Le général Gaïd Salah,
désormais cible principale de la contestation, tente de se sauver tout en
sauvant ce qui reste du « Système ». Il le fait en livrant à la foule
les personnalités honnies de l’ancien régime et ses ennemis personnels.
Après les oligarques, les
généraux Tartag et Toufik, tous deux anciens patrons des
« Services », ainsi que Saïd Bouteflika, dorment donc en prison.
Mais, dans sa pathétique course pour la survie, le général ne peut plus rien
offrir en pâture à la rue car, avec ces arrestations, il vient de tirer ses
dernières cartouches.
Or, il est en première ligne
comme l’a montré la manifestation de vendredi dernier durant laquelle son nom
fut conspué à l’égal de celui de Saïd Bouteflika lors des précédentes
protestations. Et il peut être inquiet car le peuple n’est pas dupe de l’ultime
manœuvre de celui qui est l’incarnation même à la fois du « Système »
et du clanisme de l’ancien régime et qui, de plus en plus isolé, s’est lui-même
condamné à la fuite en avant.
Mais, dans les casernes, les
esprits bouillonnent. Nombreux sont en effet ceux qui n’acceptent pas que, dans
le combat pour sa propre survie, le général Gaïd Salah finisse par emporter
avec lui la cohésion et le prestige de l’institution militaire.
L’impasse
constitutionnelle étant totale et le personnel politique étant plus que
discrédité, la question qui se pose désormais est de
savoir si ceux des jeunes officiers les moins liés au « Système »
oseront trancher le nœud gordien avant de franchir le Rubicon.
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