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vendredi 25 janvier 2013

Mali : le nuage islamiste ne masque plus le réel ethnique


Le « terrorisme islamique » qu’il convient évidemment d’éradiquer a trop longtemps masqué la vraie question, celle des relations entre nordistes et sudistes, pas seulement au Mali, mais dans tout le Sahel. Or, deux semaines après le début de l’intervention française, les islamistes paraissant s’être dilués dans les sables du désert, la réalité malienne a réapparu au grand jour. Elle tient en  trois points :

1) Nous ne sommes pas face à une guerre de religion.
2) Nous sommes en présence d’un conflit ethnique et même racial ancré dans la nuit des temps.
3) Avec opportunisme, les islamistes ont profité du soulèvement touareg du mois de janvier 2012 pour s’insérer dans le jeu politique local qui leur est fondamentalement hostile.
 
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dimanche 20 janvier 2013

La France peut-elle, à elle seule, tenir le « Sahélistan » ?


Ce n’est pas le seul Mali qui doit être sécurisé, mais tout le Sahel, ce rift racial s’étendant sur dix pays et sur lequel ont été plaqués des Etats associant artificiellement des Nord « blancs » et des Sud noirs.
L’Europe feint de ne pas voir ce qui s’y passe cependant que les Etats-Unis observent la situation de loin. Le 18 janvier Léon Panetta secrétaire américain à la Défense a ainsi déclaré que « les opérations de sécurité au Mali incombent aux puissances régionales ». Quant à l’ « aide » à l’armée française, parlons-en, puisque Washington va en effet louer à la France ces avions gros porteurs qui lui font régulièrement défaut. Léon Panetta a bien pris soin de préciser, au cas où il n’aurait pas été compris, que le « gouvernement français remboursera aux Etats-Unis les frais entraînés par ce soutien aérien». François Hollande doit se dire qu’il est réconfortant de pouvoir compter sur de « solides » alliés…
Quant aux pays africains, pourtant les premiers concernés, ils ne se bousculent pas. De plus, les contingents que certains finiront tout de même par envoyer et qui seront équipés par la France, ont une valeur militaire « inégale ».
Dans ces conditions, et comme la France ne peut, à elle seule, s’engager dans une opération de « pacification » du sahélistan, que convient-il donc de faire et surtout, de ne pas faire ?
 
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jeudi 17 janvier 2013

Mali-Algérie : point de situation et éléments de réflexion


L’intervention française au Mali conduit à quatre grandes réflexions :

1) Compte tenu des réalités frontalières, l’action de la France ne peut réussir que si l’Algérie la soutient. Or, la prise d’otages d’In Amenas, site stratégique hautement protégé, montre soit qu’Alger ne contrôle pas son territoire, soit que les islamistes ont des complicités au plus haut niveau de l’appareil sécuritaire d’Etat. Dans les deux cas, les conséquences pour l’opération Serval sont de la plus haute importance.

2) Nous payons aujourd’hui au prix fort la politique de désengagement  initiée sous Jacques Chirac puis amplifiée sous Nicolas Sarkozy à savoir, fermeture de bases et abandon de ces irremplaçables implantations qui étaient nos yeux et nos oreilles.

3) La place laissée libre par la France fut  prise par les Etats-Unis qui investirent de gros moyens, notamment au Mali. Ignorant la tectonique ethno-raciale sahélienne, ils y formèrent des cadres qui désertèrent au mois de janvier 2012 et contre lesquels nos soldats sont aujourd’hui engagés.

4) Ceux qui ont lancé la guerre contre le colonel Kadhafi étaient des irresponsables et je n’ai cessé de le dire depuis le premier jour. Outre qu’ils ont provoqué une réaction déstabilisatrice en chaîne, ils ont armé les jihadistes. Il faut en effet savoir que certaines des armes aujourd’hui utilisées contre nos soldats proviennent de nos propres arsenaux et qu’elles furent généreusement parachutées aux « démocrates » libyens  chers à BHL.  

Ceci étant, quelle est la réalité de la situation ?
 
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lundi 14 janvier 2013

L’intervention française au Mali : évidemment oui, mais après ?

