Quelques semaines après le début de l’intervention française au Mali, deux grandes leçons peuvent être tirées :
1) Il y a à peine plus d’un siècle, entre 1880
et 1900, l’armée française était déjà engagée là même où se déroule aujourd’hui
l’Opération Serval. Le long du fleuve Niger les colonels Gallieni et
Archinard détruisaient les sultanats jihadistes, libérant ainsi les populations noires sédentaires des
raids esclavagistes cependant que, dans la boucle du fleuve, le colonel de
Trintinian repoussait les Touaregs vers le massif des Iforas. Faite au profit
des vaincus de l’histoire locale, cette colonisation libératrice bouleversa en
profondeur les rapports de force régionaux. Les événements d’aujourd’hui en
sont la conséquence directe car les nordistes ne veulent plus être soumis aux
Etats post-coloniaux dirigés par les sudistes. Le fondamentalisme islamique n’est donc pas la cause de la
septicémie sahélienne, mais la simple
surinfection d’une plaie ne pouvant être refermée que par le retour au réel
ethnique.
2) Après
des décennies de mensonges et de désinformation concernant la colonisation,
après de masochistes campagnes de repentance[1],
voilà la France
qui intervient à nouveau, et toujours pour sauver des Bambara, Soninké, Malinké
ou Songhaï une nouvelle fois menacés par leurs séculaires adversaires
nordistes, maures ou touareg. Mais, paradoxe, la gauche française qui jusque là
n’avait pas de mots assez durs pour dénoncer une « Françafrique »
fantasmée, est aujourd’hui engagée avec enthousiasme dans une sorte de
reconstitution de l’ancienne AOF...L’historien non-conformiste ne boudera donc
pas le plaisir de cette éclatante revanche remportée sur les cuistres de la
pensée dominante…
Pour autant, la France
doit-elle demeurer dans la région ?
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[1] Voir à ce sujet mon dernier
livre Mythes et manipulations de
l’histoire africaine. Pour le commander.
j'attendais ma retraite pour acheter votre dernier livre.
RépondreSupprimerIntéressante analyse supra mais ne pas oublier que les touareg ont razzié pour eux et vendre les esclaves aux musulmans. Ils étaient animiste et le sont encore en majorité sauf que pour les dominer nous les avons pousser à se convertir à l'islam (en parti) ne pouvant pas les convertir catholiques. J'attends de lire votre analyse dans votre bouquin.
Vous me faite remonter des souvenirs de jeunesse.
Le Méhariste
L'attitude négative de plusieurs responsables politique d'Afrique du nord est scandaleuse quand à la présence de l'armée française au Mali pour repousser les islamistes . Après des décennies de martèlement du wahhabisme à coups de pétro $ dans les mosquées et madrasas l'islam du nord africain en est déjà bien imprégnée et pas seulement dans les groupes islamistes. Ces états ne vont pas aider ni faciliter la mise en place d'une démocratie chez leur voisin du sud . L'avenir de la région s'annonce difficile, même si le CDEAO fait son travail et l'ONU par la suite stabilise le pays et mets en place un gouvernement viable. Les ethnies du sud et du nord que tout oppose ne pourront vivre sous un même drapeau qu'à la condition d'avoir une terre , une politique juste et équitable, rêvons un peu , mais l'histoire ne parle pas en ma faveur et le pays est bien malade , mais que le Mali vive. g stinner
RépondreSupprimerthank you for sharing your interesting and helpful information :)
RépondreSupprimerplease, visit my web:
Jelly Gamat