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jeudi 2 janvier 2014

Le juge Trévidic va devoir faire vite s’il veut rencontrer des témoins « en vie » de l’assassinat du président Habyarimana


Patrick Karegeya, l’ancien chef des renseignements extérieurs de Paul Kagame entre 1994 et 2004, l’homme de tous les secrets, qui avait fini par rompre avec son ancien chef, a été étranglé dans sa chambre d’hôtel de Johannesburg.
Réfugié en Afrique du Sud avec le général Faustin Kayumba Nyamwaza, ancien chef d’état-major de l’APR (Armée patriotique rwandaise), l’armée tutsi, l’ancien chef du renseignement militaire accusait de la façon la plus claire le président Kagame d’être le responsable de l’attentat du 6 avril 1994 qui coûta la vie au président  Habyarimana, acte terroriste commis en temps de paix et qui fut l’élément déclencheur du génocide. Patrick Karegeya avait affirmé au micro de France Info qu’il était en mesure de prouver d’où les missiles avaient été tirés.

Au mois de juin 2010, le général Kayumba a survécu par miracle à une tentative d’assassinat dont les auteurs, des Rwandais, sont jugés en Afrique du Sud. Le jeudi 21 juin 2012, lors du procès, il fit une déclaration fracassante en affirmant sous serment que Paul Kagamé « a ordonné le meurtre du président Habyarimana». Il confirmait ainsi les termes de l’ordonnance du juge Bruguière accusant l’actuel chef de l’Etat rwandais d’être à l’origine de l’attentat déclencheur du génocide du Rwanda.

Apprenant la nouvelle de l’assassinat du colonel Karegeya, le général Kayumba a déclaré : « Le gouvernement du Rwanda est responsable de tout cela. Patrick Karegeya est réfugié ici, en Afrique du Sud. Il n’a jamais eu aucun problème avec qui que ce soit dans ce pays. Qui d’autre que le président Paul Kagame, qui l’a pourchassé au cours des dix dernières années, voudrait le voir mort ? C’est un assassinat politique comme le gouvernement du Rwanda en a toujours mené. C’est la politique du gouvernement du Rwanda de tuer ses opposants ».

Le général Kayumba et le colonel Karegeya demandaient depuis des mois à être entendus par la justice française car, affirmaient-ils, ils détenaient tous les secrets entourant l’attentat du 6 avril 1994. Le juge Trévidic ne pourra donc plus interroger le second…
Trois témoins de très haut rang sont encore en vie, le général Kayumba Nyamwasa, Gérald Gahima ancien procureur général du régime Kagame et Théogène Rudasingwa, ancien chef de cabinet du président Paul Kagame qui, tous trois accusent ce dernier d’avoir ordonné l’attentat qui fut l’élément déclencheur du génocide. Le juge Trévidic doit donc faire vite s’il veut pouvoir les interroger… A moins qu’en « haut lieu » il ait été décidé de « jouer la montre » afin de protéger Paul Kagamé...
  
Le 27 janvier 2014, je publierai aux éditions du Rocher un livre intitulé Rwanda : un génocide en questions[1]. Ce livre repose sur les archives jusqu’alors inexploitées du TPIR (Tribunal pénal international pour le Rwanda). Expert assermenté dans les principaux procès qui se tinrent devant ce tribunal  créé par le Conseil de Sécurité de l’ONU, j’ai en effet eu accès aux dizaines de milliers de pages des procès-verbaux des audiences, aux auditions des centaines de témoins, aux innombrables pièces ajoutées en preuve ou en contre preuve, aux rapports présentés et défendus par les experts, aux interrogatoires, aux contre-interrogatoires et aux jugements rendus en première instance ou en appel. Cette considérable et irremplaçable masse documentaire était jusque là demeurée inutilisée ou même ignorée par tous ceux qui ont écrit sur le génocide, ce qui m’a permis de déconstruire point par point une histoire officielle frappée d’obsolescence ; à commencer par la question de l’attentat du 6 avril 1994. 

Bernard Lugan
03/01/2014

[1] 286 pages, cahier de cartes en couleur, 22 euros.

7 commentaires:

  1. Monsieur Logan,
    j'ai beaucoup de respect pour votre connaissance de l'Afrique.
    Mais:
    - en quoi l'identité de l'auteur de l'attentat change-t-elle quoi que ce soit aux conséquences de l'attentat, c'est à dire 1 million de personnes assassinées par le gouvernement Hutu génocidaire et ses exécutants, avec la complicité de Mobutu?
    - Et en quoi l'identité de l'auteur de l'attentat change-t-elle quoi que ce soit aux massacres de Tutsis et de Hutus au Rwanda et au Burundi depuis les années 60?

    Faut-il vraiment déstabiliser à nouveau toute la région simplement pour satisfaire les égos des intellectuels et des politiciens français?

    Parfois, le mieux EST l'ennemi du bien, n'est-ce pas?

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  2. L'anonyme qui vient d'écrire à Lugan ignore ce qui est bien pour l'Afrique.
    Et Bernard Lugan a compris ce bien dont ont besoin les Africains: la "vérité".
    Anonyme, ne soyez pas vous-mêmes l'ennemi de ce bien.
    De quel droit dites-vous "le gouvernement hutu génocidaire" alors que que les données de plus en plus accablantes suggèrent que ce sont les tutsi de Paul Kagame qui l'ont déclenché. La preuve? Karegeya qui voulait nous dire la vérité a été tué par ceux là qui veuulent comme vous nous servir un mensonge apitoyant et pitoyable. Ne restez pas ennemi du "bien" svp.

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    1. "ce sont les tutsi de Paul Kagame qui l'ont déclenché"

      Lisez donc les jugements et les proces-verbaux des audiences du TPIR.

      "Karegeya qui voulait nous dire la vérité a été tué par ceux là qui veuulent comme vous nous servir un mensonge apitoyant et pitoyable"

      Comment savez vous qui l'a tué? Ëtes-vous l'enquêteur responsable?

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  3. Veuillez relire le texte de Bernard Lugan s'il vous plait et surtout; je recite "...de déconstruire point par point une histoire officielle frappée d'obsolescence..." ! Pourquoi ne pas vouloir voir les choses qu'un histoire et un témoin expert dans le procés du TPIR veut bien nous livrer. Par la suite vous pouvez argumenter et remettre en cause: ces révélations, interpretations ou conclusions...mais de grâce laissez; ces histoires d' EGOS DES INTELLECTUELS ET DES POLITICIENS FRANCAIS! (Discour des officielles du gouvernement Rwandais depuis bientôt vingt ans!)

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  4. Si Karegeya avait réellement eu quelque chose à dire, il a eu 20 ans pour le dire ou l'écrire.

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  5. Le témoignage de Monsieur Lugan est sûrement le premier d'une longue série à venir. La vérité finit toujours par triompher. Le jour n'est plus loin où la vérité éclatera au grand-jour et les imposteurs, Kagame en tête, démasqués. Merci Monsieur Lugan d'avoir le courage de raconter cette vérité que vous avez connue par vos recherches même si elle va à contre-courant !!

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  6. Vous en savez rien!!!!! Laissez nous

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