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samedi 29 février 2020

L'Afrique Réelle n°123 - Mars 2020


























Sommaire


Actualité
- Algérie : et maintenant, la faillite
- Sahara occidental : au cœur du contentieux algéro-marocain
- Le pastoralisme nomade est-il condamné ?

Dossier : L’Afrique n’est pas le continent souche de toute l’humanité 
- L’histoire de nos origines, un enjeu idéologique
- La chronologie classique
- Les hominidés ne procèdent pas tous des primates africains
- Hominisation : le foyer européen


Editorial de Bernard Lugan

Pour se survivre à lui-même, le «Système» algérien  fait du neuf avec du vieux. Propulsé au premier rang par feu le général Gaïd Salah, le président Abdelmadjid Tebboune fut en effet plus de dix fois ministre d’Abdelaziz Bouteflika dont il ne cesse désormais de dénoncer le bilan... 
Revenons sur la carrière de ce cacique : de 1991 à 1992, il fut  ministre délégué chargé des Collectivité locales ; en 1999 il fut nommé ministre de la Communication et de la Culture et, ensuite, toujours en 1999, il fut de nouveau ministre délégué chargé des Collectivités locales. En 2001-2002 il fut ministre de l’habitat et de l’Urbanisme et en 2012 il fut une nouvelle fois en charge de ce ministère. De 2013 à 2016, par trois fois, il fut ministre de l’habitat, de l’Urbanisme et de la Ville dans les gouvernements Sellal II, III et IV. En 2017 le voilà ministre du Commerce et le 24 mai 2017 il fut nommé Premier ministre, charge qu’il occupa jusqu’au 15 août 2017.

La mission qui lui a été confiée par les vrais maîtres de l’Algérie est de sauver le cœur nucléaire du «Système». 
Il le fait en sacrifiant des lampistes, des individus et des clans jugés trop compromettants. Pendant ce temps, l’opacité demeure sur les colossaux détournements financiers de ces dernières décennies. Notamment sur l’ « évaporation » de 600 milliards de dollars rapportés par la vente des hydrocarbures entre 2000 et 2015… à l’époque où il était ministre d’Abdelaziz Bouteflika… et l’un de ses plus empressés courtisans. 

Out of Africa ? Out of Europa ?

Le dossier central de ce numéro est consacré à une question essentielle, celle de nos origines. Les découvertes qui s'additionnent prennent en effet le contre-pied du « paléontologiquement correct » qui, jusqu'à ces dernières années, imposait l'idée que l'Afrique est le continent souche de toute l'humanité. 
Le nouveau paysage scientifique qui se dessine sous nos yeux est tout au contraire celui d’une hominisation multicentrique. 
Dans ces conditions, l'Afrique serait le berceau des Africains, l'Asie celui des Asiatiques et l'Europe celui des Européens. Nous voilà donc de retour au point de départ… 
Il ne restera bientôt plus qu'à reconnaître l'évidence, à savoir l'existence des grands ensembles ou «races» humaines qui semblent  procéder de « sapiensisations » locales. 

Mais, plus encore, selon l’analyse génomique des populations, l’Homme moderne serait apparu et se serait propagé, non pas à partir de l’Afrique, mais de l’Eurasie. La colonisation-migration ne se serait donc pas faite dans le sens Afrique-Europe, mais dans le sens Europe-Afrique. Sale temps pour la doxa

3 commentaires:

  1. De récentes études scientifiques ont démontré que les grands singes hominidés desquels nous sommes les descendants, ne peuplaient pas seulement l'Afrique, mais aussi et surtout l'Europe et l'Asie. De plus, il a été démontré que les orang-outans qui peuplent exclusivement l'Asie sont une espèce plus ancienne que les chimpanzés, les bonobos et les gorilles. Les scientifiques anthropologues ont d'ailleurs découvert une sous espèce d'orang-outan bipède hélas aujourd'hui disparue. Il existait beaucoup d'autres espèces de grands singes bipèdes en Asie, comme par exemple le gigantopitecus. Toutes ces espèces de grands singes hominidés qui peuplaient jadis l'Asie sont antérieures à celles d'Afrique. Alors si d'autres espèces de grands singes hominidés existaient déjà en Asie bien avant celles d'Afrique, pourquoi affirmer que nos lointains ancêtres sont en Afrique ? On ne peut pas assembler un puzzle avec seulement quelques pièces du puzzle.