Maintenant qu’il est possible d’évoquer l’opération Serval sans risquer de nuire à son bon déroulement, trois questions doivent être posées :
1) Quel était le but des islamistes quand ils lancèrent vers le Sud une attaque suicidaire au moyen de colonnes de véhicules, véritables cibles pour les hélicoptères et les avions français ?
2) Pourquoi l’Algérie, jusque là opposée à toute intervention de Paris, a-t-elle subitement changé d’avis et autorisé le survol de son territoire par l’aviation française ?
3) Que peut-il désormais se passer ?

Avant toutes choses, il importe de bien voir que la situation malienne, somme toutes « sous contrôle », cache l’incendie qui est actuellement en train de se développer dans la zone péri Tchadique. Le chaos en retour se fait en effet sentir dans tout le sud de la Libye, cependant que la contagion n’est plus qu’une question de temps au Tchad et au Darfour avec le risque de voir un continuum fondamentaliste s’établir avec les islamistes de Boko Haram du nord Nigeria.
Or, l’exemple du Mali devrait faire réfléchir. Ne perdons en effet pas de vue que ce fut l’addition de non décisions qui permit à un incendie au départ limité et pouvant être rapidement éteint au moyen d’une opération « discrète » de devenir un foyer régional de déstabilisation.
 
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dimanche 13 janvier 2013

L'Afrique Réelle N°37 - Janvier 2013


























Sommaire :

Actualité :
Le Sahel plaque tournante du trafic de cocaïne

Débat : 
Colonisation : la bataille des mémoires

Dossier : La Tunisie deux ans après la « révolution du jasmin »
- Habib Bourguiba et la tentative d’occidentalisation de la Tunisie (1956-1987)
- Ben Ali et la mutation de la Tunisie (1987-2011)
- Bilan économique de la « révolution du jasmin »
- Le retour en force de l’islamisme

Editorial de Bernard Lugan :

En Tunisie comme en Egypte, l’islam politique proposé par les Frères musulmans s’est brisé sur la réalité. Dans les deux pays, l’influence de la confrérie est actuellement sur le recul, d’où le durcissement de ses partisans qui sentent que la situation leur échappe.
 
Le dossier central de ce premier numéro de l’année 2013 est consacré à la Tunisie où, deux ans après l’euphorie révolutionnaire la désillusion l’emporte désormais. Un peu plus d’un an après le départ du président Ben Ali, un sondage nous apprenait ainsi que 64,6% des Tunisiens qualifiaient la situation de mauvaise (36,3% ou de très mauvaise 28,3%), contre 35,4% qui la considéraient comme bonne, près de 42% des Tunisiens estimant qu’ils vivaient mieux sous Ben Ali (Jeune Afrique 25 mars 2012). La situation sociale ne cesse en effet d’empirer et l’anarchie s’installe. Le 17 décembre le chef de l’Etat, le président Moncef Marzouki et le président du Parlement, Mustapha Ben Jaafar furent conspués à Sidi Bouzid alors qu’ils étaient venus y commémorer le deuxième anniversaire du début de la révolution. Leur cortège ayant reçu des jets de pierre, les deux hommes durent être évacués par les forces de l’ordre. Quant aux islamistes, clairement montrés du doigt pour leur incompétence politique, tous leurs efforts portent désormais sur le projet de constitution qu’ils veulent faire adopter pour changer en profondeur la société tunisienne. Dans les mois qui viennent, les deux camps vont se mobiliser, d’où d’inévitables incidents à attendre.

Le même phénomène se déroule en Egypte où la nouvelle constitution islamique adoptée par 64% des votants, mais avec 67,1% d’abstention (!!!), montre là encore la désaffection pour les Frères musulmans. Les élections législatives qui se tiendront en 2013 permettront de voir si cette tendance se confirme. Dans l’immédiat, les islamistes veulent profiter de leur toute petite victoire pour museler l’opposition, des poursuites pour complot ayant été demandées par le nouveau procureur général lié à la confrérie islamiste.

