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vendredi 1 juillet 2022

L'Afrique Réelle N°151 - Juillet 2022

Sommaire

- Economie : toujours la méthode Coué
- L’Algérie et les Touareg
- L’Afrique et la géopolitique de la mer
Dossier : La nouvelle guerre du Kivu 
- La question du Kivu
- Kivu : Le Rwanda et la politique du fait accompli


Editorial de Bernard Lugan

L’Algérie (46 millions d’habitants en 2022), est un pays jeune qui compte plus de 500.000 naissances par an et dont 54% de la population est âgée de moins de 30 ans. Mais c’est un pays gouverné par des vieillards. 

Les trois gérontes qui gèrent le « Système » s’approchent en effet tous les trois du terme de leur « horloge biologique ». Le président Tebboune et le général Chengriha, chef d’état-major vont tous deux avoir 80 ans ; quant à Salah Goujil, le président du Sénat, l’homme qui devrait assumer la période transitoire en cas de disparition du président Tebboune, il est né en 1931.

Ancrant leur « légitimité » sur une histoire fabriquée (voir mon livre Algérie l’Histoire à l’endroit), ces vieillards paraissent ne pas avoir vu que le monde a changé depuis leur jeunesse et les années de lutte pour l’indépendance, il y a trois quarts de siècle de cela. Alors que l’Algérie se débat dans une terrible crise morale, sociale, économique et politique, leur action repose en effet toujours sur des paramètres et des paradigmes datant d’un autre temps. Et sur  deux obsessions quasi existentielles, la haine de la France et la jalousie vis-à-vis du Maroc.

La première est régulièrement rappelée à travers des exigences de réparations sonnantes et trébuchantes relayées par les héritiers des « porteurs de valises » et par les stipendiés médiatiques français.

La seconde qui est d’ordre psychanalytique accule les dirigeants algériens à la cécité historique et politique. Les maîtres du « Système » algérien refusent ainsi de reconnaître que la colonisation amputa territorialement le Maroc, Etat millénaire, au profit d’une Algérie directement passée de la colonisation turque à la colonisation française. Jusqu’à son nom lui fut donné par le colonisateur honni. N’est-ce en effet pas le général Schneider, Ministre de la  Guerre qui, le 14 octobre 1839  décida que le nom d’Algérie remplacerait désormais officiellement l’appellation « possessions françaises dans le nord de l’Afrique », appellation qui elle-même avait succédé  au Gezayir-i Garp de la Porte ottomane ? 

Les dirigeants algériens refusent également d’admettre qu’au moment des indépendances, il fut  demandé au Maroc d’entériner ces amputations en acceptant le rattachement à l’Algérie de territoires historiquement marocains comme le Touat, la Saoura, le Tidikelt, le Gourara  ainsi que la région de Tindouf. 

Enfin, pour le « Système » algérien, il est insupportable de devoir constater que leur pays est comme « enfermé » et même « enclavé » dans la Méditerranée. Alors que le Maroc dispose d’une immense façade maritime océanique partant de Tanger au nord jusqu’à la frontière avec la Mauritanie au sud, ouvrant de ce fait le royaume à la fois sur le « grand large » atlantique, sur l’Afrique de l’Ouest, et sur un riche plateau continental. 

Voilà pourquoi l’Algérie mène une politique anti-marocaine qui menace la paix régionale tout en bloquant toute vision de développement du « grand Maghreb ». Un combat pourtant perdu avec le délitement du dernier carré résiduel des 24 Etats reconnaissant encore la « RASD » (République arabe saharaouie démocratique)… 24 sur 193 Etats membres de l’ONU, soit 88% ne reconnaissant pas ce fantôme politique totalement porté par l’Algérie au nom d’une idéologie révolutionnaire datant d’avant l’effondrement de l’URSS…

2 commentaires:

  1. Le Maroc a peur du développement algérien notamment dans lagriculture

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  2. Bonjour Monsieur Lugan.
    Je suis tombé, depuis peu, sur une de vos vidéos sur YouTube et j'avoue que, depuis, je ne cesse de regarder vos différentes inetrventions avec beaucoup d'intérêt et d'enthousiasme.
    Quoique je ne suis pas toujours d'accord avec certaines de vos déclarations, je dois reconnaitre que vous êtes un intellectuel de haut niveau qui nage à contre-courant et rien que pour ça, vous méritez tout le respect et le admiration que l'on puisse avoir pour des intellectuls comme vous, qui, raison de plus, se font de plus en plus rares.

    Pour revenir à votre article, je ne comprends vraiment pas pourquoi vous essayer de gommer l'Algérie avant la colonisation française lorsque l'on sait que la France de l'époque pré-coloniale, avait un consul (Pierre Deval) dans notre pays.

    Un pays indépendant qui hérite de frontières coloniales est tout ce qu'il y a de plus normal dans ce monde qui a connu tant de guerres et l'Algérie ne fait pas exception à cette règle.

    L'Algérie actuelle, tel que définit par ses frontières, je suis certain que vous l'auriez défendu si jamais elle serait restée annexée à la France.
    Quant à nos dirigeants, vous, qui êtes un fin connaisseur des populations africaines, je ne vois pas en quoi le fait que nos dirigeants soit très agés serait un problème, sachant que dans les sociétés de culture berbero-arabo-islamique, les vieux ont toujours eu une place de choix dans nos sociétés, et la "gouvernanc" leur revient presque "naturellement". Ce genre de société fonctionne comme ça, même à l'échelle d'une famille. L'Etant n'étant qu'un reproduction du schéma sociologique de base.
    A mon humble avis, on gagnerait à ne plus regarder des sociétés comme la notre avec le prisme de la culture occidentale.

    Chaleureuses salutations de la part de,
    Said, d'Algérie

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