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vendredi 19 décembre 2014

Pourquoi François Hollande a-t-il décidé d'abandonner la Centrafrique à la Séléka ?

Les affrontements qui opposent actuellement anti-balaka et Séléka montrent que la Centrafrique est plus que jamais en perdition. Or, c'est le moment choisi par Paris pour annoncer que d'ici le printemps 2015, l'essentiel du dispositif Sangaris sera retiré. Une décision ahurissante et insolite tout à la fois. En effet :

1) Des élections présidentielles étant "prévues" en 2015, le retrait français va laisser le champ libre à la Séléka qui occupe déjà le centre, le nord et l'est du pays, ainsi que les zones minières. Dans les territoires qu'elle contrôle, les chrétiens sont persécutés ou islamisés et les élections seront "arrangées".

2) Comme les 8000 hommes du volapük militaire baptisé Minusca (Mission des Nations Unies pour la Centrafrique) seront incapables de se faire respecter, le pays va donc être de fait abandonné à la Séléka. L'Opération Sangaris n'aura donc finalement servi à rien.

Dans le dossier de la RCA, François Hollande a constamment tergiversé et accumulé les erreurs :

1) La première date de la fin de l'année 2012 (voir mes communiqués de l’époque) quand, avec peu de moyens, il était possible de « traiter » rapidement et efficacement les coupeurs de route de la Séléka[1]. Mais François Hollande hésita.

2) Au mois de mars 2013, alors que tous les connaisseurs du pays le pressaient d'agir, il laissa la Séléka prendre Bangui. La Centrafrique sombra alors dans le chaos cependant que les chrétiens - 95% de la population de souche -, étaient persécutés.

3) Début 2014, face au désastre humanitaire dont ses hésitations étaient la cause, François Hollande décida finalement d’intervenir mais en précisant que l'entrée en scène des forces françaises n'avait pas de but militaire... Nos troupes ne reçurent donc pas d'ordres clairs puisque ni l’ « ami », ni l’ « ennemi » ne furent désignés, Paris demandant simplement à nos soldats de jouer les « bons samaritains ».

4) Le déploiement de notre contingent se fit d'une manière insolite. Alors que l'objectif militaire prioritaire aurait dû être le verrou de Birao dans l'extrême nord du pays[2], il fut au contraire décidé d'enliser les forces françaises à Bangui dans une mission d'interposition relevant de la gendarmerie mobile. L'intérieur de la Centrafrique fut donc laissé à la Séléka qui eut tout le loisir d'y poursuivre ses massacres. L'actuelle situation catastrophique est clairement la conséquence de ce choix incompréhensible par tous ceux qui connaissent la Centrafrique car la prise de Birao aurait forcé la Séléka à se replier au Soudan et donc à abandonner le pays.

5) Dès le début de l’Opération Sangaris, au lieu de leur demander de détruire les bandes de la Séléka, Paris demanda à nos soldats de simplement séparer agresseurs et agressés, bourreaux et victimes. Alors qu’il fallait leur donner les moyens de sidérer l’adversaire et de saturer l’objectif, les chiches moyens alloués à nos troupes ne leur permirent que de lancer des patrouilles, non de quadriller et de tenir le terrain. L’impression d’impuissance fut accentuée par le fait qu’à Bangui, au lieu d’être désarmée, la Séléka voulut bien accepter d’être cantonnée...en conservant ses armes et en gardant ses gains territoriaux à travers le pays.

6) Alors que la solution était d'abord militaire, le Quai d’Orsay ne cessa d'affirmer que la résolution de la crise se ferait par la reconstruction de l’Etat à travers un mirage électoral prévu pour 2015. L’aveuglement des diplomates semble sans limite car le fossé de sang creusé entre nordistes et sudistes interdit toute reconstitution d’un « Etat » centrafricain lequel n'a d'ailleurs jamais existé ; sauf peut-être à l'époque de Bokassa. Quel administrateur sudiste osera en effet s’aventurer dans le Nord pour s’y faire massacrer et quel fonctionnaire nordiste décidera de venir se faire lyncher à Bangui ?

