lundi 4 mai 2015

L'Afrique Réelle N°65 - Mai 2015


























Sommaire :
  
Actualité 
- Kenya : Garissa, les raisons d'un massacre
- Nigeria : analyse du scrutin présidentiel

Dossier : Rwanda, l'héritage du juge Trévidic
  
- Attentat du 6 avril 1994 : le point sur l'enquête française
- Comment l'Etat français a torpillé l'enquête sur l'attentat du 6 avril 1994
- Où en est l'enquête espagnole ? Entretien avec M° Jordi Palou-Loverdos


Editorial de Bernard Lugan :

La repentance, notamment au sujet de Sétif, interdit de construire une vraie politique franco-algérienne

Les nations n'ont ni amis ni ennemis éternels. Leurs intérêts présents doivent donc prendre le pas sur les tragédies qui, hier, ont pu les opposer. Cependant, il n'est possible d'aller de l'avant qu'à la condition que ne subsiste pas le non-dit, ce terreau de la repentance qui met l'un des partenaires en position de faiblesse.
Que la situation actuelle conduise la France et l'Algérie à se rapprocher et même à construire un partenariat, notamment dans la lutte contre le terrorisme islamique et contre le « grand remplacement », pourquoi pas ? Mais que le président socialiste français décide de fonder cette nouvelle relation entre les deux pays en envoyant à Sétif, sur le chemin de Canossa, un membre de son gouvernement, est inadmissible politiquement, insupportable moralement, inconcevable historiquement.

Pour être clair :

1) Tant que le postulat de l'exploitation coloniale permettra aux dirigeants algériens d'expliquer leurs échecs, aucune relation solide ne pourra être construite avec la France. Gouvernée par l' « alliance des baïonnettes et des coffres-forts »[1], l'Algérie est en effet, de toutes les possessions françaises, celle qui reçut le plus de son ancienne métropole: de 1830 à 1962, la France l'unifia et lui offrit un Sahara qu’elle n’avait par définition jamais possédé. En 1962, elle lui légua 70.000 kilomètres de routes et 4300 de voies ferrées, 4 ports équipés aux normes internationales, une douzaine d’aérodromes principaux, des centaines d’ouvrages d’art (ponts, tunnels, viaducs, barrages etc.), des milliers de bâtiments administratifs, d'immeubles ; 31 centrales hydroélectriques ou thermiques ; une centaine d’industries importantes dans les secteurs de la construction, de la métallurgie, de la cimenterie etc. ; des milliers d’écoles, d’instituts de formations, de lycées, d’universités, d’hôpitaux, de maternités, de dispensaires, de centres de santé etc. Sans parler d’une agriculture largement exportatrice et des hydrocarbures que ses géologues et prospecteurs avaient découverts[2].

2) Tant que le mythe de l'unité de la population dressée contre le colonisateur français permettra aux satrapes qui ont fait main basse sur l'Algérie de cacher les profondes divisions du pays, rien de durable ne pourra être édifié entre Paris et Alger. En effet, entre 1954 et 1962, 200 000 Algériens combattirent dans les rangs de l’armée française (tirailleurs, spahis, harkis, moghaznis etc.), ce qui constitua des effectifs au moins quatre fois supérieurs à ceux des maquisards de l’intérieur ou des membres de l’ALN stationnés en Tunisie ou au Maroc.

3) Tant que les nombreuses associations d’ayants-droit composées d'auto proclamés acteurs ou héritiers de la « guerre de libération », imposeront aux historiens leur propre lecture de l'histoire, aucune vraie politique franco-algérienne ne pourra être fondée. Or, ces rentiers de l'indépendance qui forment le noyau dur du régime prélèvent, à travers le ministère des anciens combattants, 6% du budget de l'Etat algérien, soit plus que ceux des ministères de l'Agriculture (5%) et de la Justice (2%)...


[1] L'expression est d'Omar Benderra (Algeria-Watch, décembre 2014), en ligne.
[2] Pierre Goinard, Algérie : l’œuvre française. Paris, 1986.

11 commentaires:

  1. Sans la repentance aucune relation n'est envisageable ! par egard aux souffrances de tout un peuple. La France n'a construit les infrastructures que vous citez que pour mieux piller les richesses de l"algerie ( toutes les routes convergeaient vers les ports ).
    C'est la deuxieme fois que vous faites preuve d'un manque de discernement flagrant pour ne pas dire d'hostilité envers l'Algerie. Mais que voulez vous il y a des indépendances qui passent mal.....Surtout quand on supporte des monarchies belliqueuses ! A bon entendeur...

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    1. Laissez-moi rire avec votre "indépendance".

      Les Français aimeraient en voir la couleur de l'indépendance : pour le moment c'est l'invasion de va-nus-pieds algériens.

      L'Algérie-FLN est un pays méprisable gouverné par une bande de pillards qui ne sait qu'exporter son problème social chez nous , tout en nous injuriant ...

      Pour la repentance , je propose le programme suivant :

      1)Retour de tous les Algériens et autres "Français" algériens de papier chez eux.

      2)Reconstitution , à Alger , d'un bagne pour Chrétiens avec un musée commémoratif.

      3)Versement de dommages et intérêts par les Algériens pour les 2 millions d'esclaves pris sur nos côtes entre 1500 et 1800.

      4)Repentance de la France.

