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jeudi 27 mai 2021

Emmanuel Macron au Rwanda, un cas clinique de masochisme et de mensonge historique

Drapé dans les incohérences, les omissions et les mensonges du « rapport Duclert », le président Macron vient :

1) Contre l’état des connaissances historiques, de reconnaître  « la responsabilité » de la France dans le génocide du Rwanda. Un génocide  effectué avec des machettes….arme jusque-là considérée comme peu  en usage en France…

2) De cautionner l’histoire  du génocide écrite par le régime du général Kagamé. Une histoire-propagande qui tient en trois points :

1) Le génocide était prémédité.
2) La France a soutenu les génocidaires groupés autour du président Habyarimana.
3) Le président Habyarimana a été assassiné par ces mêmes génocidaires.

Or, ces trois points ayant été définitivement balayés par les travaux du TPIR (Tribunal pénal international pour le Rwanda-ONU) consciencieusement ignorés par le « Rapport Duclert », en plus d’humilier la France, Emmanuel Macron laissera dans l’histoire l’image d’un Lyssenko de l’histoire. Il ne pourra en effet pas dire qu’il ne savait pas puisque la réfutation détaillée de cette propagande historique a été faite dans mon livre « Rwanda un génocide en questions » publié au Rocher et réédité en 2021 et que je lui ai fait directement parvenir à l’Elysée. Ce livre peut être commandé à l’Afrique Réelle.

samedi 22 mai 2021

Les ONG et le Parlement européen réussiront-ils à provoquer la guerre civile au Tchad ?

Alors que, par « miracle », le Tchad n’a pas (encore ?) explosé après la mort d’Idriss Déby et cela, uniquement parce qu’un pouvoir fort a rempli le vide politique provoqué par sa disparition, le Parlement européen vient de sommer le CMT (Conseil militaire de transition),
  d’entamer  d’ « urgence un processus démocratique pluraliste » en appelant à un surréaliste retour à l’ « ordre constitutionnel et au respect des valeurs démocratiques » par la remise du pouvoir à  des « acteurs de la société civile », afin de « garantir la transition pacifique au moyen d’élections démocratiques libres et équitables ».

Totalement ignorant des  failles de la tectonique ethnique tchadienne et de l’histoire chaotique du pays depuis les années 1960, aveuglé par l’idéologie démocratique, le « machin » bruxellois ne pouvait pas mieux faire pour mettre en place les conditions du chaos. Cette prise de position hors-sol ne doit pas étonner car, en vérité, cet aveuglement  est la conséquence du « lobbying » pratiqué par des ONG irresponsables qui tissent la toile  idéologique dans laquelle elles emprisonnent le parlement bruxellois. Derrière cette prise de position, l’on retrouve en effet, entre autres, la marque  de « Pain pour le Monde », l’organisation des églises protestantes et évangéliques allemandes, celle du « CCFD Terre solidaire », celle d’ « Agir ensemble pour les Droits humains, celle de « Misereor » l’organisme des évêques catholiques allemands » et celle d’Acat (Action des chrétiens pour l’abolition de la torture). Et la liste pourrait être poursuivie…

Ainsi, au nom des « vertus chrétiennes devenues folles », ces ONG largement confessionnelles ont consciencieusement entrepris de préparer la voie à la dislocation du Tchad, verrou essentiel de la stabilité régionale. En effet, si le CMT entamait un processus démocratique, l’ethno-mathématique électorale tchadienne donnerait le pouvoir aux plus nombreux, c’est-à-dire aux Sudistes. Or, depuis l’indépendance, la vie politique du Tchad tourne au contraire autour des principales ethnies nordistes, à savoir les Zaghawa, les Toubou du Tibesti (les Teda), les Toubou de l’Ennedi-Oum Chalouba (les Daza-Gorane) et les Arabes du Ouadaï qui totalisent moins de 25% de la population du pays (voir à ce sujet mon livre : Les guerres du Sahel des origines à nos jours). Or, les ONG et les députés européens refusent de voir que c’est autour de leurs rapports internes de longue durée, de leurs alliances, de leurs ruptures et de leurs réconciliations plus ou moins éphémères que s’est écrite l’histoire du pays depuis l’indépendance. C’est autour d’eux que se sont faites toutes les guerres du Tchad depuis 1963. C’est de leurs relations que dépend le futur du pays, la majorité de la population n’étant que la spectatrice-victime de leurs déchirements et de leurs ambitions. Nous voilà bien loi de la « démocratie parlementaire… »

Si les actuels dirigeants tchadiens cédaient au diktat européen inspiré par les ONG, le Tchad basculerait dans la guerre comme le Mali, avec des populations nordistes minoritaires refusant le totalitarisme démocratique sudiste reposant sur la seule loi du nombre. 

Le Tchad doit donc rejeter le chantage démocratique et son compère, l’odieux et hypocrite néocolonialisme  de la pitié et de l’émotionnel. Il en va en effet de la paix civile. Ne perdons pas de vue que ce fut le diktat démocratique imposé par la France socialiste au général Habyarimana qui réveilla puis exacerba les fractures de la société rwandaise, ce qui déboucha sur le génocide (voir à ce sujet mon livre Rwanda : un génocide en questions).

Plus généralement, et à moins de demeurer pour l’éternité des  colonisés, les Africains doivent chasser  les essaims des ONG qui s’abattent sur eux. Que peuvent en effet leur apporter à long terme ces organisations composées d’exclus, de laissés pour compte ou de retraités des pays du Nord dont les motifs altruistes masquent le fait qu’ils sont trop souvent eux-mêmes à la recherche de solutions à leurs propres problèmes existentiels ou matériels ? Sauf rares exceptions dans le domaine médical ou comme dans le cas de certaines organisations admirables comme l’est l’Ordre de Malte, ces « petits blancs » étouffent littéralement l’Afrique sous le poids de leurs jérémiades humanitaires, sous leurs « petits » projets aux « petites » capacités, portés par de « petites » ambitions, le tout soutenu par de « petits » moyens et surtout avec une absence totale de perspective et de coordination.