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dimanche 30 août 2020

Polémique Obono-Valeurs Actuelles : parce que ce ne sont pas des négriers noirs qui ont vendu leurs « frères » noirs aux négriers blancs ?


Quelle insolite et même « surréaliste » polémique pour un simple pastiche ! A travers la personne de Danielle Obono, porte-parole de la France Insoumise, l’hebdomadaire « Valeurs Actuelles » a en effet mis en évidence sous une forme se voulant humoristique, le rôle de certains peuples Africains dans la vente des esclaves noirs aux négriers européens. Présentée comme une victime de cette traite, Madame Obono a, parait-il, été ulcérée de ce qui pourrait s’apparenter à une « réponse du berger à la bergère ». Au mois de juin 2020, devant le Parlement européen, n’est-ce pas le groupe LFI qui a en effet déposé un amendement visant à ne reconnaître comme « crime contre l’humanité » que la Traite européenne, la seule traite européenne, et non  « la traite des esclaves » en général, comme cela était prévu dans le texte initial ?

Cette polémique illustre en réalité le niveau d’abêtissement et, plus grave encore, de dhimitude intellectuelle du monde politique français. Trémolos dans la voix, la main sur le cœur, Rassemblement national compris, tous les partis politiques ont en effet réagi par réflexe pavlovien et dans l’ignorance » bétonnée de la question. Au pays de Descartes, l’émotionnel semble donc avoir définitivement pris le pas sur la Raison…

Or, par-delà les stupides invectives, les consensuelles indignations et les lâches prises de position de responsables politiques devenus les « baise-cul » du fait accompli, la vérité historique existe. Elle fait consensus chez les universitaires spécialistes de la question : une partie de l’Afrique s’est enrichie en vendant l’autre partie. Les captifs n’apparaissaient en effet pas par enchantement sur les sites de traite car ils étaient capturés, transportés, parqués et vendus par des négriers noirs aux négriers européens. Comme ces derniers attendaient sur le littoral que leurs partenaires africains leur y livrassent les captifs, il dépendait donc in fine des négriers africains d’accepter ou de refuser de leur vendre leurs « frères » noirs.

Cette coresponsabilité dans l’ignoble commerce négrier a d’ailleurs été clairement mise en évidence par les évêques africains : 

« Commençons donc par avouer notre part de responsabilité dans la vente et l’achat de l’homme noir… Nos pères ont pris part à l’histoire d’ignominie qu’a été celle de la traite et de l’esclavage noir. Ils ont été vendeurs dans l’ignoble traite atlantique et transsaharienne » (Déclaration des évêques africains réunis à Gorée au mois d’octobre 2003).

Or, à travers l’artificielle polémique Obono-Valeurs Actuelles, la vérité historique est une fois de plus effacée au profit d’une fausse histoire peu à peu imposée par des méthodes terroristes et lâchement acceptée par tous les partis politiques français.

Ceux qui ne voudront pas être emportés par la tempête médiatique trouveront dans mon livre Esclavage l’histoire à l’endroit, l’argumentaire détaillé leur permettant de réfuter cette histoire devenant insidieusement officielle et dont la finalité est de faire de l’homme blanc un coupable éternel[1].

Bernard Lugan

[1] Le numéro du mois d’octobre de l’Afrique Réelle que les abonnés recevront en fin de semaine prochaine sera un numéro spécial en totalité consacré à la question des traites esclavagistes.

jeudi 20 août 2020

Mali : ce coup d’Etat qui pourrait enclencher un processus de paix

Contrairement aux analyses superficielles de la sous-culture médiatico-africaniste, le coup d’Etat qui vient de se produire au Mali pourrait en effet, si toutefois il était bien « géré », avoir des effets positifs sur la situation régionale. Il marque en quelque sorte le retour à la situation qui  fut à l’origine de l’intervention Serval au mois de janvier 2013 quand les forces du chef touareg Iyad ag Ghali marchaient sur Bamako où elles étaient attendues par les partisans de l’imam peul Mahmoud Dicko.

La question qui se posa alors à François Hollande était simple : était-il possible de laisser prospérer une revendication nationaliste touareg appuyée sur un courant islamiste venant s’ajouter à des foyers régionaux de déstabilisation situés dans le nord du Nigeria avec Boko Haram, dans la région du Sahara nord occidental avec Aqmi et dans la zone des confins algéro-maroco-mauritaniens avec le Polisario ?