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    2. C'est faux ta francophobie n'a dégale que ton anonymat?C'est la France qui a délimité les frontières avec le Maroc et dans les règles de l'art c'est la france qui a départementalisé le pays et pas que la capitale comme les turcs,c'est la france qui fera construire la premiere université alors qu au maroc ils ont la pus vieille du monde ouais mais ouais mais tu te tais.Lhistoire de l'algerie sera réécrite cest la fin du roman national pas la peine de venir chouiner comme en 45 d'ailleurs renseigne toi sur le decret cremieux et le statut des musulmans avc mr monneret.

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    3. La théorie du pillage ne résiste pas aux faits. Quelles richesses ? le pétrole ne fut jamais exploité ... Et pourquoi la France ne subit elle aucune crise économique à la fin de ses colonisations ? bizarre non !....

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    4. Il y a une contradiction permanente que je n’arrive pas comprendre à propos de nos ancienne colonies.
      Soit ces pays étaient riches et nous les avons pillés donc maintenant après leurs indépendances ils devraient être richissimes et nous un pauvre pays sous développé
      Soit on nous ment à propos de leur richesse .
      A moins qu’ils n’aient pas su gérér leurs richesse après leur indépendance mais de ce dernier point nous n’en sommes pas la cause.
      S’il y a eu échec de leur part Il faudrait peut être qu’ils les assument y compris si d’autres ont pris notre place après la décolonisation. Cinquante ans après ils ont eu le temps de devenir adultes et de se prendre en main. Le méhariste.

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    5. Je crois,qu'il y a un contentieux qui ne se résoudra jamais c'est la profanation,le pillage à la recherche d'or sur les ensevelis,le sacrilège,le dépotoir,l'abandon des cimetières chrétiens.Ils ont fait payaient aux morts notre lacheté collective

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  2. Monsieur Lugan, permettez-moi, après vous avoir salué, de répondre à l'anonyme ci-dessus.

    Les monuments romains présents en Algérie n'ont pas été bâtis par les Arabes mais par les Latins, càd nos ancêtres. Ce ne sont pas les Français qui ont envahi le monde arabe, mais les Arabes qui ont envahi le monde latin.

    Les Arabes ne sont pas né propriétaires du monde : ce qu'ils ont, ils l'ont acquis de la même manière que nous. S'il y a un domaine où tous les peuples/empires se ressemblent, c'est par la manière avec laquelle ils ont conquis leurs territoires.

    En outre, si les Français devaient faire repentance pour la Colonisation, les Arabes devraient faire repentance avant (chronologie oblige) pour les razzias, prises d'esclaves chrétiens et occupation de l'Andalousie et du Midi français.

    Cordialement.

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    1. Il ne faut pas confondre "arabes" et "berbères-arabisés".
      L'un des fondateurs de la pensée chrétienne occidentale n'est autre que St Augustin, un berbère.
      En parlant de romains, il faut rendre à César ce qui appartient à César.
      Ceux qui ont fait le plus de mal à l'Algérie sont les ottomans (c.a.d les turcs).

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  3. " Sans la repentance aucune relation n'est envisageable !..."
    Dans ce cas là, que l'Egypte et la Turquie qui ont fait tant de mal à l'Algérie doivent prendre acte.
    " La France n'a construit les infrastructures que vous citez que pour mieux piller les richesses de l"algerie..."
    Il s'agit encore là d'un discours typiquement nassériste ( FLN oblige).
    Ces infrastuctures datent de l'époque romaine et elles ont bien été utiles aux ottomans pour massacrer la population locale pour laquelle elle n'avait que mépris.
    Si la France n'avait pas combattu les ottomans qui ont institutionnalisé l'islam dans leurs territoires conquis, les algériens auraient sans doute subi le même sort que les arméniens. Sans compter que la présence ottomane a imposé l'islam et que cela a servi d'excuse à un certain Napoléon III pour assouvir son rêve mégalomane de royaume arabe.
    Le gouvernement algérien ( allié des islamistes dans les moments opportuns) par le biais des médias nationaux et d'une propagande putride accuse la France de tous ses problèmes actuels.
    Hors la France est partie de l'Algérie, il y a déjà de cela bien longtemps.
    Le gouvernement algérien, un gouvernement FLN crée en Egypte, est une imposture; et ça les Berbères ne le savent que trop bien. Quand le FLN a pris le pouvoir, les professeurs de langue berbère ont été liquidés contrairement aux professeurs de langue française... cherchez l'erreur.

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  4. -A l'attention d'Anonyme ( du 5 mai 2015)-
    Je cite :" Sans la repentance aucune relation n'est envisageable ! [...]".
    Le gouvernement FLN algérien devrait suivre ce conseil et faire donc preuve de repentance vis-à-vis des harkis et des juifs, ainsi que des français innocents qui étaient du côté de Jean-Paul Sartre qui ont été si lâchement massacrés.

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  5. Hannibal de Carthage20 mai 2015 à 14:11

    La colonisation française ( provoquée par la colonisation ottomane) constitue une couverture et un alibi bien utile pour un gouvervement " égyptien" FLN nassériste, en manque cruel de légitimité.

    La prochaine fois que des représentants du gouvernement français voudront faire une visite officieuse ou officielle en Algérie, ils feront mieux d'aller directement en Egypte où sont les véritables chefs de ce territoire; ceci afin d'éviter de perdre leurs temps avec des sous-fifres.

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