ou là des zones de paix, mais juste le temps nécessaire pour la remise en condition des factions, et les guerres reprendrons de plus belles!
3)Avant 1830: le territoire que la FRANCE NOMMA: ALGERIE!
N'existe pas! Il est donc idiot, crétin ou d'une ignoble et si criminelle malhonnêteté que de toujours raconter par des ''furieux racontars'' sur soit disant l'Algérie ''détruite'' par la France. C'est au contraire tout l'inverse!
Enfin, vous oubliez que cette terre, qui à l'époque ne porte pas de nom à l'exemple des deux pays qui l'entourent dixit: le Maroc et la Tunisie, si ce n'est plus loin ceux de Libye et de l'Egypte et que tous étaient sont sous la main-mise de l'Empire Ottoman qui ne voyait en ces territoires si serviles que cagnotte pugnace, afin de toujours continuer à enrichir ses propres coffre-forts ottomans!
Enrichissements, je vous le rappel qui se faisaient sur le dos de l'Europe -déjà- par le biais des marchés aux esclaves -bien entendus caucasiens et blancs- et par la piraterie, soit la Course en Méditerranée!
Etait au bord de l'éradication pure et simple puisque cela faisait près de quatre ou plus que cette sans nom subissait famines sur famines et les maîtres d'alors... Les OTTOMANS, s'en foutaient comme de leurs dernières prières musulmanes!
4) Pour terminer, ce territoire nommé par la France, ne portait pas de nom officiel, vous pouvez regarder sur les plus anciennes cartes de l'époque, y compris ottomanes!
Vaste débat que je prends en différé...juste pour rappeler trois déclarations au sujet de l'Algérie :
RépondreSupprimer1/Au sujet de l’appellation « nation algérienne » monsieur F.Abbas, écrivait, en 1936 : « Je ne mourrai pas pour la Patrie algérienne, parce que cette Patrie n’existe pas. J’ai interrogé l’histoire, j’ai interrogé les vivants et les morts : personne ne m’en a parlé ». (In : la Nouvelle Revue d’Histoire[N° : 8/septembre/octobre 2003.Page : 28].) .Il déclara aussi : « Nous sommes fils d’un monde nouveau, né de l’esprit et de l’effort français ». (In Jean Sévillia. Pour en finir avec le passé unique[Historiquement correct]. Perrin 2004 ).
2 /Marc Ferro, historien de gauche, professeur à Oran de 1948 à 1956 et qui fit partie des réseaux de soutien au F.L.N. , déclara un jour : « A l’époque coloniale, les instituteurs, les professeurs, les médecins ont accompli une œuvre dont ils n’ont pas à rougir. Ils entretenaient de bonnes relations avec la population » ( In : « Le temps des colonies ». Les Collections de L’histoire, avril 2001. [Rappel de Jean Sévillia. Ibid.] . ).
3/En 1989,l’un des dirigeants du Front des Forces Socialistes, Hocine Aït Ahmed expatrié après l’indépendance(durant 26 années), s’est exclamé, après son retour, en voyant l’état de son pays :
« chasser les pieds-noirs a été plus qu’un crime, une faute car notre chère patrie a perdu son identité sociale ». Il ajoutait : « N’oublions pas que les religions, les cultures juives et chrétiennes se trouvaient en Afrique bien avant les arabo-musulmans, eux aussi colonisateurs, aujourd’hui hégémonistes. Avec les pieds-noirs et leur dynamisme – je dis bien les pieds-noirs et non les Français , l’Algérie serait aujourd’hui une grande puissance africaine méditerranéenne. Hélas ! Je reconnais que nous avons commis des erreurs politiques et stratégiques. Il y a eu envers les pieds-noirs des fautes inadmissibles, des crimes de guerre envers des civils innocents et dont l’Algérie devra répondre au même titre que la Turquie envers les Arméniens ». Et il concluait :« Du temps de la France, l’Algérie, c’était le paradis ! ». ( Rappel in : numéro 248 (juin 2005) de la revue Ensemble, organe de l’Association culturelle d’éducation populaire).
Son terrible constat n'a pas été rappelé lors des ses obsèques. Pourquoi ?
Dans mon mémoire de psychanalyse consacré à la nostalgérie j'ai écrit que la colonisation de l'Algérie se solde par un triple échec, dont un échec économique: la colonie ayant coûté plus cher qu'elle n'a rapportée. Quand j'écrivis cela, je ne connaissais pas les travaux de Mr Lefeuvre, pour la raison que je n'accorde pas crédit aux travaux postérieurs à 1962, qu'il s'agisse d'encenser ou de condamner cette colonisation. C'est donc en étudiant les archives de l'administration coloniale et les chiffres qu'elle publie que je suis arrivé à cette conclusion. à partir de ce fait indiscutable que pourtant on ne manque pas de discuter, chacun y va de sa vérité pour approuver ou contester, conclure ceci ou cela. Mais une vérité n'est vraie que pour l'individu qui se l'approprie et ceux qui pensent comme lui. La Vérité, elle, nous est totalement inaccessible. Ces vérités à géométrie variable et opposées apparaissent très bien dans les commentaires. C'est que pour cette histoire récente, nos affects sont prédominants sur notre raison et comme le disait Lacan, les affects sont trompeurs. Dans ces commentaires, chacun à sa façon dit avec ferveur mais sincérité, son amour de son Algérie. à chacun son Algérie, selon ses affects. Aucune n'est moins respectable qu'une autre. Admettre cela c'est faire un pas vers la fin du deuil, c'est à dire désinvestir l'objet d'amour,ou autrement dit, ne plus voir l'histoire de cette période à travers la lunette déformante de nos affects. C'est ne plus être hémianopsique (ne voir que la moitié du champ visuel)en ne voyant que le pour ou que le contre. La colonisation en Algérie était une entreprise humaine qui comme toute entreprise humaine, du fait de notre "non perfection",a fait de belles choses et de vilaines choses. Mais beauté et vilenie sont choses subjectives: sur ces deux qualificatifs il ne pourra donc jamais y avoir unanimité. il faut donc accepter que ce que l'un qualifie de beau, un autre puisse l'estimer vilain et réciproquement.
RépondreSupprimer