L’erreur française fut alors de ne pas conditionner la reconquête de Gao, de Tombouctou et du nord Mali par Serval, à la reconnaissance par Bamako d’une nouvelle organisation constitutionnelle et territoriale afin que les Touareg et les Peul ne soient plus automatiquement écartés du jeu politique par la démocratie devenue une simple ethno-mathématique électorale. La plaie ethnique à la base du problème[1] et qui avait été surinfectée par les islamistes d’Aqmi-Al-Qaïda n’ayant pas été traitée, la guerre s’est ensuite étendue à toute la région, débordant sur le Burkina Faso et le Niger.
Puis, à partir de 2018-2019, l’intrusion de DAECH à travers l’EIGS (Etat islamique dans le Grand Sahara) entraîna un conflit ouvert entre l’EIGS et les groupes ethno-islamistes se réclamant de la mouvance Al-Qaïda, l’EIGS les accusant de privilégier l’ethnie aux dépens du califat.
En effet, les deux principaux chefs ethno-régionaux de la nébuleuse Al-Qaïda, à savoir le Touareg ifora Iyad Ag Ghali et le Peul Ahmadou Koufa, chef de la Katiba Macina, plus ethno-islamistes qu’islamistes, avaient décidé de négocier une sortie de crise. Ne voulant pas d’une telle politique, Abdelmalek Droukdal, le chef d’Al-Quaïda pour toute l’Afrique du Nord et pour la bande sahélienne, décida alors de reprendre en main et d’imposer son autorité, à la fois à Ahmadou Koufa et à Iyad ag Ghali. Il fut alors « neutralisé » par les forces françaises renseignées par les services d’Alger inquiets de voir que l’Etat islamique se rapprochait de la frontière algérienne.
L’Algérie qui considère le nord-ouest de la BSS comme son arrière-cour, y a toujours « parrainé » les accords de paix. Son homme sur zone est Iyad ag Ghali dont la famille vit dans la région d’Ouargla. Ce Touareg ifora dispose d’une base de popularité à Bamako avec l’imam Mahmoud Dicko et surtout, il est contre l’éclatement du Mali, priorité pour l’Algérie qui ne veut pas d’un Azawad indépendant qui serait un phare pour ses propres Touareg.

S’il était bien négocié, le coup d’Etat qui vient de se produire au Mali pourrait donc, contrairement à ce qu’écrivent la plupart des analystes, marquer l’accélération d’un processus de négociation ayant pour but de régler à la fois le conflit du Soum-Macina-Liptako porté par les Peul, d’où l’importance d’Ahmadou Koufa, et celui du nord Mali, qui est l’actualisation de la traditionnelle contestation touareg, d’où l’importance d’Iyad ag Ghali.
Le retour dans le jeu politique des Touareg ralliés au leadership d’Iyad ag Ghali, et de ceux des Peul suivant Ahmadou Koufa, permettrait alors de concentrer tous les moyens sur l’EIGS, et donc de prévoir à moyen terme un allègement de Barkhane, puis son glissement vers la région péri-tchadique où les éléments de la future déstabilisation qui sont en place vont exercer de lourdes menaces sur le Tchad et le Cameroun, le tout alimenté par l’intrusion turque en Libye. 

Ce communiqué peut être repris à la condition d’en citer la source.

[1] On se reportera à ce sujet à mon livre Les guerres du Sahel des origines à nos jours.

vendredi 14 août 2020

Nouveau livre de Bernard Lugan : Esclavage, l’histoire à l’endroit



Présentation :

Tous les peuples ont pratiqué l’esclavage. Mais seuls les Blancs l’ont aboli. A travers la conquête coloniale, ils ont ensuite contraint ceux qui continuaient à le pratiquer à y renoncer. Or, seule la traite pratiquée par les Européens est criminalisée.

Le 10 mai 2001, en votant à l’unanimité la « Loi Taubira », les députés français ont ainsi imposé une vision à la fois idéologique et manichéenne de la traite esclavagiste. Cette loi ne dénonce en effet que la Traite pratiquée par les Européens, faisant l’impasse sur la traite arabo-musulmane laquelle ne prit fin qu’avec la colonisation. 

Christiane Taubira a justifié cette singulière hémiplégie historique afin que « les jeunes Arabes (…) ne portent pas sur leur dos tout le poids de l’héritage des méfaits des Arabes » (L’Express, 4 mai 2006). 

Par leur vote, les députés français ont donc effacé de la Mémoire collective des dizaines de millions de victimes. A commencer par ces innombrables femmes et jeunes filles berbères razziées dans ce que les conquérants arabes appelaient la « moisson berbère ». Ibn Khaldun évoquait à ce sujet les « belles esclaves berbères, de toison couleur de miel ». Et que dire des millions d’enlèvements d’Européens opérés jusque dans les années 1800 en mer et le long des rivages méditerranéens, à telle enseigne que l’on disait alors qu’ « il pleut des esclaves chrétiens sur Alger » ?

Cette loi fait également l’impasse sur le rôle des Africains eux-mêmes. Or, comme les Européens attendaient sur le littoral que leur soient livrés les captifs par leurs partenaires africains, il dépendait donc in fine de ces derniers d’accepter ou de refuser de leur vendre leurs « frères » noirs. La réalité historique est qu’une partie de l’Afrique s’est enrichie en vendant l’autre partie. Les captifs n’apparaissant pas par enchantement sur les sites de traite, ils étaient en effet capturés, transportés, parqués et vendus par des négriers noirs. Ce qui a fait dire aux évêques africains : 
« Commençons donc par avouer notre part de responsabilité dans la vente et l’achat de l’homme noir… Nos pères ont pris part à l’histoire d’ignominie qu’a été celle de la traite et de l’esclavage noir. Ils ont été vendeurs dans l’ignoble traite atlantique et transsaharienne » (Déclaration des évêques africains réunis à Gorée au mois d’octobre 2003).

