dimanche 27 janvier 2019

Les migrants africains ne fuient pas l’insécurité mais la faillite économique

En 2017 (les chiffres exhaustifs pour 2018 ne sont pas connus), le jihadisme, dans sa définition la plus large a  causé 10.376 morts en Afrique (Source : Centre d’études stratégiques sur l’Afrique). Pour dramatiques qu’ils sont, ces chiffres ne permettent cependant pas de dire que des centaines de millions d’Africains doivent être mis à l’abri. Nous ne sommes en effet pas en présence d’une mise en danger réelle des populations justifiant l’application d’un « droit d’asile » devenu filière officielle d’immigration. Ce n’est en effet pas le jihadisme que fuient les « migrants » africains qui forcent les portes d’une Europe paralysée par la tunique de Nessus de l’ethno-masochisme, mais la misère. Migrants économiques, ils n’ont donc aucun droit à séjourner dans les pays européens. N’en déplaise aux passeurs idéologiques et au pape.

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jeudi 3 janvier 2019

L'Afrique Réelle n°109 - Janvier 2019


























Sommaire

Dossier :
Bilan de l’année 2018 et perspectives pour l’année 2019

- L’Afrique du Nord entre crises sociales et incertitudes politiques
- Le Sahel peut-il encore être sauvé ?
- Derrière le jihadisme, le narcotrafic
- La Corne et ses déterminismes ethno-tribaux
- Le trou noir du bassin du Congo
- Afrique du Sud : la fin des illusions
- 2018 : le retour de la Russie en Afrique

Livres :
Aux sources du nationalisme afrikaner


Editorial de Bernard Lugan :

Durant l’année 2018, l’Afrique a connu plusieurs grandes zones de conflictualité. Qu’il s’agisse de l’Afrique du Nord, de l’espace saharo-sahélien, de la zone tchado-nigériane, de la Centrafrique (RCA), de l’est de la République démocratique du Congo (RDC) ou de la Corne de l'Afrique, en 2019, toutes continueront à faire l'actualité.  Nulle part, en effet, le réel n’est pris en compte, toutes les solutions proposées étant d’ordre électoral. 
Or, les élections africaines relevant de l’ethno-mathématique, elles ne font que confirmer les rapports démographiques, à savoir que les peuples les plus nombreux l’emportent toujours sur les moins nombreux. 
Tant qu’une évolution du « One man, one vote » individualiste vers un vote de groupe ne sera pas définie, au lieu de pacifier les situations conflictuelles, la démocratie ne fera donc que les envenimer. 

Au point de vue économique, durant l’année 2018, les pays producteurs de matières premières n’ont toujours pas entamé l’impératif mouvement de diversification qui, seul, pourrait leur permettre d’échapper aux malédictions liées à la variation des cours. 

Au point de vue social, le continent continuera à s’enfoncer dans le néant,  sa démographie y étant plus forte que le développement. 
Le cas du Sahel est à cet égard particulièrement parlant. Voilà en effet une région incapable de nourrir ses habitants et où la population double quasiment tous les 25 ans avec un croît de 3,9% et une moyenne de 7,6 enfants par femme. En 2040, cette région fragile, en voie de désertification et aux ressources plus que limitées, devra ainsi faire vivre plus de 150 millions d’habitants !!!

Pour simplement stabiliser la pauvreté, il faudrait à l’Afrique une croissance de 7% par an durant plusieurs décennies. Or, avec une croissance moyenne de 2 à 3%, le continent s’appauvrit année après année.

Comment pourrait-il d’ailleurs en être autrement quand, par manque de confiance, les investisseurs boudent l’Afrique ? Là encore, les chiffres sont sans appel : en 2017, sur 2000 milliards de dollars d’IED (investissements étrangers directs) mondiaux, le continent dans la globalité de ses 55 Etats et de son 1,2 milliard d’habitants, en a reçu 60, soit moins que l’Irlande qui, avec ses 5 millions d’habitants en a engrangé plus de 79 milliards…

Les « Gilets jaunes », et plus généralement tous les contribuables, seront intéressés d’apprendre que, selon les chiffres officiels du gouvernement, en 2018, la France aura versé 10,45 milliards (mds) d’euros pour l’APD (Aide publique au développement), soit 2 mds de plus qu’en 2015, 75% de cette somme allant à l’Afrique. Si à ces cadeaux faits grâce aux impôts des Français, nous ajoutons les 2 mds liés à l’asile et à l’intégration, le milliard de l’aide aux mineurs isolés et divers autres postes associés à la gestion de l’immigration africaine, comme l’aide médicale, ce sont au minimum 15 mds  (sans compter les dons faits par les régions), qui auront servi à contenter le Zambèze tout en rationnant la Corrèze... 
A titre de comparaison pédagogique, le budget du ministère du Travail et de l’emploi est de 13,1 mds, celui du ministère des Solidarités et de la Santé de 9 mds, celui de la Sécurité de 13,64 mds et celui de la Justice de 7,29 mds...