Au Mali, l’expédition militaire de la CEDEAO est constamment repoussée mais son voyage à Alger aura permis à François Hollande de comprendre que ceux qui le pressent de soutenir les Touareg ne sont pas des nostalgiques de la colonisation puisque les Algériens défendent la même politique...
Durant les mois qui viennent, la déstabilisation sahélienne va s’étendre vers l’est, à la région nigéro-tchadienne où de très graves évènements sont à la veille de se produire et sur lesquels je reviendrai dans un prochain numéro.
Le Tchad va ainsi se trouver menacé sur toutes ses frontières. C’est notamment pour cette raison qu’il importe de suivre avec attention la situation en Centrafrique (voir mes communiqués du 26 décembre et du 1er janvier).

Dans son discours d’Alger, François Hollande est allé très loin sur le chemin de l’auto-flagellation, ne reconnaissant de torts qu’à la France et passant sous silence le sort des pieds-noirs et des Harkis. Avant d’aller à Canossa, il lui aurait été utile de méditer cette forte phrase du maréchal Lyautey : 

« Il n’y a pas de pire erreur que de s’imaginer, parce qu’on hurlera avec les loups et bêlera avec les moutons, qu’on satisfera l’opinion et se rendra populaire » (Hubert Lyautey, Paroles d’action, 1927.) 

vendredi 11 janvier 2013

En cherchant à manipuler le juge Trévidic, les relais français du régime de Kigali se sont une fois encore « pris les pieds dans le tapis ».

Chargé d’enquêter sur l’attentat du 6 avril 1994 qui coûta la vie au président Habyrarimana, acte déclencheur du génocide du Rwanda, le juge Trévidic qui a « hérité » de l’instruction menée par le juge Bruguière, est régulièrement l’objet de tentatives de manipulation de la part du pouvoir rwandais.
Le but de Kigali est clair : embrouiller le dossier afin d’obtenir un non-lieu avant le 20° anniversaire du début du génocide. C’est pourquoi, périodiquement, ses relais de presse français lancent des pseudo « révélations »[1] :

- Hier, ce fut l’ « affaire des missiles Mistral » quand Madame Malagardis publia  dans Libération un dossier sur trois pages dont celle de couverture, présentant comme une révélation bouleversant ce que l’on connaissait du dossier, un document auparavant longuement étudié, analysé, critiqué et qui avait été écarté par le TPIR en raison de son inconsistance… Mais Madame Malagardis ignore les travaux de ce tribunal international qui siège pourtant depuis 1996…
Dans cette affaire, le juge Trévidic n’était pas cité, sinon comme destinataire de cet insolite document dont il était sous-entendu qu’il aurait bien évidement à cœur d’en tirer les conclusions souhaitées par Kigali. Il a été rendu compte en détail de cette affaire dans le numéro 31 de juillet 2012  d’Afrique Réelle.

- Aujourd’hui, avec le « certificat du genre de mort » ( !!!) d’un gendarme français assassiné par le FPR, c’est à une nouvelle tentative de manipulation que nous assistons et cela, curieusement peu avant que la chambre de l’instruction du TGI de Paris ait à trancher une importante requête des parties civiles qui embarrasse sérieusement Kigali. Le régime rwandais se devait donc de mener à nouveau une action médiatique puisque son habitude est de mettre les juges français sous la pression des media avant chaque échéance cruciale du dossier.
Madame Malagardis est donc de nouveau à la manœuvre, toujours avec Libération comme support. Mais cette fois, la journaliste qui semble avoir quelques lacunes en matière juridique, a mis le juge Trévidic dans une situation bien embarrassante. La journaliste a en effet osé écrire ces lignes proprement ahurissantes : « Dans un compte rendu, reprenant l’essentiel du procès-verbal et que Libération a pu consulter à Kigali, le juge Trévidic aurait jugé ces faits «gravissimes» et de nature à réorienter sa propre enquête sur l’attentat, en s’interrogeant sur l’attitude de Paris lors de ce moment clé de l’histoire du pays, basculant aussitôt après l’attentat dans un génocide. ».