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  2. Mouais.

    J'aime bien Bernard Lugan dans l'ensemble, mais cet article montre bien que dès qu'on parle de cette question raciale, il y a beaucoup d'idéologie et très peu de science des deux côtés.

    Si les découvertes modernes ont enterré l'idée que les races sont purement des constructions sociales et n'ont pas de fondement génétique, elles démontrent tout autant que les définitions que l'on donne à ces races et les distinctions que l'ont opère entre les différents groupes humains ne sont pas aussi aisées à établir que la droite identitaire veut bien admettre et que OUI celles-ci procèdent en partie ou sont polluées par des notions d'ordre socio-culturel (langue, culture, religion...), autant qu'elles ont été compliquées par des migrations récurrentes au cours de la longue Histoire...

    S'il semble bien qu'une branche de l'homme moderne a évolué in situ en Europe, les Européens modernes ne sauraient être vus comme les descendants strictes de ces Européens aborigènes. Des vagues successives du Moyen-Orient ou d'Asie Centrale sont venues complexifier le patrimoine générique de l'Europe, notamment les "Early European Farmers" venus du Levant via l'Anatolie, et bien sûr les Indo-Européens.

    Les Européens ont donc à la fois des caractéristiques génétiques propres, mais aussi des apparentements avec les populations du Moyen-Orient, d'Afrique du Nord, d'Inde, et même avec les Amérindiens... L'idée de "race blanche" est donc largement bancale, à moins d'y englober tous les peuples précités, ce qui ne fait pas les affaires idéologiques des opposants à l'immigration arabo-musulmane sur une base raciale...

    Désolé mais écrire "l'Afrique est le berceau des Africains, l'Asie celui des Asiatiques et l'Europe celui des Européens" manque totalement de rigueur scientifique...

    Asie, quelle Asie? Quels asiatiques?... Chinois? Indiens? Iraniens? Saoudiens? Pas vraiment les mêmes populations...

    Pareil pour le dernier paragraphe où Lugan glisse en douce d'"Eurasie" à "Europe" pour finir par écrire que finalement c'est l'Europe qui serait le berceau de l'humanité. Ce n'est pas sans rappeler ceux qui pour répondre aux Afrocentristes affirment tout aussi grotesquement que les Egyptiens anciens étaient des blonds aux yeux bleus...

    Et d'ailleurs même si le peuplement de l'humanité s'était fait dans un sens Europe-Afrique, politiquement ça reviendrait au même. Les anti-racistes pourraient simplement affirmer qu'en immigrant en Europe, les Africains retournent sur la terre de leurs ancêtres!

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  3. Les espèces et sous-espèces humaines contemporaines ne sont pas uniquement le fait de l'évolution, mais aussi de métissages complexes, sur des centaines de milliers d'années durant lesquelles la planète terre n'a cessé de se transformer : changements climatiques, tectoniques des plaques, bouleversements écologiques, etc... Je crois que plusieurs espèces d'hominidés plus où moins évoluées ont coexisté de manière plus où moins pacifiques, sur fond de compétition alimentaire, durant des centaines de milliers d'années. L'homme de flores et l'homme de denisova sont des espèces endémiques de l'Asie, tout comme l' homme de neandertal est endémique de l'Europe. Beaucoup de squelettes d'homo erectus ont été découvert en Asie. Et on n'a probablement pas encore découvert toutes les preuves anthropologiques de l'existence d'autres homimidés qui ont pourtant bien existé. On a aujourd'hui si peu de preuves archéologiques et anthropologues, qu'une seule nouvelle découverte pourrait remettre en question toutes nos affirmations.

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