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mardi 15 août 2023

Emmanuel Macron et l’Afrique : aujourd’hui Trafalgar, demain Fachoda…

Après le « Trafalgar » subi au Mali, au Burkina Faso et au Niger,
 le président Macron est désormais menacé d’un nouveau « Fachoda » par nos « bons, solides et historiques alliés-amis » américains. Ces derniers viennent en effet de lui infliger un colossal camouflet en s’opposant de fait à une intervention de la CEDEAO au Niger, et en ouvrant un dialogue direct avec la junte. La raison en est triple :

1) Ne pas risquer de perdre la base stratégique d’Agadès d’où toute la région est sous surveillance américaine.
2) Eviter la venue de Wagner.
3) Ne pas être mêlé à une décision interventionniste qui ferait dévier sur les Etats-Unis le cyclone anti-français qui s’abat actuellement sur l’Afrique.
 
Voilà pourquoi, le 6 août dernier, Victoria Nuland, secrétaire d’Etat adjoint américaine a tenu à Niamey une longue réunion avec la junte militaire avec laquelle Paris refuse tout contact, adressant ainsi un soufflet supplémentaire à Emmanuel Macron toujours arc-bouté sur des postures idéologico-démocratiques et sur un interventionnisme hors-sol.

La « cerise sur le gâteau » serait maintenant que l’armée française soit contrainte de plier bagage et que les forces américaines soient au contraire autorisées à demeurer dans le pays…Un moderne « Fachoda » en quelque sorte…

La lourde et historique défaite diplomatique de la France était pourtant prévisible. Mais, pour l’éviter, encore eut-il fallu, comme je le montre dans mon livre  Histoire du Sahel des origines à nos jours, prendre en compte le réel, à savoir la longue histoire régionale, celle de ses peuples et du milieu sur lequel ont prospéré leurs sociétés.

Au lieu de cela, et tout au contraire, biberonnés à l’ « air du temps », les petits marquis qui ont la prétention de définir la politique africaine de la France, ont affiché leur morgue, leur suffisance, leur idéologie… et en définitive leur insondable nullité…  

3 commentaires:

  1. Pensez-vous que ces béjaunes ont la moindre connaissance de vos livres ? Sont-ils totalement ignares ou bien sont-ce les sots savants dont parlait Molière ?

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  2. "encore eut-il fallu". Eût-il fallu.

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  3. Nous avons depuis de nombreuses décennies laissé prospérer des dirigeants africains, plus enclins, pour certains, à s’enrichir à titre personnel, que de construire des infrastructures pour leurs propres peuples.
    Quid des routes, chemin de fer, hôpitaux, écoles, industrialisation et développement du tertiaire ? Quid des politiques économiques novatrices ? Le bilan est sévère et ce n’est pas en accusant l’ancien colonisateur de tous les maux, que l’Afrique progressera. Elle est dépassée par son propre dynamisme démographique et le mot est faible. L'Afrique compte 1 465 000 000 habitants en 2023, contre 1 055 233 000 habitants en 2010 et 818 952 000 habitants en 2000, alors que le PIB en valeur constante a quasiment stagné.
    Cette accusation envers la France, relayée d’ailleurs en interne par une politique de repentance, aussi stupide qu’inefficace, car elle est excessive et sans raison, se retourne contre nos intérêts.
    Serions-nous plus coupables que d’autres ? Quant à l’esclavage qui nous est souvent reprochée, quel sont les Etats qui ont le plus profités de cette manne ouvrière gratuite, soumise de force et victime des puissants, sinon l’Afrique elle-même, l’empire Ottoman, les Etats-Unis et bien d’autres.
    En vérité, dire que nous avons commis des erreurs et les dénoncer est certainement utile, mais pour qui ? Le rappel de notre responsabilité renforce les arguments de nos compétiteurs.

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