Madame Malagardis soutient donc que « Kigali », où vivent ceux que la justice française soupçonne d’avoir assassiné le président Habyarimana et qu’elle a mis en examen, aurait reçu de Paris un document dont les parties civiles n’ont pas eu connaissance, ce qui constituerait une inacceptable et incroyable rupture d’égalité entre les parties.
Ce faisant, elle a condamné le juge Trévidic à opposer rapidement un démenti formel à ces allégations, faute de quoi les parties civiles seraient fondées à engager contre lui une procédure de prise à partie.
Une affaire à suivre… 

Bernard Lugan
11/01/13

[1] Pour l’état des connaissances concernant le génocide du Rwanda, voir le chapitre XV de mon livre Mythes et manipulations de l’Histoire africaine intitulé « La France serait-elle complice du génocide du Rwanda ? ». En commande ici.

jeudi 3 janvier 2013

Mythes et manipulations de l'histoire africaine


























Mythes et manipulations de l'histoire africaine, mensonges et repentance

Présentation de l'ouvrage :

L'indispensable outil de réfutation des mythes qui alimentent la repentance.

Depuis un quart de siècle les connaissances que nous avons du passé de l’Afrique et de l’histoire coloniale ont fait de tels progrès que la plupart des dogmes sur lesquels reposait la culture dominante ont été renversés. Cependant, le monde médiatique et la classe politique demeurent enfermés dans leurs certitudes d’hier et dans un état des connaissances obsolète : postulat de la richesse de l’Europe fondée sur l’exploitation de ses colonies ; idée que la France devrait des réparations à l’Algérie alors qu’elle s’y est ruinée durant 130 ans ; affirmation de la seule culpabilité européenne dans le domaine de la traite des Noirs quand la réalité est qu’une partie de l’Afrique a vendu l’autre aux traitants ; croyance selon laquelle, en Afrique du Sud, les Noirs sont partout chez eux alors que, sur 1/3 du pays, les Blancs ont l’antériorité de la présence ; manipulation concernant le prétendu massacre d’Algériens à Paris le 17 octobre 1961 etc. Le but de ce livre enrichi de nombreuses cartes en couleur, est de rendre accessible au plus large public le résultat de ces travaux universitaires novateurs qui réduisent à néant les 15 principaux mythes et mensonges qui nourrissent l’idéologie de la repentance.

Table des matières :

Chapitre I – Nos ancêtres étaient-ils Africains ?
Chapitre II – Le « réchauffement climatique » est-il une menace pour l’Afrique ?
Chapitre III – Les anciens Égyptiens étaient-ils des Noirs ?
Chapitre IV – La Grèce est-elle fille de l’Égypte ?
Chapitre V – Le Maghreb est-il arabe ?
Chapitre VI – Les ethnies africaines ont-elles été inventées par les Blancs ?
Chapitre VII – La Traite négrière fut-elle une « invention diabolique » de l’Europe ?
Chapitre VIII – Les Noirs sont-ils les premiers habitants de l’Afrique du Sud ?
Chapitre IX – La colonisation est-elle de droite et l’anticolonialisme de gauche ?
Chapitre X – L’Empire colonial a-t-il enrichi la France ?
Chapitre XI – L’Algérie fut-elle un boulet pour la France ?
Chapitre XII – Les Algériens se sont-ils unanimement dressés contre la France entre 1954 et 1962 ?
Chapitre XIII – Apartheid mérite-t-il d’être devenu un « mot-prison » ?
Chapitre XIV – Y eut-il un massacre d’Algériens le 17 octobre 1961 à Paris ?
Chapitre XV – La France serait-elle complice du génocide du Rwanda ?

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mardi 1 janvier 2013

Centrafrique : la non intervention française peut-elle déboucher sur le chaos ?


En Centrafrique où villes et bourgades tombent aux mains d’un curieux mouvement baptisé Seleka (coalition en langue sango), les médias parlent de « blitzkrieg » quand il ne s’agit que d’une razzia lancée par deux ou trois centaines d’hommes. Après avoir écumé le pays depuis des années, ces coupeurs de route tentent aujourd’hui de marcher sur Bangui défendue par trois ou quatre centaines de militaires gbaya en déroute. Nous sommes donc en présence d’une de ces nouvelles péripéties ethno-picrocholines  caractérisant l’histoire de ce non-Etat qu’est la RCA.
Ces évènements doivent cependant être suivis avec une grande attention car il serait irresponsable de laisser se créer un nouveau foyer de déstabilisation au sud du Tchad au moment où nous assistons au déplacement de la tension sahélienne vers la zone tchado-nigériane.

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