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mercredi 25 janvier 2017

Le « miracle ivoirien », cet autre mirage afro-optimiste

En Côte d’Ivoire, en dépit d’une croissance de près de 10% du PIB, l’année 2017 a commencé avec une mutinerie militaire. En plus de primes, les mutins exigeaient l’équivalent de 7500 euros… plus une maison. Des prétentions insensées dans un pays où plus de la moitié de la population survit avec un euro par jour. 
Paniqué et impuissant, le gouvernement céda immédiatement à ces demandes exorbitantes, mais, loin d’apaiser la situation, cette capitulation provoqua une réaction en chaîne.
Révélateurs de l’extrême faiblesse du régime, ces évènements conduisent à poser la question de savoir si Alassane Ouattara sera en mesure de tenir jusqu’à la fin de son mandat prévu en 2020.

Dans le numéro du mois de juin 2013 de l’Afrique Réelle, j’écrivais :
« Hissé au pouvoir par le président Sarkozy, Alassane Ouattara n’a toujours pas réussi à se dégager de l’image de fondé de pouvoir du nouvel ordre économique mondial qui lui colle à la peau. Arrivé à la présidence dans les fourgons des forces spéciales de l’ancien colonisateur, son prestige est limité ; c’est pourquoi il n’a pas réussi à prendre ses marques, prisonnier qu’il est d’une histoire politique dont il ne parvient pas à s’extraire ».
Cette analyse étant plus que jamais actuelle, à moins d’un redressement rapide et spectaculaire, l’avenir de la Côte d’Ivoire s’annonce donc difficile. Mais pour les « experts » et pour le FMI, tout va bien puisque les courbes du PIB sont bonnes…
Le prochain numéro  de l’Afrique Réelle que les abonnés recevront le 1 février contiendra un  dossier consacré à l’analyse de la crise ivoirienne et à une évaluation du facteur-risque de ce pays.

dimanche 15 janvier 2017

Libye : Vladimir Poutine redistribue les cartes

Le 11 janvier 2017, soit moins de deux mois après sa réception à Moscou par Vladimir Poutine (voir mon précédent communiqué), le général Haftar, s’est rendu à bord du porte-avions russe Amiral Kouznetzov qui croise actuellement en Méditerranée orientale. Ce déplacement hautement symbolique étrangement ignoré par les médias occidentaux, était destiné à rendre lisible par toutes les parties libyennes l’appui que la Russie fournit désormais à l’homme fort de Cyrénaïque.
Un conflit interminable et sans issue provoqué par la désastreuse intervention française de 2011[1], et dont la gestion calamiteuse s’est faite à travers le naufrage de la diplomatie de l’UE et de l’ONU, change donc de nature.
Il est en effet clair qu’entre une Cyrénaïque contrôlée par le général Haftar et une Tripolitaine en totale anarchie et où un président fantoche est porté à bout de bras par les Occidentaux, une nouvelle géographie militaire et politique de la Libye se dessine sous nos yeux.
Explication

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[1] Pour tout ce qui concerne cette guerre et les constantes politico-tribales de Libye, voir de Bernard Lugan Histoire de la Libye des origines à nos jours. En commande ici :
http://bernardlugan.blogspot.fr/2015/11/nouveau-livre-de-bernard-lugan-histoire.html

jeudi 5 janvier 2017

Egypte, Libye et Maroc : le triple coup de maître de Vladimir Poutine

Le général Haftar au Kremlin le 27 novembre 2016
Analyse de Bernard Lugan

L’une des conséquences de l’intervention de Moscou en Syrie est l’ouverture à la marine russe d’un accès permanent à la Méditerranée. Le succès d’une telle politique dans laquelle les Tsar et l’URSS avaient échoué, nécessite la mise à disposition de points d’appui.
Celui de Syrie étant sécurisé et l’Egypte se rapprochant de plus en plus de la Russie, Vladimir Poutine regarde maintenant vers la Libye et le port en eau profonde de Tobrouk en Cyrénaïque. D’où son soutien au général Haftar.
Mais le président russe voit plus loin. En appuyant le Maroc dans la question du Sahara occidental, c’est désormais l’ouverture sur l’océan atlantique qu’il prépare. Une telle réussite laisse sans voix les « castrats » de Bruxelles et les « beaux merles » du Quai d’Orsay. Quant à l’Algérie, la voilà paralysée et mise hors-jeu en raison de son soutien-boulet au Polisario.
De la Crimée au Maroc, cette politique russe qui rebat les cartes de la géopolitique méditerranéenne, a été menée en sept étapes et en moins de trois ans.
Explications et développement :

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