Aujourd’hui, après avoir désolé une grande partie de la RCA, les bandes de la Séléka tiennent plus de la moitié du pays. Les malheureuses populations occupées sont ainsi revenues aux temps des raids à esclaves lancés depuis le Soudan et dont leurs grands-parents avaient été délivrés par la colonisation. Elles avaient naïvement cru que les troupes françaises étaient venues pour les libérer. Leur illusion fut de courte durée car l'Elysée n'avait décidé qu'une gesticulation humanitaire sous habillage militaire.

Pourquoi un tel gâchis ? Pourquoi François Hollande abandonne-t-il au pire moment la Centrafrique à des bandes islamo-mafieuses qui vont être tentées d'en faire une base idéalement située au cœur du continent ? Pourquoi avoir décidé de lancer l'Opération Sangaris si c'était pour lui donner une fin aussi "discutable" ?
Ces questions sont sans réponse.

Bernard Lugan

[1] « La Séléka, une nébuleuse criminelle (…) une internationale criminelle organisée et prospère ». Rapport de la fédération internationale des droits de l’homme du mois de septembre 2013 intitulé « RCA : un pays aux mains des criminels de guerre de la Séléka ».
[2] Cette position clé avait été évacuée le 30 mars 2010 sur ordre du président Sarkozy.

10 commentaires:

  1. Le luciférien Hollande sait très bien ce qu'il fait, comme son confrère Obama

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    1. juste!tout vient des ordres de Obama qui lui les tient de ces soutiens :Le Qatar et l’Arabie Saoudite

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  2. Difficile de prendre des décisions claires en faveur des chrétiens de RCA ou d'ailleurs... quand on a de 6 à 10 millions de musulmans en France.

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    1. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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    2. c'est juste une question de Pétrole , d'uranium! Bossisé a osé retiré l'exploitation du pétrole que les USA ONT DÉCOUVERT LA ET DONNE LA AUX CHINOIS! il a osé donné l'exploitation qu'avait Arreva aux sud Africains... Voila les raisons et le Qatar et l'Arabie Saoudite ont trouvé une opportunité de pouvoir Islamiser ce Pays...Mais ça c'est pas demain!
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  3. Bonne question pourquoi François Hollande abandonne-t-il la Centreafrique alors qu'elle passe les pires moments de son histoire ?!

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  4. Malheureusement, ce retrait peu surprenant ne fait que confirmer ce qu'on craignait dès le départ, que le but secret de l'opération était de raffermir le joug menacé du Séléka rebaptisé "'autorités de transition" (www.stratediplo.blogspot.com/2013/12/scandaleuse-operation-esbrouffe-en.html). Il n'est pas impossible non plus qu'un but secondaire ait été de détruire l'image de la France en Afrique (www.stratediplo.blogspot.com/2014/03/premiere-defaite-militaire-francaise.html), peut-être dans le but de faciliter sa relève par le pays qui a décidé de disputer ce continent à la Chine. Et comme on ne peut pas accuser l'exécutif français d'incompétence, on ne peut que le soupçonner d'obéissance à l'étranger.

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  5. qui sème le vent récolte la tempête , derrière un plan de restructuration décidé depuis des décennies, les grands de ce monde perdent le contrôle;

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  6. populations arriérées, analphabètes, ignorantes, pauvre, misérables

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  7. faux!rien de tout cela! population sous le jouck de la France qui est derrière tout ces coups d'états pour la maintenir dans son girond! effectivement un des pays les plus pauvre du monde et paradoxalement un des plus riches dans son sous sol et en bois, et potentiel de terre cultivable , eaux a foison, pétrole , diamant uranium etc etc... Tout cela est vampirisé grace a la France qui considère que c'est toujours pratiquement une colonie et rien ne peut ce faire sans elle! même les patrouilles sur la capitale sont faite par l'armée Française de tous temps! De plus un traité lis la France pour sa protection ...cela a été juste pour mieux les trahir avec les seleka

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