Or, par haine de tout ce qui est « Blanc », ceux qui se sont baptisés « décoloniaux », nient ces réalités historiques au profit d’une fausse histoire qu’ils introduisent au forceps selon des méthodes terroristes et qui est lâchement acceptée par des « élites » européennes entrées en dhimitude doctrinale. Le 19 juin 2020, le Parlement européen a ainsi voté une résolution surréaliste condamnant « l’utilisation des slogans qui visent à saper ou à affaiblir le mouvement Black Lives Matter et à en diluer la portée ». Le groupe LFI a même déposé un amendement visant à ne reconnaître comme « crime contre l’humanité » que la Traite européenne, et non « la traite des esclaves » en général, comme cela était prévu dans le texte initial.

Cette entreprise de subversion connaît des développements apparemment insolites. Ainsi, au mois de mai dernier, en Martinique, deux statues de Victor Schoelcher, l’homme du Décret du 27 avril 1848 abolissant définitivement l’esclavage, ont été renversées à Fort de France et à … Schoelcher. Or, il n’y a ni inculture, ni crétinerie dans ces crimes iconoclastes, mais tout au contraire une claire attitude politique : un Blanc ne peut en effet mettre fin à l’esclavage puisqu’il est par essence esclavagiste… Alors, si les statues du père de l’abolitionnisme ont été renversées, c’est afin que soient mises à leur place celles de personnalités noires « esclavagisées » selon le vocabulaire « décolonial », et qui auraient lutté contre l’esclavage.

 Voilà donc les « décoloniaux » en plein complexe existentiel devenus les « esclaves de l’esclavage » selon la formule de Franz Fanon, lui qui refusait de se « laisser engluer par le déterminisme du passé ».

Ce livre remettant totalement à plat l’histoire de l’esclavage était donc une nécessité. Loin des nuées et des incessantes manœuvres culpabilisatrices, cet ouvrage enrichi de plusieurs dizaines de cartes et illustrations, d’une bibliographie détaillée et d’un index est le manuel de réfutation de cette histoire devenue officielle dont la finalité est de paver la route de la repentance afin de faire des Européens des étrangers sur leur propre sol.

IMPORTANT : CE LIVRE EST UNIQUEMENT DISPONIBLE VIA L'AFRIQUE RÉELLE

Prix : 25€

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lundi 10 août 2020

Assassinat des humanitaires français : explications

L’attaque qui s’est produite le dimanche 9 août au Niger, à l’est de Niamey, dans le cercle de Kouré, et qui a coûté la vie à huit personnes, dont six Français de l’organisation humanitaire ACTED, appelle les réflexions suivantes :

La zone de l’embuscade est située au Niger, hors périmètre opérationnel actuel de Barkhane, dans une zone  connue de repos et de transit des groupes terroristes. Il est donc pour le moins inconcevable que des irresponsables locaux aient autorisé des ONG à s’y aventurer…pour y observer des girafes…

- Cette zone est située à l’est de la région dite des « Trois frontières », actuel épicentre du terrorisme où Barkhane vient de remporter de puissantes victoires. La vie leur y étant rendue de plus en plus difficile, les GAT (Groupes armés terroristes)  étendent donc leur champ opérationnel plus à l’est.

- Nous sommes face à une réorganisation des groupes terroristes qui se traduit par une surenchère. Depuis plusieurs semaines, les groupes jihadistes se combattent en effet dans la BSS (Bande sahélo-saharienne) où un conflit ouvert a éclaté entre l’EIGS (Etat islamique dans le Grand Sahara), rattaché à Daech, et les groupes se réclamant de la mouvance Al-Qaïda, l’EIGS accusant ces derniers de trahison.

En réalité, les deux principaux chefs ethno-régionaux de la nébuleuse Al-Qaïda, à savoir le Touareg ifora Iyad Ag Ghali et le Peul Ahmadou Koufa, chef de la Katiba Macina, négocient actuellement avec Bamako ce qui provoque la fureur de l’EIGS qui cherche par des actions spectaculaires, à attirer à lui les déçus d’Aqmi.

Si elle était couronnée de succès, la stratégie du saucissonnage des groupes terroristes verrait le retour dans le jeu politique des Touareg ralliés au leadership d’Iyad ag Ghali, et des Peul suivant Ahmadou Koufa. Cela permettrait donc de concentrer tous les moyens sur l’EIGS dans la « Région des trois frontières ». Voilà pourquoi ce dernier cherche de nouveaux terrains d’action…et notamment dans la zone de Kouré. Tous ceux qui connaissent un minimum le terrain le savent. Pas les  ONG…

Pour ne pas s’en tenir à l’écume journalistique des évènements qui ensanglantent la BSS, mais pour, tout au contraire, en connaître les causes profondes ainsi que leur évolution sur la longue durée, il est essentiel de se reporter à mon livre Les guerres du Sahel des origines à nos jours.

Ce communiqué peut être repris en mentionnant la source.