mardi 4 août 2015

L'Afrique Réelle N°68 - Août 2015


























Sommaire

Dossier : Algérie 
- Une situation qui empire
- Les données économiques de base
- Mzab : les Berbères face au « grand remplacement »

Dossier : Les jihad africains 
- Les jihad d'hier
- Les jihad de 2015

Histoire : Le premier conflit mondial en Afrique
L'Afrique de l'Est, suite et fin


Editorial de Bernard Lugan :
L'actualité de cet été 2015 nous ramène en Afrique du Nord où tout procède du cancer libyen mais où la principale menace vient d'Algérie.

Jusqu'à ces derniers mois, la Libye était en totale anarchie. Les conséquences de cette situation pour la sous-région étaient certes gravissimes, mais pas apocalyptiques. L'intrusion de Daesh a changé les données du problème car la coagulation islamiste qui s'opère actuellement à travers cette organisation sunnite menace toute l'Afrique du Nord. La situation est la suivante :

1) Il n'est plus question d'une intervention internationale en Libye car le général Haftar sur lequel la « communauté internationale » comptait pour constituer une troisième force a échoué dans sa guerre contre les islamistes.

2) Daesh, dont la force de frappe est composée de non Libyens, a renversé le paradigme tribal à travers lequel, jusque là, passait toute solution. Sa méthode est simple : les chefs qui ne veulent pas lui faire allégeance sont égorgés. Terrorisés, les autres se rallient.

3) L'Egypte et la Tunisie ont décidé de se retrancher derrière l'illusoire protection constituée par deux lignes électrifiées. Quant à l'Algérie elle n'a qu'un seul objectif : protéger sa frontière avec la Libye, ce qui passe par de complexes accords avec les milices concernées.

4) Face à Daesh, Frères musulmans, Al Qaida et diverses milices islamistes viennent de s' « allier ». Dans cette guerre entre islamistes, l'Europe a totalement perdu la main.

5) Pour le moment, le Maroc résiste mais il va être dans les prochains mois la cible d'un nouveau mouvement fondamentaliste baptisé Unicité et jihad au Maghreb al-Aqsa, mouvement qui pourrait, lui aussi, se rallier à Daesh. Comme viennent de le faire plusieurs groupes algériens qui considèrent désormais Al Qaida comme trop « modéré »...

A ce tableau peu réjouissant vient s'ajouter le naufrage économique, social, politique et moral de l'Algérie. Or, la cible principale des islamistes de toutes obédiences est précisément ce pays. 
Depuis plusieurs mois, l'Afrique Réelle  met en garde les dirigeants français en leur montrant qu'il est illusoire de vouloir fonder une politique sécuritaire sur une Algérie au bord de l'explosion et où, économiquement, le compte à rebours a commencé. Après plus d'un demi-siècle de gabegie, de détournements et de népotisme, l'histoire se prépare en effet à présenter l'addition à un système à bout de souffle étranglé par l'effondrement du prix du pétrole.
Entre juin 2014 et avril 2015, l'Algérie a puisé un peu plus de 33 milliards de dollars dans ses réserves pour simplement continuer à nourrir et soigner sa population. Or, fin avril 2015, les réserves de change du pays s'élevaient à 160 milliards de dollars. 
Dans une fourchette comprise entre 24 et 36 mois le pays ne pourra donc plus importer de quoi nourrir ses habitants, ne sera plus en mesure d'acheter la paix sociale à travers les actuelles ubuesques subventions qu'il verse à des millions d'assistés.
Pour sortir de l'impasse, il faudrait que le prix du baril soit supérieur à 100 dollars ; or les prévisions le donnent à un cours moyen de 60 dollars jusque fin 2019 et à 80 ensuite. De plus, comme les réserves algériennes s'épuisent, la situation est sans issue. 
Heureusement qu'avec une dette inexistante - un peu plus de 3 milliards de dollars -, le pays n'a pas, en plus, à faire face à ses créanciers.

4 commentaires:

  1. Le patrimoine culturel berbère est la seule et unique raison pour laquelle, il y a encore du tourisme au Maroc.
    Dernièrement, la "marche Tawada", une manifestation berbère, a été sévèrement réprimandée par les autoritées marocaines.
    Force est de constater que le pouvoir marocain fait preuve de mimétisme avec le régime algérien.
    D'un côté le Maroc (tout comme l'Algérie) caresse les islamiste et autres islamo-baathistes dans le sens du poil et de l'autre stigmatise et torture les berbères.
    Cette logique et cette attitude du pouvoir marocain (tout comme celui d'Alger), ne présage rien de bon, puisque ce sont là les ingrédients qui ont fait chuté de manière brutale le régime de Kadhafi !
    En effet, puisque détruire les "gentils" revient à laisser de la place aux "méchants".
    Le seul rempart contre Daesh et Al-Qaïda, la seule barrière contre les "fous d'allah", c'est la culture berbère. Une culture naturellement et profondément laïque.
    Le seul problème c'est que l'Occident préfère fermer les yeux et se boucher les oreilles, tout en s'agenouillant devant les pétro-monarchies qui sont bel et bien le coeur et l'âme du faschisme islamique.

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  2. Votre analyse démontre clairement votre addiction a la lecture du bureau, vous méconnaissez le potentiel réel des pays en question. Le Maroc et sa façon de voir la sécurité et son systeme d information fait impossible ce que vous avancez, l´Algéie maître de la" guerre de guerrilla " et étant le plus le plus experimenté dans la lutte contre les groupes islamistes armés, et finalement ayant surmonté l´experience de 1986 s´avère intouchables dans les conditions actuelles, voyons l´algérie a des `problemes structurels et non de production dans le domaine de l´´ alimentation, de cette maniere tellement simple je démontes vos arguments.

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    1. Si l'armée algérienne maîtrisait vraiment l'art de la guerilla, il y aurait eu beaucoup moins de morts. Et les islamistes n'ont pas été vaincus, ils ont juste été amnistiés. De leur côté, les centaines de millers de familles victimes de viols et de meurtres n'ont rien reçu en dédommagements.
      Quant au Maroc et à sa monarchie despotique, ce n'est pas en matant les rifains qu'ils reussiront à lutter contre l'islamo-terrorisme.
      Tant qu'il y aura des islamistes, le Maroc tout comme l'Algérie ne seront pas à l'abri d'un destin " à la libyenne" voire même " à la syrienne".

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  3. "[...]L'Egypte et la Tunisie ont décidé de se retrancher derrière l'illusoire protection constituée par deux lignes électrifiées.[...]".
    L'Egypte et la Tunisie feraient beaucoup mieux d'utiliser des mines anti-personnel pour fermer de manière hermétique leurs frontières.
    Ce que devraient aussi faire le Maroc et l'Algérie pour lutter contre la déferlante de clandestins sub-sahariens qui veulent rejoindre l'Europe à tout prix.
    Pour protéger les frontières contre les terroristes et les clandestins, les mines anti-personnel, y'a pas mieux. C'est facile, c'est pas cher et c'est trés efficace.

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